Mgr. Philippe Fanoko Kpodzro ou l’engagement d’un prélat assoiffé par l’alternance

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L’homme est rapidement redevenu un acteur central de la lutte contre le pouvoir de Faure Gnassingbé. En signant son grand retour sur la scène politique togolaise après plus de 20 ans de silence, l’ancien archevêque de Lomé, Philippe Fanoko Kpodzro a entamé un bras de fer avec le pouvoir en place. Son seul objectif : « dégager Faure Gnassingbé du fauteuil présidentiel ».

Le jeu politique est un jeu d’alliance, et conscient de cela, le prélat noue une alliance pour le moins inattendue avec Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, ancien « sbire » du RPT reconverti en opposant et qu’il a fait candidat de sa dynamique pour l’élection présidentielle de 2020.

Mais tout porte à croire que pour cette fois, le vent de l’alternance n’a pas soufflé en faveur des aspirations du natif de Tomégbé. En effet, c’est dans ce village situé à 15 km à l’ouest de Kpalimé que Philippe Kpodzro vit le jour, un 30 mars 1930. Il est le troisième né d’une fratrie de six enfants, avec pour père un ancien catéchiste allemand. C’est donc tout naturellement que le jeune a pris la trajectoire religieuse.

Le petit séminaire de Ouidah au Bénin en 1945 ainsi que les murs de la faculté des lettres de Fribourg (Suisse) ont sans aucun doute toujours en mémoire les prouesses du jeune Philippe lors de son passage. Titulaire d’une double licence en Philosophie et Théologie à Rome, le jeune Fanoko a toujours fait preuve d’une certaine rigueur et d’un engagement ferme pour la justice et l’équité. Les titres de « Prêtre » en décembre 1959 et d’ « Évêque » le 2 mai 1976 ont vite fait d’honorer ce grand homme qui a accepté, de retour du bercail d’endosser la grande responsabilité de présider la Conférence nationale souveraine.

Mais très vite, les événements des années 91-92 et la très fameuse Conférence nationale « souveraine » auront raison de lui. L’enthousiasme de faire enfin goûter à son pays, la douceur de la démocratie lui passeront rapidement donnant lieu au relâchement et à la peur suite aux intimidations et même sa séquestration par des éléments de l’armée du 22 au 23 Octobre 1992, alors qu’il assurait la présidence du Haut Conseil de la République(HCR) qui avait pour mission de rédiger la constitution de la IVe République.

Il restera après ces incidents, bien à l’écart de la scène politique, se consacrant uniquement à ses charges de prélat avant de ressortir de l’ombre à la veille des élections présidentielles du 22 février 2020, mais cette fois-ci avec une détermination nouvelle et de la hargne pour « déclarer la guerre à Faure Gnassingbé ». Son message, il était clair « Allez dire à Faure Gnassingbé que, (…) comme une colle forte, je me collerai à ses fesses, (…) je serai son cauchemar ».

Même si la première bataille de cette guerre pour l’alternance que vient d’entamer Mgr Philippe Fanoko Kossi Kpodzro contre le pouvoir d’UNIR semble perdu le 3 mai dernier, « l’Homme de Dieu » ne démord pas car selon lui, la victoire du peuple le 22 février a « été volée ».

La Rédaction
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