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Togo : Vers une assemblée nationale paritaire après le 20 décembre 2018 ?

La commission électorale nationale indépendante du Togo (CENI) a publié ce jour l’appel à candidatures pour les législatives du mois prochain.

À quelle sauce sera donc mangée la parité déjà « imparfaite » homme-femme prévue par le code électoral pour la constitution des listes de candidats ?

Depuis la première assemblée nationale issue, après l’indépendance du pays, des élections générales de 1961, le pourcentage des élues au parlement togolais n’a guère excédé le modeste chiffre de 18% relevé dans la législature sortante.

Dans une tentative de remettre les choses à l’équilibre en instituant la parité aux postes électifs, sur un plaidoyer insistant du chef de l’Etat en 2012, le législateur a adopté en 2013 une modification du code électoral avec une formule pour le moins laxiste : Ainsi les listes « doivent respecter, dans l’ensemble, la parité homme-femme…

Autant dire que ce n’est pas pour demain ?

La révision intervenue en février ne fut toutefois pas mise en oeuvre pour le scrutin de juillet 2013, en raison d’une mesure transitoire reportant l’entrée en vigueur de la parité des listes à une échéance ultérieure.

Les partis politiques ont là en 2018 une carte à jouer et elle est d’importance car, en même temps que la promotion de leurs militantes les plus méritantes, ils se trouvent dans l’obligation de se conformer à des prescriptions légales somme toute révolutionnaires pour qui connaît le contexte politico social togolais.

Au regard des récentes avancées dans la participation des citoyennes de tous les pays à la chose publique, et particulièrement des résultats notables engrangés par la gente féminine au cours des élections de mi-mandat de cette semaine aux USA, il apparaît sans conteste que le gros de la tâche reste dévolu aux femmes togolaises elles-mêmes.

Elles doivent, à la faveur de la prise de conscience ambiante, se prendre résolument en charge en oeuvrant de l’intérieur des appareils politiques dans un premier temps pour que soient respectées les prescriptions légales et, à terme, pour combler de fait les faiblesses de la loi en parvenant véritablement à allier une parité verticale à celle horizontale prévue par la loi.

En attendant, le scrutin du 20 décembre 2018 sera le premier test de la maturité du pays sur la question de l’équitable représentativité des hommes et des femmes sur le terrain politique.

 

Yawa KOUIGAN

Juriste-Membre de la CENI

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