L’atelier national d’échanges et de renforcement de capacités sur les réparations mémorielles, organisé par le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), a pris fin ce jeudi 12 décembre 2024.
Cet événement a été marqué par des discussions riches en enseignements et des propositions concrètes pour renforcer le processus de réconciliation et de justice transitionnelle au Togo.
La présidente du HCRRUN, Awa Nana, a relevé que cet atelier ouvre une nouvelle page de la mise en œuvre des réparations mémorielles qui se doivent d’être inclusives.
« A l’ issue de trois jours de travaux intenses et soutenus et au regard du déroulement des travaux et des résultats obtenus, nous sommes en droit de conclure que nous sommes sur la bonne voie. Les questions soulevées, les contributions apportées, les réponses fournies aux préoccupations des uns et des autres nous ont conduit au but poursuivi, à savoir : une compréhension commune des réparations mémorielles telles que prescrites par la CVJR (ndlr : commission-vérité-justice-réconciliation) », a-t-elle indiqué. Et de poursuivre : « Par conséquent, nous serons appelés à aller vers nos concitoyens pour partager avec eux les leçons que nous avons apprises pendant cette rencontre. Il s’agira essentiellement de rencontres sectorielles auxquels seront conviées toutes les composantes sociales de notre pays : députés, élus locaux, partis politiques, mouvements de femmes et de jeunes, organisations de la société civile, points focaux de départements ministériels, chefs traditionnels, médias, etc. Ces échanges sectoriels, nous l’ espérons permettrons aux populations de s’ approprier le processus et d’ y adhérer, et aux décideurs de mieux aider le HCRRUN dans la mise en œuvre de ce volet du programme de réparation », a-t-elle ajouté.
À l’issue des travaux, les participants ont exhorté les autorités à finaliser le processus de réconciliation en accord avec la volonté politique réaffirmée par les Hautes Autorités et les acteurs politiques. Ils ont recommandé de mobiliser les ressources humaines matérielles et financières nécessaires pour le programme de réparations et d’élaborer une politique nationale sur les réparations mémorielles en adoptant des lois adaptées. Ils ont également suggéré d’introduire des modules éducatifs sur ce sujet dans les programmes scolaires de construire des monuments et de nommer des lieux en hommage aux victimes tout en organisant des journées commémoratives pour honorer leur mémoire.
Les partis politiques sont appelés à renforcer le dialogue inclusif amorcé avec l’Accord Politique Global APG et à promouvoir un discours basé sur la réconciliation tout en rejetant la haine et la division. Il leur est également demandé de former leurs membres aux droits humains et à la culture du pardon d’appliquer la recommandation 41 de la Commission Vérité Justice et Réconciliation CVJR sur les excuses publiques et d’intégrer des engagements pour la reconnaissance des violences passées dans leurs programmes politiques.
Les organisations de la société civile doivent intensifier leur plaidoyer pour garantir que toutes les victimes identifiées par la CVJR soient reconnues et leurs droits respectés. Elles sont encouragées à sensibiliser sur les conséquences des violences politiques à renforcer la coopération avec le HCRRUN et les victimes et à construire un mouvement cohérent en faveur des réparations mémorielles.
Les médias sont invités à offrir une couverture équilibrée et respectueuse des questions liées aux réparations mémorielles en mettant en avant l’impact des violences passées. Ils doivent faciliter des discussions publiques sur les droits humains et la mémoire collective tout en adoptant un ton empathique à l’égard des victimes.
Les périodes de violences politiques et de violations des droits humains qu’a connues le Togo nécessitent une véritable politique de réparations mémorielles. Celles-ci permettront de reconnaître les souffrances du passé de rendre hommage aux victimes et de restaurer la dignité des personnes touchées.
Ce processus est une étape clé pour construire une société plus juste et réconciliée.