Dans un rapport publié ce lundi 15 juin, l’organisation les Amis de la Terre accuse la France d’ « amorcer une bombe climatique » au Mozambique, où le groupe français Total, développe un méga-projet d’exploitation de gaz naturel.
Estimées à 5.000 milliards de m³, les vastes réserves sous-marines découvertes en 2010 au large des côtes nord du Mozambique doivent transformer un des pays les plus pauvres de la planète en un exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) de tout premier plan, selon africanews.
“Les pouvoirs publics français se sont activés depuis plusieurs années pour que les industriels du gaz (…) et leurs banquiers profitent de l’eldorado gazier à 60 milliards de dollars au Mozambique, contribuant ainsi à enfoncer le pays dans la dépendance aux énergies fossiles”, affirme les Amis de la Terre dans un rapport intitulé “De l’Eldorado gazier au chaos : Quand la France pousse le Mozambique dans le piège du gaz”, d’après l’AFP.
Dans le pays, l’Américain ExxonMobil, le Français Total ou encore l’Italien ENI espèrent débuter l’exploitation d’ici 2022-2023. Le groupe Total a prévu d’y investir 25 milliards de dollars.
“La France est bien décidée à assurer que cet eldorado gazier profite en premier lieu à ses multinationales, quitte à semer le chaos et amorcer une bombe climatique représentant sept années de ses émissions de gaz à effet de serre”, déclare les Amis de la Terre dans le rapport.
Les réserves de gaz sont situées dans la province mozambicaine du Cabo Delgado (nord), théâtre depuis deux ans et demi d’une insurrection islamiste qui a fait au moins 1.100 morts, selon un décompte de l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled).
Selon l’AFP, l’organisation accuse la France d’ “enliser la planète entière un peu plus dans la crise climatique” avec l’exploitation future de ces hydrocarbures, source de pollution, et d’ “attiser les tensions dans une région qui s’embrase”.
Les Amis de la Terre “somment les entreprises françaises impliquées” dans l’exploitation du gaz au Mozambique, notamment les banques privées, Crédit agricole et la Société générale, ainsi que les industriels de l’énergie comme Total, “de se retirer”.