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Réformes et sécurité maritime : Confusion des acteurs

Pas grand-chose à se mettre sous la dent, du coté des principales formations politiques au Togo.

Heureusement, Nicolas Lawson a la langue bien pendue et Alberto Olympio, dont le procès a démarré, n’est plus sous le sceau du secret de l’instruction. Du coté du chef de file de l’opposition, l’on annonce un boycott du prochain sommet de Lomé

 

Les raisons d’une cabale judiciaire

Dans un entretien accordé à Ebene Radio, Alberto Olympio a livré sa version des faits sur ce qui est judiciairement désigné comme l’affaire Cauris Management contre Alberto Olympio.

Alberto Olympio explique comment de sa rencontre avec le PDG de Cauris Eklo pendant un vol sur Abidjan, Axxend corporation est venu à un pacte avec Cauris. « Je le précise parce que je ne suis pas allé solliciter Cauris pour un financement. C’est eux qui ont manifesté le désir d’investir chez nous. Ce n’était pas de la charité, nous étions hyper rentables, et n’avions aucun problème de trésorerie », relate-t-il, tout en précisant qu’il dispose des preuves de ses propos.

Mais estimant que la politique et les affaires ne font pas bon ménage, Alberto Olympio se retire de la direction de  Axxend avant son engagement au Parti des Togolais. L’acte est donc mal digéré par le PDG de Cauris qui menace littéralement de retirer ses actions.

« A l’annonce de mon entrée en politique, il a paniqué, allez savoir pourquoi. Il m’a dit littéralement « Alberto, tu es fou, te présenter aux élections présidentielles ? Ils vont tout faire pour détruire la société. Tu aurais dû me dire avant, que tu allais faire de la politique », poursuit Alberto Olympio dans ses révélations.

Ce n’est pas sans faire part de ces interrogations. « Qui sont ces « ILS » ? Qu’ont-ils à voir dans ma décision de faire de la politique ? En quoi cela devrait impacter les performances d’une société dont le siège est à Dakar et enregistrée à Maurice ? Posez-leur la question, je serai curieux d’en avoir aussi les réponses ! », a-t-il dit.

Revenant sur ses absences aux audiences des 21 et 31 août derniers, Alberto Olympio a affirmé avoir collaboré avec la justice dès le début de l’affaire avec trois auditions préalables à la suite desquelles il a introduit une requête de non lieu avec son conseil.

« Dans n’importe quel Etat de droit ou pays normal, l’audience des 16 et 31 Août 2016 n’aurait jamais eu lieu. Des anomalies ont été constatées dans la gestion de l’instruction qui me concernait. Nous avons demandé des explications, et obtenu pour seule réponse la fixation d’une date de procès. En vertu du code de procédure pénale de notre pays et des lois internationales auxquelles le Togo doit se soumettre, nous avons attaqué l’instruction et son renvoi devant le tribunal correctionnel. Une fois encore, nous n’avons obtenu aucune réponse », a confié Alberto Olympio.

A divers degré, l’homme et ses avocats ont vainement tenté de porter plainte contre les « agissement du Procureur Poyodi et du juge Adjoli ».

« Pourquoi voulez-vous que je me déplace pour parler à une justice qui n’écoute rien de ce que je peux dire, mais qui veut m’imposer sa dictature ? », s’est-il interrogé.

Selon ses confidences, Alberto Olympio pouvait bien se faire une place dans son emploi du temps pour assister aux audiences à Lomé. Il ne s’est donc pas présenté au procès car, jugeant que c’est « une farce ».

De son analyse, il est clair que son différend contre Noel Eklo est commercial, mais l’affaire est d’origine politique. « En quoi cela devrait impacter les performances d’une société dont le siège est à Dakar et enregistrée à Maurice ? Posez-leur la question, je serai curieux d’en avoir aussi les réponses », s’est-il interrogé.

En rappel, Alberto Olympio est accusé de malversations financières à hauteur de 6 milliards de F CFA par Cauris Management. Le délibéré est prévu pour le 21 Septembre prochain à Lomé, en dépit de l’absence de l’accusé lors des audiences du 21 et du 31 août derniers.

 

Nicolas Lawson et sa position alambiquée sur les réformes

Alors que plusieurs partis politiques de l’opposition togolaise et même la société civile appellent de tous leurs vœux l’opérationnalisation rapide des réformes politiques, avec en toile de fond la limitation du nombre de mandats présidentiels et le scrutin à deux (2) tours, un autre opposant, en la personne de Nicolas Lawson pense que les réformes politiques ne changeront rien au Togo.

Invité sur une chaine de télévision locale, le président du parti du renouveau et de la rédemption (PRR), a estimé que la population togolaise rencontre tellement de problèmes que la démocratie doit y être vue comme une « bêtise ».

« On a du travail et les gens nous parlent d’Accord politique global (APG) et de réformes politiques, il faut d’abord restaurer la dignité de notre peuple et élever le peuple togolais à la dignité humaine en lui donnant ce qu’il faut. Les réformes politiques ne changeront rien et la démocratie est une bêtise », a-t-il souligné.

A la place de ces réformes, a insisté M. Lawson, il faut que les Togolais arrivent à travailler ensemble pour résoudre les nombreux problèmes que rencontre la population togolaise, notamment porter le taux de Togolais dans la fonction publique de 1,7% à 3, 4, 5 ou 6%, quadrupler les salaires et soigner mieux les Togolais.

« Ce n’est qu’après cela qu’on arrivera à un moment où lorsque quelqu’un fera 5 ans ou 10 ans au pouvoir il va partir et d’autres vont venir. Aujourd’hui, nous devons tous travailler ensemble ».

Ce point de vue est loin de la réalité des acteurs politiques de plusieurs partis politiques de l’opposition, notamment ceux réunis au sein du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015).

 

Non au sommet, Oui au meeting

Contrairement à Nicolas Lawson,  les quatre (4) partis membres du CAP 2015 démarrent aujourd’hui une tournée nationale à Sokodé pour mobiliser les populations autour de la nécessité de contraindre le pouvoir à opérer les réformes politiques.

Cette tournée qui va s’ébranler vers le nord du pays pour ensuite revenir au sud du pays, va connaître une grande date : le 14 octobre.

Selon le programme établi par les responsables de CAP 2015, ce 14 octobre, aura lieu un « grand meeting » à Lomé, dans le cadre de cette tournée. L’information a été donnée ce lundi par le Secrétaire exécutif du CAP 2015, Eric Dupuy.

La conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union africaine, dans le cadre du Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, se tiendra le 15 octobre, soit approximativement 24 heures après le meeting du regroupement des partis politiques.

Les autorités de Lomé ne vont-elles pas finalement interdire ce meeting pour cause de la réussite du Sommet ?

Déjà, Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition, issu de l’ANC, membre du CAP 2015  ne participera pas au sommet sur la sécurité maritime.

Comme le 27 avril dernier, Jean-Pierre Fabre ne s’affichera pas au côté de Faure Gnassingbé et son gouvernement lors du sommet de l’Union Africaine (UA) sur la sécurité et la sûreté maritime prévu pour se tenir du 10 au 15 octobre prochains à Lomé. Le chef de file de l’opposition togolaise dit ne trouver aucun intérêt à prendre part à ce sommet international.

« Quel est l’intérêt ? Moi je n’ai pas de temps à perdre. Je vais toujours à l’essentiel, c’est comme ça que je mène ma vie. Je ne crois pas que ma présence soit indispensable à ce sommet sur la sécurité maritime », a lâché le président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC).

Pour Jean-Pierre Fabre, c’est du gaspillage pur, ce sommet sur la sécurité maritime. Il n’apportera rien de concret pour le peuple togolais.

« Le Togo gaspille le denier public pour organiser en grand frais ce sommet. J’apprends que c’est le Togo qui finance tout. C’est irresponsable, puisque les hôpitaux végètent toujours dans de piètre état. Donc, je ne m’associerai pas à ce genre de manifestation », a-t-il lancé.

Il faut croire que JPF sera surement présent au meeting organisé par sa coalition, s’il est maintenu.

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