La pêche au Togo est principalement artisanale. Elle se fait sur le littoral, une bande de terre longue de 50 km. Les pêcheurs utilisent plusieurs filets notamment l’épervier, le filet maillant, la ligne (palangres), la senne de rivage et la nasse sur deux types de pirogues (watchavi et watchagan), embarcations de petite taille (3 à 6 m), faites de planches reliées par des clous. A la découverte des deux pirogues.
Les pêcheurs du port de pêche utilisent les barques communément appelés watchavi et watchagan, à concurrence de 60% pour la première et 40 % pour la seconde. Selon des sources, le nombre des deux pirogues oscille entre 150 et 200.
Le surnom des pirogues a une explication. La racine « watcha » dans la langue locale togolaise Guingbé signifie « ramasser d’un seul coup ». Les suffixes « vi » et « gan » dans la même la même langue signifient «petit» pour le premier et «grande» pour le seconde
En outre, la deuxième différence qui saute aux yeux, ce sont les planches clouées sur watchagan. La coque de ces embarcations s’achète au Ghana, pays situé à l’ouest du Togo. Son prix avoisine le million de F CFA, environ 2 000 US dollars.
Le prix d’achat de watchavi est presque de 6 millions de FCFA, 12000 USD, y compris le moteur qui va de 2 millions à 2 millions 200 FCFA et le filet qui coûte pas moins de 40 mille FCFA, 80 USD. Un filet peut mesurer va jusqu’à 150 mètres. Pour une expédition de pêche, les pêcheurs ont besoin de 100 litres d’essence pour moteurs 2 roues. Cela leur revient à 45 000 F CFA, soit 90 USD.
Des règles à respecter
A bord de cette embarcation, les pêcheurs ne vont pas au-delà de 10 miles de la côte et doivent être dans le champ de l’éclairage des navires qui sont dans les parages, soit pour accoster, soit pour partir.
Elle a besoin d’être proche des navires tout en respectant les dimensions réglementaires que les commandants des navires, à chaque fois, les somment de respecter à cause des actes de piraterie.
Watchagan (qui coûte entre 12 et 15 millions CFApour des filets de 500 mètres de long), par contre, va au-delà des limites de watchavi et n’a ni besoin de la lumière, ni d’être près des navires pour effectuer la pêche. Cela lui permet de pêcher en profondeur et de capturer de grands poissons.
Amateurisme et gains
Sur la côte togolaise, la pêche avec la pirogue watchavi peut rapporter, par expédition, entre 700 mille et 1 million de FCFA (entre 1400 et 200 USD) et un peu plus avec watchagan.
En termes d’équipage, watchavi emploie 7 à 12 personnes contre 10 à 15 pour watchagan. Ces pirogues ont une espérance de vie de 8 à 10 ans ; la saleté de la mer force leur rénovation, selon la conjoncture.
L’amateurisme de la pêche sur cette partie de la côte togolaise connaît pourtant de la réussite pour ceux qui maîtrisent le domaine car, selon certains, les aventuriers fortunés qui investissent sans avoir des informations essentielles, se retirent vite de ce commerce des poissons.
Il faut aussi ajouter que la plupart des pêcheurs vivent sur la côte dans des habitations faites de claies ou de branches de cocotiers, dans l’insalubrité totale.
K.A. Midas TIGOSSOU