EComment comprendre ces incursions sporadiques de la politique dans un journal qui pourtant avait promis être économique.
Il faut lire cette décision éditoriale à la lumière du contexte socio-politique actuel. Nous nous autorisons cette sortie de ligne pour porter notre voix et apporter notre contribution dans un contexte où beaucoup craignent de nouvelles tensions politiques. A un moment ou la démocratisation de l’information et les réseaux sociaux ont démocratisé la parole, très peu prennent le temps et le recul nécessaire pour une bonne analyse de la situation politique, les émotions ayant pris le dessus.
S’il faut reconnaitre que tout observateur avisé peut trouver beaucoup à redire sur le contexte politique actuel, il est avéré que les élections sont la seule forme d’expression politique légal autorisé par la démocratie. Force est de constater que ces derniers mois, par des argumentaires presque abracadabrants, plusieurs veulent y substituer la rue ou la pression politique.
Pour les plus modérés, il faudrait opter pour un report de ces élections. Si le report serait judicieux, à la lumière des interpellations des religieux dont la Conférence Episcopale du Togo, qu’est ce qui va réellement changer après un report de quelque mois ? Ne serait-ce pas seulement une prolongation inutile de mandats à des députés qui ont été autant improductifs ou encore des dépenses de trop pour un budget national déjà fragile ?
Il faut reconnaitre ce qui réellement se joue, c’est le dictat d’une minorité de responsables politiques, qui après avoir échoué à capitaliser des manifestations gigantesques offert par un peuple à l’agonie (qui a plus a dû payer un lourd tribut) se retrouve nez à nez avec une échéance électorale qu’ils n’ont pas préparé, tel la Cigale de Jean de la Fontaine.
Leur trouvaille, instrumentaliser une partie du peuple, qui ploie sous la misère (hélas à cause des gouvernants), pour assouvir leur dessein politique.
La CEDEAO a vu clair dans le jeu, en imposant dans sa feuille de route du 31 juillet dernier une date pour les élections. Loin de déférer à la recommandation de l’organisation sous régionale, ces hommes politiques aidés d’affidés que l’on surnomme activistes, prônent le chaos. Le 20 décembre, date des élections sera une date chaotique, un 2005 bis.
Ils veulent instiguer la violence, provoquer les forces de défense et de sécurité pour après présenter leur riposte aux yeux du monde entier comme des violations des droits humains.
Face à ces artisans du chaos, qui veulent instrumentaliser l’ignorance populaire et utiliser les réseaux sociaux pour faire revenir les violences politiques sur la Terre de nos aïeux et s’éviter ainsi une retraite précoce, nous nous devons de porter la voix. Celle de dire qu’on peut dire non sans violences et sans provocation.
Le 20 décembre est une date d’élection. Les togolais qui voudront en ce jour, choisir leurs députés sont priés de le faire en toute quiétude. Ceux qui voudront boycotter ces élections, en ont le droit. Le 20 décembre, qu’ils restent simplement chez eux. C’est là aussi l’expression de la démocratie.