Des sanctions et des « responsabilités situées », a annoncé ce 09 juillet, le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, Affoh Atcha Dedji, à l’endroit des élèves qui se sont adonnés aux actes incestes dans les établissements scolaires au Togo. Bien que louables, à travers ces mesures coercitives, le gouvernement ne place-t-il pas la charrue devant les bœufs ?
Depuis quelques jours, des vidéos virales montrant le vagabondage et le gangstérisme dans des établissements scolaires du Togo, ont inondé les réseaux sociaux. Ces vidéos réalisées par des élèves, mettent à nu la dépravation des élèves qui a indubitablement décuplé.
Stupéfiants, cigarettes, fellations, actes sexuels mimés, voyoucratie, attouchements intimes, twerk, telles sont les pratiques mises en scène sur fond de challenge auxquelles se sont adonnés les élèves du Togo, à la reprise des cours le 15 juin 2020.
Les scènes se déroulant dans les classes et établissements scolaires, titillent le système éducatif. Comment est le système éducatif togolais au point d’assister à ces actes immoraux dont les élèves se délectent ?
Aujourd’hui, il est remarqué une souplesse, voire un relâchement du système éducatif. Surtout avec la politique de « Stop le bâton à l’école », le respect des valeurs morales a fui les élèves. Les enseignants ne sont plus « craints » des élèves.
Que les élèves posent de mauvais actes ou se montrent malpolis, pas question de les « corriger ». Le système a été fragilisé donnant ainsi place au libertinage scolaire, ce qui aboutit à des actes sexuels dans les enceintes scolaires sans crainte.
La technologie et les médias sociaux ont mis le feu aux poudres. Pourtant, en 2018, au rang des mesures prises par le gouvernement togolais dans le domaine de l’enseignement, figure l’interdiction, dès le 1er janvier 2019, de l’utilisation des téléphones portables en milieux scolaires au Togo. Plus d’un an après cette décision à priori salutaire, quelle a été sa mise œuvre ?
Cette mesure n’a pas été appliquée avec le sérieux qu’on peut reconnaître à une décision gouvernementale. Et pour preuve, ces vidéos de sextape 3.0 ont été réalisées avec des téléphones 4.0 et montées par des applications 5.0 dont on préfère taire le nom pour éviter une apologie qui n’en vaut pas la peine.
L’enseignement dans établissements privés est le revers de la médaille. Les enseignants du privé ont-ils véritablement l’étoffe nécessaire pour conduire l’enseignement et l’éducation scolaire à bon port ? Nombre sont-ils qui sont plus concentrés sur la drague des élèves que sur leur devoir.
Dans cette atmosphère, les élèves ont le champ libre pour se permettre des incestes sous les yeux volontairement fermés de ces enseignants qui n’attendent que ça pour cibler, piocher et « se la faire après ». Même cas de figure chez des enseignants des écoles dites « officielles ». Un cocktail molotov qui vient d’exploser au grand jour. Loin d’être une porte de sortie, l’enseignement est une vocation et une mission de responsabilité.
De manière synthétisée, le système éducatif togolais est à mettre à jour. Aussi, serait-il bienséant que l’autorité publique régule le privé afin que l’éducation scolaire nationale renaîsse de ses cendres et retrouve sa rigueur d’antan.
La responsabilité des parents, et la conscience même des élèves ne sont pas indemnes de cette désolante situation. Les parents doivent rouvrir davantage l’oeil et élèves doivent revoir leur copie de priorité.
In fine, l’éducation scolaire est tel un moteur dont les pièces sont les autorités publiques, les enseignants, les parents, les élèves qui se doivent de fonctionner de concert. Aucune pièce ne doit être défaillante pour qu’une mauvaise huile à moteur comme la technologie use ce fameux moteur.