La onzième édition de la Foire Adjafi, consacrée aux jeunes entrepreneurs, continue d’animer le terrain du lycée d’Agoè-Nyivé au Togo. Au cœur de cet événement, une table ronde dédiée aux TPME/PMI s’est tenue vendredi dernier, offrant une plateforme d’échange sur l’accessibilité des solutions technologiques pour le secteur agricole.
La table ronde était placée sous le thème « La Croissance des Entreprises Agritech : le Rôle des Organisations Professionnelles des TPME/PME ». Elle a réussi à réunir des représentants d’entreprises, de regroupements d’entreprises et d’institutions, notamment la Direction des Coopératives Agricoles, la Chambre du Commerce et de l’Industrie du Togo (CCI-Togo), le Groupement Togolais des Très Petites et Moyennes Entreprises (GTPME), le Conseil National du Patronat, la Coalition Togolaise des Organisations Paysannes (CTOP), le Conseil National de la Jeunesse (CNJ), la Coalition Nationale pour l’Emploi des Jeunes, et les jeunes entrepreneurs, réunis pour discuter de l’accessibilité des solutions technologiques au monde agricole.
Au Togo, où entre 60% et 70% de la population dépendent de l’agriculture, des solutions technologiques innovantes sont disponibles pour aider les agriculteurs à améliorer leurs rendements. La technologie offre une valeur ajoutée incontestable au développement agricole du pays.
Cependant, il est inquiétant de constater que la plupart de ces solutions Agritech restent méconnues des agriculteurs, et seule une petite fraction d’entre eux bénéficiant de ces technologies. Cela découle en partie d’un problème d’accessibilité, exacerbé par la réticence des agriculteurs à adopter ces innovations.
Plusieurs facteurs contribuent à cette situation, notamment la disponibilité limitée d’Internet dans les zones rurales, le coût parfois prohibitif des solutions Agritech, et le fait que la majorité des populations paysannes sont analphabètes.
La table ronde a identifié diverses pistes pour surmonter ces obstacles. Il s’agit de développer des solutions technologiques en étroite collaboration avec les agriculteurs, en les concevant pour répondre à leurs besoins spécifiques. Ces solutions doivent être conviviales et faciles à prendre en main, afin de susciter l’intérêt des utilisateurs après leur formation. De plus, une meilleure diffusion des solutions Agritech est nécessaire pour combler le fossé de communication entre les fournisseurs de solutions et les utilisateurs.
Parmi les suggestions évoquées, la mutualisation des ressources et les partenariats privé-privé ont été mises en avant pour faire face aux coûts élevés des technologies agricoles.
Le Dr Dona Edeh Etchri, directrice générale de E-Agribusiness, a souligné l’importance de créer un écosystème qui favorise la confiance entre les acteurs technologiques, les associations et les producteurs. Cette synergie d’action et cet écosystème sont essentielles pour la mise en œuvre efficace des solutions.
Les participants ont également plaidé en faveur de la création d’un écosystème global réunissant tous les acteurs du secteur agricole, mettant en avant les solutions Agritech. L’objectif ultime est de réaliser une transformation structurelle de l’agriculture. Dans cette perspective, l’État et le ministère de l’Agriculture doivent jouer un rôle clé en soutenant les fournisseurs de technologies agricoles.
L’objectif est de proposer des solutions technologiques adaptées, non élitistes et accessibles à la population rurale. Les activités se poursuivront avec un panel sur le thème « Faciliter l’Accès au Marché de la Zone de Libre-Échange Continentale (ZLECAf) grâce aux Innovations Technologiques dans la Transformation Agroalimentaire ».