Dans le but de lutter contre les mariages précoces dans les sept préfectures de la région de la Kara au Togo, l’ONG ALAFIA, initie des projets dans ce sens pour proteger celles-ci. C’était avec le soutien financier d’African Women Development Fund (AWDF). Malgré les progrès dans certaines zones, les violences persistantes à l’égard des femmes nécessitent une intervention étendue.
Il est constater que dans la région de la Kara, des pratiques de mariage avilissantes causent d’énormes préjudices physiques, mentaux et sociaux aux femmes, allant parfois jusqu’à entraîner la mort.
Une étude de base réalisée en avril 2022 a révélé que plus d’un tiers des répondants sont victimes ou ont des proches victimes de mariages forcés et précoces par enlèvement de filles mineures dans le nord de la région.
Selon Women in Law and Development in Africa (WiLDAF), 29,1% des femmes togolaises de 20 à 49 ans se marient avant 18 ans, et 7% avant 15 ans.
Les enlèvements, souvent orchestrés par les parents en échange de biens, de main-d’œuvre agricole, ou en nature, affectent principalement des adolescentes de 12 à 17 ans, avec des cas extrêmes chez les Peuls où les victimes ont entre 8 et 12 ans. Les conséquences incluent des grossesses précoces, des maladies, et parfois la mort.
L’étude de l’ONG ALAFIA a révélé que 70% des filles manquent de connaissances sur leurs droits, tandis que 90% n’ont pas accès aux services d’aide. Cette vulnérabilité conduit à des tragédies telles que le suicide ou la fuite vers d’autres pays voisins. Les institutions traditionnelles et judiciaires ne sont pas suffisamment équipées pour aider les victimes.
La lutte contre ces violences exige une révision des lois coutumières pour garantir les droits des filles, un renforcement des lois étatiques pour réduire la pression sociale, et un changement de mentalité par la sensibilisation des parents, des leaders traditionnels et des femmes leaders. Il est essentiel d’établir un système actif d’alerte pour détecter les cas, sauver les filles et punir les contrevenants.
L’ONG ALAFIA a déjà réalisé des projets réussis de 2018 à 2021, aboutissant à une déclaration commune des chefs et prêtres traditionnels, la lutte contre ces violences exige une révision des lois coutumières pour garantir les droits des filles, un renforcement des lois étatiques pour réduire la pression sociale, et un changement de mentalité par la sensibilisation des parents, des leaders traditionnels et des femmes leaders mettant fin aux pratiques néfastes du veuvage dans la préfecture de Dankpen.
Dans la phase actuelle du projet, l’ONG ALAFIA a eu à sensibiliser la population pour intégrer ces nouvelles dispositions dans les habitudes et à éradiquer les pratiques culturelles attentatoires aux droits des filles et des femmes dans la région de la Kara.
Les résultats de l’étude ont élargi la compréhension de la problématique à toutes les préfectures de la région, soulignant la nécessité d’une action coordonnée.