Le Conseil interprofessionnel de la filière soja (CIFS), a lancé ce mercredi 18 octobre 2023 à Lomé, la 5è édition de la campagne de commercialisation 2023-2024 du soja.
L’événement qui est présidé et lancé officiellement par le chef de cabinet du ministre en charge du commerce s’est tenu sous le thème : «La filière soja face aux enjeux de l’exportation et de la transformation de la graine : quelles perspectives».
Précédées le 17 octobre des Journées portes ouvertes (JPO) de la filière soja autour des enjeux de mieux produire, et mieux vendre le soja, ces journées ont permis Aix différents acteurs impliqués d’exposer et de démontrer leur savoir faire dans le domaine de la culture du soja, sa transformation et ses produits dérivés. C’est aussi l’occasion pour les uns et les autres une opportunité de rencontres et d’échanges entre acteurs de la filière soja autour des défis à relever et des perspectives.
Pour Komlan Pussuwè Kadzakadè, le président de CFIS, Togo confirme sa place de leader en terme d’exportation de soja biologique vers l’Union européenne avec 120.000 tonnes. Mais depuis un certain temps, la filière est confrontée aux défis majeurs notamment la présence des envahisseurs sur les acteurs de la filière.
« À partir de 2020, nous avons assisté à l’invasion massive de ce que nous pouvons appeler aujourd’hui les prédateurs de la filière. De nulle part, ont surgi les Indiens, les Pakistanais, les Chinois, les Turcs etc. pour participer aux développements de la filière avec une pression énorme sur les acteurs locaux qui se sont investis pour construire la filière. Néanmoins, des mesures rigoureuses sont prises pour limiter les actions de ces acteurs externes sur la filière et qui entreront en vigueur à partir de cette nouvelle campagne de commercialisation de la graine de soja », a indiqué le président du CIFS.
« Ces journées sont pour donner confiance aux acteurs, parce qu’il y a de cela deux ans, la filière a connu des soubresauts. Donc les gens se démoralisent, se découragent, tous les acteurs, les financiers, les producteurs, les commerçants. Pour arrêter ce découragement, il a fallu que nous fassions ces journées portes ouvertes pour expliquer aux gens que ce n’est qu’une parenthèse et que les beaux jours reviennent. La rencontre vise à maintenir la complémentarité et la solidarité entre les producteurs, les transformateurs et les commerçants pour favoriser le développement de la filière soja au Togo », a expliqué Innocent Komlan Kadzakade.
Il relève par ailleurs que l’agriculture est le secteur qui le plus, crée de l’emploi et de la richesse.
C’est ainsi que la filière soja draine derrière elle d’innombrable jeunes et femmes qui y ont trouvé leur place et quotidiennement trouvent leur compte. Pour consolider ces acquis et dans la droite ligne de la feuille de route gouvernementale, le CIFS a réfléchi à plan filière qui donne à chacun sa place et dont la vision est de consolider la place de premier exportateur de soja bio tout en développant la transformation locale.
Si au TOGO l’économie nationale est basée sur l’agriculture, l’Etat doit accorder plus d’attention au secteur pour , non seulement promouvoir tous les acteurs mais aussi, faire tout pour que le rendement du soja double au Togo.
Pour une réussite de la campagne commerciale, les acteurs se sont entendus sur les dispositions pratiques notamment le renforcement des agents contrôleurs ainsi que les points de contrôle; l’interdiction formelle d’attroupements des négociants/intermédiaires autour des Ponts bascules à Lomé, (NETADI, ARGUS, ETG, OPAT, COCOLOMEX); la fourniture d’une preuve de livraison d’une quantité de soja graine aux unités de transformation sur place avant l’obtention de l’agrément d’exportation et aucun acteur ne doit être à la fois transformateur et exportateur de la graine de soja.
Une commission de veille de prix est mise en place par le CIFS. Cette dernière, sous la houlette du CIFS, a sollicité l’expertise du Partenaire Fondation AVRIL afin de l’aider à avoir une lecture du marché pour cette campagne à venir, compte tenu de l’instabilité des prix qu’a connue la filière ces dernières années.
Se basant sur les éléments du marché, des différentes analyses tirées du contenu du travail avec l’expert de la Fondation Avril et celles des comptes d’exploitation des différentes familles au niveau national, les acteurs se sont accordés sur un prix plancher d’achat bord champ du soja de 200 FCFA/kg.
« Tout achat en dessous de ce prix plancher sera puni par le Comité de Coordination de la Filière Soja (CCFS) par la saisine du soja, le retrait de l’agrément de l’acteur impliqué conformément à la rigueur de la loi » a relevé le président de CIFS.
A l’occasion, un accord a été signé et qui a pour objet la vente de soja grain par les membres de la Fédération Nationale des Coopératives de Producteurs de Soja (FNCPS) au profit des membres de l’Association Togolaise des Transformateurs de soja (ATTS) et de l’Association Nationale des Commerçants et Exportateurs de Soja (ANCES) durant la campagne commerciale 2023-2024.
Tout ceci s’est déroulé à travers des panels, des échanges, des rencontres B2B et des activités d’expositions.
Il est à souligner qu’au premier trimestre 2023, le soja représentait le deuxième produit d’exportation du pays, pour une valeur de 14,8 milliards FCFA (avec 43 654,8 tonnes exportées), soit 7,0 % des exportations du Togo.