Il a fallu un peu de temps pour que ceux qui ont réussi à se libérer du joug du Coronavirus, se décident à parler. Entre psychose, peur de passer de vie à trépas et manque de sommeil, il est bien clair que le Coronavirus a terrifié ceux qui s’y sont confrontés.
Sortir de ce calvaire ne peut être qu’un soulagement pour ces patients qui ont passé des semaines dans les locaux du CHR Lomé-commune. Sous anonymat, quelques-uns des patients guéris se sont prêtés au jeu et ont profité pour rappeler à ceux qui doutent toujours, de redescendre sur terre.
Loin d’une invention
Ils sont encore nombreux à penser que le Coronavirus est une pure invention. Certains n’hésitent pas à faire le lien avec la politique. Comme quoi le coronavirus est inventé pour détourner l’attention du public togolais sur les résultats de la présidentielle du 22 février dont le candidat du MPDD, Agbéyomé Kodjo réclame incessamment la victoire.
Pour d’autres encore, c’est juste pour empocher les quelques milliards de dollars qui seront mis à la disposition des pays touchés. Si encore une frange de la population, surtout ceux sur qui les mesures de prévention du gouvernement portent un gros coup de massue, croient que ce virus n’est pas réel, certains patients guéris tentent de prévenir. « Le coronavirus n’est pas une invention ni un conte. C’est une histoire vraie. J’ai vécu le Coronavirus. », a laissé entendre l’un des patients.
Presque chaque jour, comme une fumée qui se dissipe dans l’air, le virus se propage, À ce jour le Togo a passé la barre des 300 cas confirmés. Des statistiques alarmantes qui doivent en principe mettre la puce à l’oreille à ceux qui n’y croient pas.
Des médicaments pour sortir d’affaire
Aucun vaccin n’est encore disponible à ce jour contre le virus. Même si aujourd’hui Madagascar a mis en place un remède dénommé « Covid-Organics (CVO) », son utilisation au Togo n’est pas encore actée.
Pour soulager les patients, des médicaments sont administrés à ces derniers avec pour objectif de soulager les symptômes. « (…) j’ai pris une série de médicaments pendant dix jours. Une autre série pendant une semaine, et puis un troisième médicament pendant dix jours, tout ça, accompagné de vitamine C et des antibiotiques. »
La peur au rendez-vous
Les manifestations du virus ont été plus virulentes chez certains que d’autres. Des maux de ventre suivi de la diarrhée, de la fièvre, du mal de gorge, mal de poitrine, entre autres la perte du goût et de l’odorat, c’est clair que le virus n’a pas fait cadeau à certains patients. Et quand l’espoir disparaît après que le test du palu se révèle négatif, la peur s’installe.
« (…) Ils ont tout fait y compris le test de palu qui s’est avéré négatif. J’ai paniqué et j’ai dit aux infirmiers de me faire le test de la Covid-19 » affirme l’une des patiente. En tout cas, la peur n’est pas uniquement au niveau des patients mais également du côté des infirmiers. « Ce qui m’a le plus choqué, c’est que quand j’ai appelé le nom Covid-19, tout le monde s’est écarté de moi parce que je présentais les symptômes. Ça m’a un peu attristée. », déclare la patiente citée plus haut, avant d’affirmer « Ce qui m’a le plus fait peur c’est qu’on avait écrit là où j’étais “Zone Rouge“ ».
Reconnaissance
Sortir des griffes du Coronavirus n’est pas une chose aisée et pour s’en être sortie, les patients ont tenu à exprimer leurs sentiments, leur gratitude et reconnaissance au gouvernement et aux personnels soignants.
«Quand je suis sortie du CHR Lomé-commune, j’étais sûr que je suis guérie. Et je veux remercier le personnel soignant et le gouvernement. Ils ont risqué tout pour nous. Ils ont été à la hauteur. Ils nous ont donné tout ce dont on avait besoin, de la nourriture, du petit déjeuner jusqu’au dîner, tout est gratuit, de même que les médicaments. », a affirmé une patiente sortie d’affaire.
La nouvelle vie
Après ces quelques semaines passée entre la vie et la mort dans les locaux du CHR Lomé-Commune, la nouvelle vie de ces patients peut sembler un tout petit peu compliquée.
Etant donné qu’aucun vaccin n’est encore administré aux malades et que ce sont les symptômes qui sont soignés, c’est clair, que les patients guéris sont toujours porteurs du virus. Ce qui se révèle être dangereux puisqu’en contact avec une personne non infectée, le virus pourrait se transmettre. D’ailleurs, selon les indiscrétions, cinq personnes antérieurement guéries de la Covid-19 ont eu un résultat positif au test PCR.