Le Haut Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) a ouvert, ce mardi 10 décembre 2024, à Lomé, un atelier national consacré aux réparations mémorielles au Togo.
L’événement, qui se déroule sur trois jours, a été officiellement inauguré par le garde des sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Mipamb Nahm-Tchougli. Cet atelier rassemble des acteurs clés de la société togolaise, notamment des représentants politiques, des membres du gouvernement, des organisations de la société civile, et a pour ambition de promouvoir une compréhension commune des réparations mémorielles conformément aux recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Construire une mémoire collective pour renforcer l’unité nationale
Dans son discours d’ouverture, Mme Awa Nana Daboya, présidente du HCCRUN, a mis en exergue l’importance des réparations mémorielles dans le processus de réconciliation nationale. Selon elle, ces réparations visent à apaiser les souffrances des victimes des crises sociopolitiques qui ont marqué le Togo entre 1958 et 2005, tout en consolidant la mémoire collective. « Cet atelier a pour objectif de susciter une lecture commune des réparations mémorielles et d’obtenir l’adhésion des populations ainsi que des décideurs à leur mise en œuvre », a-t-elle souligné.
Elle a précisé que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la justice transitionnelle, en mettant un accent particulier sur la compréhension des difficultés liées à la mise en œuvre de ces réparations.
Les thématiques abordées
Pendant cet atelier, plusieurs thématiques seront débattues, notamment :
La place de la mémoire dans les sociétés post-crise ;Les lois et réparations mémorielles dans les processus de justice transitionnelle : opportunités et défis ; Les enjeux et défis des réparations mémorielles au Togo.
Mme Daboya a expliqué que les discussions permettront de mieux cerner les liens entre mémoire collective et histoire, tout en examinant les obstacles juridiques et institutionnels liés aux réparations mémorielles. Une attention particulière sera portée à l’exemple togolais, à travers une analyse approfondie des recommandations de la CVJR et des rôles des différents acteurs dans leur mise en œuvre.
Une conférence inaugurale axée sur la justice transitionnelle
La conférence inaugurale, animée par le professeur Batchana Essohanam de l’Université de Lomé, a insisté sur la nécessité d’adapter les réparations mémorielles aux attentes des populations. Il a également souligné l’importance de leur ancrage dans un processus inclusif et participatif pour garantir leur succès.
L’engagement du gouvernement
Le ministre de la Justice, Mipamb Nahm-Tchougli, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir les actions du HCCRUN, tout en rappelant que les réparations mémorielles s’inscrivent dans une démarche politique globale initiée par le chef de l’État. « Ces réparations représentent une pierre essentielle à l’édifice de la réconciliation nationale, posé par les générations précédentes. Elles traduisent une volonté politique d’unité et d’espoir pour les Togolais », a-t-il déclaré.
Recommandations phares de la CVJR
Conformément à la recommandation N°43 de la CVJR, les réparations mémorielles incluront des initiatives telles que : Le baptême de rues et de places publiques en mémoire des victimes des crises ; Des hommages spécifiques à des personnalités disparues ayant marqué l’histoire du Togo.
Ces actions visent à inscrire durablement la mémoire des victimes et des personnalités togolaises dans l’espace public, tout en renforçant les valeurs d’unité nationale et de réconciliation.
Une étape cruciale pour la réconciliation
Cet atelier national marque une avancée significative dans la mise en œuvre des recommandations de la CVJR et dans le processus de reconstruction sociale au Togo. En favorisant une compréhension partagée des réparations mémorielles, il pose les bases d’une réconciliation durable, fondée sur la justice, la mémoire et la cohésion nationale.