Lancé en juin 2018, le MIFA vient de recevoir un coup de pouce du FIDA à travers un financement de 20 milliards de F cfa, approuvé mardi par le conseil d’administration de l’organisme. Prenant effet à partir de cette année et ce pour une durée de 6 ans, ce financement sera utilisé dans le cadre du Projet d’appui au Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (ProMIFA) poursuivant l’objectif selon le FIDA de contribuer à une agriculture togolaise révolutionnée, plus professionnelle et orientée business.
Un avis d’appel à manifestation d’intérêt référencé AMI N° 0001-2019/PR-MIFA/PRMP datant du 17 janvier 2019 a d’ailleurs été lancé pour la constitution d’une base de données des différents acteurs du mécanisme.
Cette base de données qui devra réunir de différents domaines dont celui des fournisseurs d’intrants et de services, de la production primaire, collecte, transformation et conditionnement, du marché (consommation, industriel et exportation) et tout autre domaine lié au développement des chaînes de valeur agricole.
Les acteurs intéressés par le présent avis ont jusqu’au 1er Mars 2019 pour manifester leur intérêt.
20 milliards, les défis sont grands
Le financement du FIDA prend en compte trois composantes. La première est un appui technique au développement des chaînes de valeur agro-pastorales et l’accès au marché et occupe 38% du financement.
L’appui au développement des produits financiers absorbe la plus grande part des trois composantes (45%). Enfin, 17% restants du financement seront consacrés à l’appui institutionnel au mécanisme, la coordination et la gestion du ProMIFA.
Mis en place pour changer le paradigme, l’implémentation et la concrétisation du MIFA n’est pas chose aisée si l’on a l’habitude de dire que les vieilles habitudes ont la peau dure.
Déjà en décembre 2018, le coordonnateur du MIFA, Noël Koutéra BATAKA, aujourd’hui ministre de l’agriculture, présentait les grands défis relevés sur le terrain et sur lesquels, le Mécanisme doit travailler pour un changement effectif de paradigme.
Il ressort donc que le financement du FIDA devra aider le MIFA sinon à travers le ProMIFA à relever ces défis.
Entre autres, la problématique des emballages qui portent un coup dur à la commercialisation des produits togolais, le contrôle de la qualité et la certification.
Le MIFA devra aussi trouver une solution au coût de transport qui selon les investigations du responsable se révèle très élevé au Togo comparativement au plan international (55 dollars pour l’acheminement d’une tonne de produit à 500 km de Lomé contre 33dollars du port d’Amsterdam pour Lomé).
Enfin, l’un des plus grands défis à relever par le MIFA se révèle le langage à trouver pour parler simultanément aux banquiers, hommes d’affaires et producteurs agricoles et que chacun en sorte gagnant.
source: Agridigitale