Komi Selom Klassou, un fidèle chanceux

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Homme d’expérience, discret, travailleur, voici en quelques mots, le profil du Chef du gouvernement togolais, M. Komi Selom Klassou. Lorsqu’il prenait la tête du gouvernement le 10 juin 2015, il n’était jusqu’alors que le vice-président de l’Assemblée nationale togolaise. Aujourd’hui, près de 06 ans après, il est le locataire qui a passé le plus de temps à la primature du Togo. Portrait.

Du haut de ses 60 ans, le natif de Notsé (préfecture du Haho), petite ville situé à 94 kilomètres de la capitale Lomé, a raflé les postes ministériels bien avant sa nomination par le président de la République, Faure Gnassingbé.
Cette nomination qui survint sans que beaucoup ne s’y attendent a suscité des débats puisqu’il était en bas de l’échelle dans les sondages, selon des analystes. Ce géographe, Docteur en Hydroclimatologie a toujours su mettre les voiles sur ses ambitions personnelles et s’est mis à la disposition du système.

Le sexagénaire a eu à sa charge des portefeuilles, notamment, celui de la Culture, de la jeunesse et des Sports de 2000 à 2003, des enseignements primaire et secondaire de 2003 à 2007. Toutefois, le cadre et député du parti Unir n’a pas voulu quitter l’appareil étatique. En 2007, Selom Klassou prend le fauteuil de la vice-présidence de l’Assemblée nationale et contre toute attente, le 5 juin 2015, il fut nommé à la tête du gouvernement par décret présidentiel.

Né un 10 février 1960, quelques mois avant l’indépendance du Togo, l’ancien préfet de Tchaoudjo (1997-1998) a travaillé aux côtés des personnalités comme, Dr. Ahoomey-Zunu, ce dernier à qui il a d’ailleurs succédé, ou encore Agbeyomé Kodjo. D’ailleurs, l’actuel patron du MPDD (Mouvement du Peuple pour la Démocratie et le Développement), candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2020 dont il a longtemps revendiqué la victoire, avait déclaré que le désormais 1er ministre du Togo est mieux placé pour : « traduire dans les faits, la vision du chef de l’État pour ce nouveau quinquennat ».

Diplômé de l’Université Michel Montaigne de Bordeaux III où il a reçu son doctorat en Hydro-Climatologie appliquée à l’environnement, Komi Selom Klassou a fait ses études primaires et secondaires à Notsé, sa ville natale et obtient son BEPC (Brevet d’Etude du Premier Cycle) en 1977. Après avoir décroché son Bac 2 série F1 en 1983 au Lycée Technique Eyadema, il s’inscrit à l’Université du Bénin d’alors où il décrocha sa licence es-lettres en Géographie physique, option Hydroclimatologie en 1989. La même année, sa maîtrise en poche, l’ancien professeur d’histoire-géographie au Lycée de Tokoin dans les années 89-90, file à l’Université de Bordeaux III en France où il obtient son DEA en 1991 et plus tard son doctorat en 1996. L’assistant chercheur de l’UB (Université du Benin), un expérimenté de son domaine, maître de conférences aux Universités de Lomé et de Kara a fait de nombreuses publications dans son domaine et pris part à une panoplie de conférences mondiales sur le changement climatique.

Marié et père de famille, l’homme, un vieux de la politique, étant plusieurs fois ministre sous Gnassingbé Père a fait de la discrétion sa pièce maîtresse. D’ailleurs des indiscrétions ont révélé qu’il y aurait une relation assez particulière entre le sieur Klassou et la famille Gnassingbé. De quoi traiter le Chef du gouvernement d’un fidèle parmi les fidèles. Le 4 janvier 2019, à l’issue des élections législatives de 2018, le Chef du gouvernement annonce sa démission. Celle-ci sera accepté par le président de la République qui le reconduit à son poste le 24 janvier 2019.

Et justement parlant de démission, après l’élection présidentielle de 2020, le premier Ministre, Selom Klassou laisse toujours planer le doute sur sa date de démission. Le fidèle bénéficiera-t-il à nouveau les services de son patron? Selom Klassou sera-t-il reconduit au vu de son parcours ? Des questions qui restent, du moins pour l’instant sans réponse. Si en 2015, Selom Klassou promettait de « poursuivre les réformes économiques et les investissements dans les infrastructures pour booster la croissance » et « relancer le chantier de la réconciliation », il est clair que l’actuel Chef du gouvernement est toujours attendu à sortir le grand jeu. Peut-être compte-t-il toujours sur le Plan National de Développement qui permettra « d’atteindre nos objectifs de croissance » comme l’a-t-il si bien expliqué aux confrères de Jeune Afrique dans une interview en 2018.

La Rédaction
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