Des Organisations de la société civile (OSC) togolaise donnent une fois encore de la voix au sujet de la multiplication des carrières sauvages d’exploitation de sable au Togo. En conférence de presse lundi à Lomé, cinq d’elles sont montées au créneau pour dénoncer un « drame environnemental et social » en cours à Abobo-Sagonou, Akoumapé et Avéta et en appellent aux autorités.
A en croire les responsables de Nouveau Citoyen, Novation Internationale, Comité de Réflexion et d’Action pour la Promotion des Droits de l’Homme (CRAPH), Solidarité Planétaire Branche du Togo (SP-BT) et l’Association des Jeunes pour Assistance et Actions Humanitaires (AJAAH) une descente dans les localités précitées a permis de découvrir les carrières sauvages et illicites d’exploitation de sable créées sans aucune autorisation et étude d’impact environnemental et social.
« A l’issue des visites effectuées dans ces localités les 7, 11 et 16 mars derniers, il ressort un constat assez alarmant notamment de vastes domaines exploités avec des outils rudimentaires pour la plupart, et sans aucune étude d’impact environnemental et social préalable, créant ainsi un drame environnemental avec une destruction massive des terres cultivables », indique la déclaration liminaire de circonstance.
A Akoumapé par exemple, on note plus de quatre sites, de grosses fosses qui sont creusées pour l’extraction du sable et qui sont abandonnées au fur et à mesure que l’exploitation touche à sa fin. De même, à Abobo-Sagonou, on dénombre plus de cinq carrières sauvages, des terres cultivables dévastées, toujours par le même réseau. A cela s’ajoute un abattage anarchique des arbres par ces acteurs illégaux, créant aussi un sérieux problème environnemental lié à la déforestation et des femmes qui travaillent dans ces carrières sauvages sans aucune mesure de sécurité, la plupart du temps avec leurs enfants au dos ou laissés à la lisière des fosses.
Pour ces OSC, l’exploitation de ces carrières se fait avec l’aval des autorités administratives.
« Il nous a été signalé que ces acteurs illégaux sont de connivence avec les autorités locales ainsi que certains commis des services compétents, notamment, les mines et l’environnent », précise la déclaration liminaire.
Face à ces situations, les organisations demandent une fermeture immédiate de ces carrières sauvages afin de soulager les peines des populations riveraines et sauver tout l’écosystème en danger dans ces zones.
Par ailleurs, elles lancent un appel aux autorités compétentes pour le respect du communiqué conjoint du 14 août 2017 relatif à la multiplication inquiétante des carrières sauvages illicites et appellent le gouvernement à travers les institutions concernées à traquer sérieusement ces acteurs illégaux afin d’arrêter le drame.
Pour rappel, grâce aux interpellations de ces OSC, des carrières sauvages installées le long du littoral notamment à Alogavi. Dévikinmé et Nimagnan ont été fermées en 2017.
source: Togoenlive