La justice togolaise vient de condamner par contumace Alberto Olympio à 60 mois d’emprisonnement, avec confirmation du mandat d’arrêt international lancé contre l’homme politique. L’homme d’affaires et néo-politicien devra également payer des sommes énormes aux plaignants, dans une affaire qui l’oppose à ses anciens associés.
Mercredi matin, pas d’ambiance particulière au palais de justice de Lomé, où le tribunal de première instance a mis en délibéré, l’affaire opposant le président du parti des togolais, Alberto Olympio, à ses anciens coactionnaires d’Axxend Corporation, notamment le groupe Cauris Management basé à Lomé.
C’est en l’absence de l’accusé, mais aussi de ses conseils (Me Célestin Agbogan du Barreau de Lomé et Me LL Foster du barreau de Paris) que le délibéré a été lu. Un verdict lourd. 60 mois de prison, assorti de 9.000.000 d’euros pour les plaignants au titre du préjudice subi et de 1.350.000 euros à titre de dommages-intérêts, conformément aux réquisitions du procureur et de la partie civile.
Contacté, la défense de l’informaticien a indiqué qu’ils interjetteraient appel.
Farce
« Pourquoi voulez-vous que je me déplace pour parler à une justice qui n’écoute rien de ce que je peux dire, mais qui veut m’imposer sa dictature?», a indiqué dans une interview Alberto Olympio, il ya une semaine, pour justifier son absence au procès.
Alberto Olympio pouvait bien se faire une place dans son emploi du temps pour assister aux audiences à Lomé. Mais l’homme estime ne s’être pas présenté au procès jugeant que c’est « une farce ».
« Monsieur Olympio, tient à rappeler qu’il ne reconnaît aucun des faits pour lesquels la justice togolaise le condamne, à l’issue d’une procédure dont la légalité et l’équité sont clairement mises en cause. Depuis son point de départ jusqu’à cette première conclusion, cette procédure est en total déphasage, non seulement avec le droit, mais surtout avec la logique et le bon sens. Aucune des parties engagées dans cette procédure n’est dupe, les togolais encore moins.» indique une mise au point du parti des togolais, dont Alberto est le président.
Pour Gnim Atakpama, délégué aux affaires intérieures du parti des togolais, le procès d’Alberto est une comédie, qui ne changera pas la détermination des militants.
En rappel, Alberto Olympio, premier candidat déclaré aux élections présidentielles de 2015, auquel il n’a pas pu participer est accusé de malversations financières à hauteur de 6 milliards de F CFA par Cauris Management.