Le nouveau marché de Bè-Klikamé est dédié aux activités des grossistes des denrées périssables tels que la tomate, le piment, l’oignon, l’ail et le gombo, auxquels s’ajoutent les grossistes de paniers. Il s’agit de la délocalisation des commerçants de ces articles qui exerçaient initialement leurs activités dans les marchés d’Attikpodji et d’Abattoir (Légumes et Poissons).
La genèse de la délocalisation est constituée de deux phases : dont notamment le rétrécissement du marché d’Abattoir, courant 2010 suite aux travaux d’aménagement du Boulevard de la République (sur le Corridor Abidjan-Lagos). Cette situation a occasionné la perte d’une partie importante des places de déchargement et de vente pour les grossistes. À cause de l’importance du Corridor, il a été très difficile pour les autorités municipales d’alors d’autoriser l’ouverture des portes en face du boulevard. Certains ont alors quitté ce marché pour se louer des espaces à Attikpodji (Honvikpamé) ou y encombrer les voies. D’autres sont allés ailleurs et d’autres encore cherchaient toujours de l’espace.
En 2016, certains grossistes ont approché la Direction Générale de l’EPAM pour solliciter un espace pour leur construire un marché destiné uniquement à l’exercice de leurs activités.
Plusieurs pistes et lieux ont été explorés sans succès. C’est au cours de ces tractations que la Mairie de Lomé d’alors, informée de la situation, a profité de la rétrocession d’une partie de l’espace de l’Université de Lomé aux propriétaires terriens pour constituer une réserve attribuée au marché. Le site a été montré aux acteurs concernés avant le démarrage des travaux de la clôture en 2017. En 2018, l’EPAM a acquis une autre parcelle de 10 lots en prévision de l’effectif des commerçants à déplacer.
En effet il faut savoir que dans quelques mois la fin du moratoire accordé aux femmes pour rejoindre Bè Klikamé. Toujours les femmes commerçantes grossistes s’inquiètent de l’espace que devrait contenir leur commerce. Elles sont partagées et ne savent plus à quel saint se vouer.
Dans une interview avec M. PONKRI Madékiwé, Chef Division Patrimoine EPAM, celui-ci apporte des solutions aux différentes inquiétudes de ces femmes commerçantes.
Les raisons qui sous-tendent cette délocalisation du marché de grossistes vers le nouveau marché
En dehors du rétrécissement du marché Abattoir et ses conséquences, on note :
L’encombrement du Boulevard de la République par un marché qui ne cesse de s’étendre, source d’accidents.
Les lieux à Attikpodji sont très insalubres et aucun aménagement d’envergure n’est possible. Les commerçants sont exposés aux intempéries et aux maladies pluies, soleil et intempéries.
Tous les artères et voies autour de ces marchés sont très encombrés et donnent lieu à des embouteillages monstres. De telles situations aussi favorisent l’insécurité et les braquages.
Encombrement de la clôture du cimetière de la plage. La Mairie de Golfe 4 demande de libérer cette clôture qui de surcroit est vieille.
Aménagement du nouveau marché de Bè-Klikamé
Le nouveau marché de Bè-Klikamé est situé le long de la clôture ouest du campus universitaire de Lomé.
Il est équipé de 12 hangars modernes, d’un sol aménagé (pavage), de deux blocs de latrines (avec douches), d’eau potable (2 forage), d’éclairage public et d’un poste de Police (sécurité).
Les voies d’accès sont aménagées et éclairées.
Les craintes des femmes et les réponses de l’EPAM
Perte de la clientèle : si tous y vont ensemble, aucun problème ne se posera. Les clients vont les suivre. De plus, elles ont eu le temps de sensibiliser les clients. De son côté, l’EPAM utilise tous les canaux pour la sensibilisation (radios, télévisions, réseaux sociaux, réunions, etc.).
L’insécurité : un détachement de la police est mis à la disposition du marché ; le marché est éclairé ; il existe des banques et microfinances à proximité.
Le problème de desserte : le site n’est pas enclavé ; au contraire, il est situé sur la voie la plus empruntée par les acteurs (Lomé-Kara-Ouaga-Niamey etc.). Il faut s’inspirer des cas du marché de Kodomé (pour les bouteilles, les petits poissons) et du marché de Hédzranawoé. Les discussions sont en cours avec les syndicats pour que des stations soient créées autour du site.
La voie est aussi aménagée et elle sera régulièrement entretenue pour faciliter la circulation. Difficultés d’accès. Cette préoccupation a été satisfaite par l’EPAM.
Problème d’espace
Les grossistes parlent d’espace insuffisant. A ce sujet, l’EPAM a négocié et obtenu un espace supplémentaire pour leur installation. En plus, l’EPAM a opté pour le dallage sur les hangars afin de gagner de l’espace en hauteur pour les activités. C’est ainsi que le grand hangar en cours de construction destinés pour les grossistes est dallé. Ils exerceront certaines activités sur la dalle. Les années prochaines les hangars existants seront dallés afin d’exploiter les espaces en hauteur.
Il est à relever qu’à Attikpodji et à Abattoir, les grossistes n’ont pas de places. Ils sont dans les rues.
Aujourd’hui, l’EPAM les a créés un marché moderne.