Les partis politiques sont depuis ce lundi 17 octobre 2022 en atelier d’information et de sensibilisation. Initié par la cour des comptes, cet atelier de deux jours vise à informer et à sensibiliser les responsables des partis politiques sur la nécessité de produire des états financiers et des comptes d’emploi, de les informer et sensibiliser sur les rôle et fonctionnement de la Cour des comptes, renforcer leurs capacités en matière de tenue des comptes de campagne, des rapports financiers et d’activités et aussi de les sensibiliser sur leurs obligations de reddition des comptes vis-à-vis de la Cour des comptes.
L’article 3 de la loi n°2013-013 du 7 juin 2013 dispose que « les partis, alliances, coalitions ou regroupements de partis politiques sont tenus de rendre compte, dans un rapport financier et un rapport d’activités, de l’utilisation des fonds publics dont ils bénéficient, notamment de l’aide financière de l’Etat ».
Le non-respect des textes relatifs au dépôt des comptes de campagne par les formations politiques et les candidats indépendants est devenu monnaie courante. C’est ainsi que la Cour a enregistré, au titre des présidentielles de 2020, quatre sur sept (4/7) dépôts des comptes et un faible taux de dépits des comptes relatifs aux élections locales de 2019.
« Dans bien des cas, beaucoup de candidats aux élections méconnaissent leurs obligations légales et réglementaires vis-à-vis de la Cour des comptes. Son rôle est de contrôler l’utilisation de l’argent public et de rendre compte aux citoyens car beaucoup de structures manient les deniers publics sans en rendre compte » note M. TCHAKEI Emowavana, Président de la 3e chambre de la Cour des Campts.
C’est pourquoi en inscrivant dans son Programme de Travail Annuel (PTA) de 2021, la cour des comptes après avoir former les comptables publics les élus locaux et les journalistes sur le rôles et le fonctionnement de la cours, elle organise cet atelier d’information et de sensibilisation à l’endroit des partis politiques pour contribuer au renforcement des capacités des partis politiques et assurer une égalité des chances des candidats aux élections.
Tout changement mérite un travail serein et de longue haleine sur les individus Faute d’instruments capables de changer subitement les comportements, des séminaires de sensibilisation et des ateliers de formation sont d’un atout certain
Plusieurs justifications sont à la base de cet atelier dont, notamment la méconnaissance du rôle de la Cour des comptes; la méconnaissance et/ou le non-respect des textes relatifs au dépôt des comptes de campagne à la Cour des comptes; la mauvaise tenue des comptes de campagne, des rapports financiers et d’activités.
Pour M. TCHAKEI Emowavana Président de la 3e chambre de la Cour des Campts « Les partis politiques doivent rendre compte à la cour au titre des fonds et cautisations qu’ils reçoivent et au titre de l’aide financière qu’apporte l’État particulièrement en période électorale et c’est pour ça que nous avons jugé utile de pouvoir les réunir parce que nous nous sommes rendus compte après avoir contrôlé les comptes des législatives de 2013 qu’il y a beaucoup de disfonctionnement. Les comptes sont mal tenus et beaucoup ne savent pas comment tenir leur compte, beaucoup ne savent pas qu’ils doivent rendre compte à la cour. La nouvelle charte leur impose de pouvoir faire tenir une comptabilité financière et de faire l’inventaire de leur bien et meubles et immeubles et rendre compte à la cour ».
Au cours de ces deux jours, les activités plancheront sur la présentation et discussion sur trois thèmes notamment la présentation de la cour de compte et celle régionale, leur présenter la structure de la cours des comptes et la structure des futures cours régionales des comptes, sur la réduction des comptes, leur obligation et sur une ébauche du plan comptable des partis politiques au Togo.
Les trois ateliers, après l’étape de Lomé auront lieu à Tsévié et à Kara à l’intention de cent vingt-six (126) participants à raison de 42 participants par rencontre.
L’atelier est organisé dans le cadre du Projet d’Appui à la Gouvernance Economique (PAGE) et cofinancé par la Banque Mondiale et l’Union Européenne.