Elle c’est Theresa Kachindamoto. Une femme de cœur au Malawi. Une pionnière dans la lutte pour les droits de la femme et des enfants dans son pays où le problème de mariage précoce est récurrent. Grace à son engagement, elle est arrivé à briser 850 mariages précoces pour renvoyer les filles à l’école.
Theresa Kachindamoto est née dans le district de Dedza au Malawi. Après avoir travaillé 27 ans dans un autre district, elle est revenue à Dedza pour y devenir chef de district. Horrifiée par la vue de fillettes mères à douze ans, elle a décidé de lutter contre cette pratique. “Je ne veux pas de mariages précoces”, a-t-elle déclaré à l’organisation U.N Women. “Aucun enfant ne devrait accomplir des tâches ménagères quand il est censé aller à l’école.”
Aussi a-t-elle tenté de limiter au maximum les mariages précoces. Si l’année passée, elle a fixé l’âge légal du mariage à 18 ans, le “droit coutumier”, où un consentement mutuel entre les parents d’enfants peut suffire, permet de contourner la loi.
Kachindamoto a ordonné aux 50 fonctionnaires du district de conclure un accord destiné à bannir le mariage précoce de Dedza. “Que vous le vouliez ou non, je vais mettre fin à ces mariages”, a raconté la chef de district.
Elle a suspendu les fonctionnaires qui refusaient d’obtempérer jusqu’à ce qu’ils annulent les mariages. En juin 2015, elle a prononcé pas moins de 330 suspensions et renvoyé les jeunes filles à l’école, en payant parfois les frais d’inscription. Grâce à sa volonté de fer, 850 mariages précoces ont été annulés au cours de ces trois dernières années.
D’après une étude des Nations Unies de 2012, plus de la moitié des jeunes filles au Malawi sont mariées avant leurs 18 ans. Ces mariages précoces expliquent les résultats déplorables du pays au niveau de l’indice de développement, une norme internationale pour presque tous les états membres des Nations Unies sur la santé, l’éducation et la prospérité économique. En Afrique, les jeunes filles sont souvent données en mariage, parce que la dot permet d’alléger les difficultés financières des familles.
“JE DIS TOUJOURS AUX PARENTS: SI VOUS ENVOYEZ VOS ENFANTS À L’ÉCOLE, VOUS AUREZ TOUT À L’AVENIR”, explique KACHINDAMOTO à l’organisation U.N. WOMEN.
Si le travail de Kachindamoto est digne d’éloges, tout le monde dans le district ne partage pas cet avis. Elle s’est déjà attiré les foudres de nombreux parents, et fait l’objet de menaces de mort. Pourtant, elle reste déterminée à changer les lois et les esprits en faveur des femmes de Malawi. “Une fois qu’elles ont terminé leurs études, elles peuvent être et faire ce qu’elles veulent”, affirme-t-elle.