Qui est Djaili Amadou Amal, l’écrivaine militante des droits de la femme ?

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Parmi les auteurs romanciers dont les œuvres sont actuellement en vogue, se trouve une femme dénommée, Djaili Amadou Amal. Cette femme d’exception fait parler d’elle depuis le début de la rentrée littéraire de l’année 2020, avec son livre intitulé, Les Impatientes.

Djaili Amadou Amal est une écrivaine camerounaise réputée pour être une « modèle pour la jeunesse », mais aussi l’une des femmes africaines les plus militantes pour le droit des femmes.

L’histoire marquante de Djaili Amadou Amal

Née en 1975 à Maroua au nord du Cameroun, Djaili Amadou Amal est la fille d’un père camerounais et d’une mère égyptienne. Issue d’une famille peule musulmane suivant à la lettre les règles établies par la tradition, qui stipule notamment que les jeunes filles doivent se fiancer ou se marier dès le bas âge, elle a été fiancée à l’âge de 14 ans.

«Les pesanteurs socioculturelles se sont manifestées avec le début des discussions sur le mariage et le harcèlement des prétendants.» A l’époque, dit-elle «je n’avais pas encore développé de goût pour la révolte. Beaucoup de filles de mon âge étaient mariées ou fiancées, cela me semblait normal. Mon fiancé était une sorte de petit ami, je l’aimais bien. Il étudiait aux Etats-Unis, ses sœurs étaient mes meilleures amies.» A-t-elle confiée dans les lignes du quotidien suisse, Le Temps.

Mais à son plus grand désarroi, durant l’année où elle fêtait ses 17e anniversaires, ses oncles ont décidé de la « donner » comme épouse à un homme politique qui dépassait les 50 ans. «Mon père n’était pas d’accord mais n’a rien pu faire. Ma vie s’est effondrée. On me disait: «C’est ton destin, accepte-le.» Quand j’ai été mariée, quelque chose s’est brisé.» Néanmoins, elle réussie à obtenir de son mari et de sa famille, la permission de pouvoir continuer à aller au Lycée. Elle tentait tant bien que mal de fuguer et envisageait même le suicide.
«Après trois ou quatre ans de mariage, j’étais désespérée; j’ai pris un agenda et je me suis mise à raconter ce que je vivais. Je ne me sentais bien qu’en écrivant. J’ai mis dix ans à achever mon manuscrit. Je ne l’ai jamais publié.»

Djaili Amadou Amal réussira à se défaire de son premier époux. Elle fera par la suite la rencontre d’un homme polygame dont elle tombera amoureuse. Un homme qui s’avérait être « violent », avec qui elle aura deux enfants.
«J’ai décidé de vivre cet amour-là. Nous nous sommes mariés et j’ai eu deux filles. Cet homme s’est avéré brutal, violent, oppressant. Ce mariage était exactement comme dans mon roman, très dur, sans aucune place pour la femme.» Raconte-t-elle au média.

Elle décidera quelques temps après de quitter son foyer et de devenir une femme forte capable de protéger ses enfants, suite au mariage forcé d’une jeune fille de la maison.
«Ça a été un déclic. Et mes filles, me suis-je dit, lorsqu’elles auront cet âge-là, elles vont vivre la même chose! Qu’est-ce que je ferai? Je pourrais supporter qu’il me frappe, d’être réduite au silence, d’enterrer mes rêves, mais je ne pourrais pas supporter de voir mes filles vivre ça! Je me suis enfuie vers le sud. J’avais décidé de devenir quelqu’un de fort, pour pouvoir protéger mes filles.»

A partir de là, elle se mettra à exercer avec un petit diplôme qu’elle avait décrochée lors de son premier mariage, vendra ses bijoux en or, et s’achètera une table, une chaise et un ordinateur.
En 2010, Djaili Amadou Amal sortira son premier roman qui s’intitulera Walaandé, l’art de partager un mari (Ifrikiya, 2010), retournera dans le nord pour revoir les membres de sa famille avec lesquels elle discutera. L’auteure africaine étalera ainsi à sa famille le fond de sa pensée.

La finaliste du prix Goncourt 2020 sortira ensuite son deuxième roman en 2013 (Mistiriijo, la mangeuse d’âmes), puis un troisième en 2017 (Munyal, les larmes de la patience), qui sera par après retravaillée et rééditée sous le titre Les Impatientes en 2020.

Dans ce livre avec lequel elle a décrochée le prix Goncourt des lycéens en fin 2020, Djaili Amadou Amal raconte ce que vivent chaque jour ces femmes appartenant à la société peule musulmane qui sont malgré elles, offertes en mariage à des hommes polygames violents, abuseurs et autoritaires, dès le jeune âge.

Biscone ADZOYI
Biscone ADZOYIhttp://elitedafrique.com
Biscone Adzoyi est journaliste rédacteur à Elite d'Afrique depuis 2017. Il s’intéresse particulièrement aux questions environnementales et de développement durable
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