Une page historique se tourne au Togo avec l’entrée en vigueur, le 3 mai 2025, de la 5ᵉ République, consacrant l’adoption d’un régime parlementaire. Ce changement institutionnel s’accompagne d’un renouvellement à la tête de l’État.
Jean-Lucien Savi de Tové, vétéran de la scène politique et figure respectée de l’opposition, a été élu Président de la République par le Parlement réuni en Congrès. Âgé de 86 ans, il succède à Faure Essozimna Gnassingbé, désormais Président du Conseil, un poste exécutif central dans le nouvel équilibre des pouvoirs instauré par la réforme.
L’élection de Jean-Lucien Savi de Tové, malgré son âge avancé, suscite des débats, mais aussi des marques de respect et d’espoir. Nombre d’observateurs soulignent que la fonction présidentielle dans ce nouveau régime n’implique pas une gestion quotidienne des affaires, mais exige surtout de l’expérience, de la hauteur de vue et une fine connaissance du pays.
Les dispositions constitutionnelles en vigueur traduisent d’ailleurs cette vision : l’âge minimum requis pour devenir Président de la République est fixé à 50 ans, contre 40 ans pour le poste de Président du Conseil. Une première mouture du texte allait même jusqu’à envisager un minimum de 60 ans, avant révision.
Dans le contexte de la 5ᵉ République, le Président de la République occupe un rôle d’arbitre, garant de l’unité nationale et de la stabilité des institutions. Il incarne la sagesse, la mémoire et l’équilibre. Il est chargé d’accompagner, conseiller et soutenir les organes exécutifs et législatifs dans l’accomplissement de leurs missions.
Pour plusieurs personnalités politiques, la nomination de Jean-Lucien Savi de Tové est en parfaite adéquation avec cette philosophie. Son parcours long et marqué par la pondération serait un gage de sérénité et de maturité. Comme le résume un député : « Tous les aînés ne sont pas sages, mais l’âge conjugué à l’expérience reste souvent un gage de discernement. »