La ville de Dapaong est truffée de djihadistes à en croire les populations locales.« Ils ne sont jamais loin. Ils viennent souvent faire réparer leurs motos chez nous. Ils ne vous diront jamais que ce sont des djihadistes, mais nous le savons », murmure Abdoulaye Mossi à l’agence française de presse (AFP).
«Ils ont commencé à prêcher un islam radical dans une quinzaine de villages et à construire des mosquées, ils distribuaient même de l’argent et des motos aux jeunes» Raconte toujours à l’AFP maman Amadou ,un Iman de Dapaong.
Pour ceux qui en doutent encore ,ces témoignages constituent la preuve irréfutable d’une présence djihadistes au Togo.
Depuis 2014 , la sous région ouest africaine subit des assauts répétés de ces groupes de djihadistes à commencer par le Burkina, le Bénin et aussi le Togo.
Pour riposter valablement , près de 700 soldats togolais sont actuellement déployés dans cette région des Savanes, frontalière du Burkina, dans le cadre de l’opération Koundjoaré lancée en septembre 2018 selon des documents militaires confidentiels auxquels l’AFP a eu accès.
Dissimulés sous des abris de fortune , des soldats lourdement armés surveillent et arpentent en silence les va-et-vient des villageois qui franchissent la frontière entre le Togo et le Burkina Faso à pieds ou à vélo. Seule une rivière asséchée sépare les deux pays.
Checkpoints et patrouilles mobiles se succèdent pour sécuriser les innombrables pistes transfrontalières qui serpentent à travers la brousse. C’est grâce à ces pistes que les djihadistes se faufilent facilement à moto en se fondant dans la masse des civils.
Le Togo dispose également d’un service de renseignements dont les prouesses ont permis le démantèlement de certains réseaux djihadistes, officiellement tous des étrangers de la région, notamment des Burkinabés, extradés vers leur pays.
Ce service de renseignements, dont les éléments ont été formés par Israël,procède par infiltration des cars de voyageurs et interceptent les télécommunications afin de débusquer toutes les informations nécessaires.
Depuis 2017 ,les forces de sécurité du Togo, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Ghana ont participé à plusieurs opérations militaires conjointes avec le Burkina . Même si ces opérations sont difficiles à réaliser, c’est tout de même une solution pour endiguer l’expansion djihadistes en Afrique.