Des centaines d’avocats et d‘étudiants en Droit, soutenus par des milliers de personnes, ont défilé mercredi 17 juin au Malawi pour dénoncer des pressions du pouvoir exécutif sur la justice avant la présidentielle du 23 juin, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Sur ordre du président Peter Mutharika, le plus haut magistrat du pays, Andrew Nyirenda, a été mis à la retraite la semaine dernière, un an et demi avant la date officielle de son départ. Cette décision a suscité l’indignation des professions judiciaires du pays et du Commonwealth britannique, selon Africanews.
Mercredi, des avocats en robe et en perruque, des étudiants et des professeurs de droit ont manifesté dans la capitale Lilongwe, à Blantyre (sud), Zomba (sud) ou Mzuzu (nord), en brandissant des pancartes “Pas touche au système judiciaire”. Ils ont été rejoints par des milliers de citoyens.
“L’objectif est de protéger nos tribunaux. Nos tribunaux devraient rendre des jugements de façon libre et indépendante, sans interférence”, a estimé Bernadette Malunga, organisatrice de la journée de
manifestations.
Le départ forcé d’Andrew Nyirenda est “un exemple spectaculaire d’interférence du gouvernement”, a réagi mercredi le chef de l’opposition, Lazarus Chakwera, lors d’un entretien avec l’AFP.
“Nous avons vu des membres de l’exécutif qui, sur ordre du président, ont puni des juges” et “la décision récente” de renvoyer le principal d’entre eux “a été largement condamnée dans le monde entier”, a-t-il ajouté.
Le départ forcé d’Andrew Nyirenda a été annoncé à quelques jours de l‘élection présidentielle du 23 juin.
Ce scrutin est organisé après l’annulation de la réélection en mai 2019 du président Mutharika, invalidée par la justice à la suite d’irrégularités. Il se présente de nouveau le 23 juin. Il affrontera Lazarus Chakwera et le chef d’un petit parti, Peter Kuwani.