Le 3ème atelier de formation sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme se tient du 11 au 15 février au Centre de formation des professions de justice (CFPJ) à Lomé.
Elle cible les acteurs et participants des deux précédentes formations, notamment des fonctionnaires des agences d’application de la loi en charge du renseignement et des investigations judiciaires, des responsables des enquêtes douanières et des formateurs des écoles et centres de formation, des magistrats du ministère public et des magistrats du siège.
Cette formation entre dans le cadre du projet de Renforcement des capacités de lutte contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest (SAMWA). Elle est initiée par le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), en collaboration avec la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF). Le but est de renforcer davantage les connaissances techniques et managériales des participants dans le cadre de la lutte contre la criminalité. Il s’agit d’optimiser les connaissances pratiques d’enquête et de poursuites pénales en matière de blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La finalité est d’accroître l’efficacité en matière de condamnations ; de saisies et de confiscations des avoirs criminels et terroristes de façon à avoir un impact significatif sur la réduction de la criminalité au Togo.
Les participants seront instruits sur l’approche stratégique contre les organisations criminelles, l’évaluation des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme au niveau national et l’enquête dans les systèmes de transfert de fonds. Ils seront aussi renseignés les nouveaux moyens de payement et les techniques spéciales d’enquête en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Le directeur de la législation, Sronvie Yaovi a rappelé que pour lutter contre ce fléau, le GIABA, une institution spécialisée de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été créée en 2000 pour aider les Etats-membres à empêcher que leurs économies et secteurs financiers ne soient utilisés à des fins de financement criminel.
Il a souligné que le Togo a pris également à cœur cette lutte en promulguant le 6 juillet 2007 la loi n°2007-016 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux au Togo. Il a rappelé que la CENTIF avec des membres qualifiés a été aussi mise en place ainsi qu’un comité national de coordination des activités de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, en vue d’identifier, d’évaluer et d’atténuer les risques de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. « Cela démontre la volonté des autorités politiques à protéger l’économie et le système financier du pays contre l’usage de l’argent sale », a-t-il précisé.
La directrice du CFPJ, Mme Soukoude Suzanne a rappelé que le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme sont des infractions graves qui portent atteinte au développement économique et social des individus et des Etats. Pour elle, ces deux infractions sont liées et leur degré de dangerosité, ainsi que leurs impacts négatifs sur la société sont une réalité. L’oratrice a pour cela remercié tous les partenaires techniques et financiers et tous ceux qui ont contribué à la réalisation des séries de formation.
La secrétaire générale du CENTIF, représentant le représentant de GIABA, Mme Hounkanli Amivi a salué les efforts du gouvernement togolais qui a doté le Togo d’un dispositif efficace de Lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (LBC/FT). L’efficacité du dispositif de LBC/FT sera prouvée en obtenant des résultats palpables tels que les condamnations des auteurs de blanchiment de capitaux, la confiscation de leurs biens et le recouvrement des avoirs criminels, a-t-elle souligné. A l’en croire, les résultats préliminaires de l’évaluation nationale des risques, dont le rapport général est en cours de finalisation, montrent que la menace de blanchiment de capitaux est réelle dans le pays.
Le GIABA a été établi en 2000 par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO. Il est une institution spécialisée de la CEDEAO, chargée du renforcement des capacités des Etats membres dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la région.
source: faapa