Des dysfonctionnements ont été relevés dans la gestion des ESOP et le gouvernement veut désormais y voir très clair. Une réunion préparatoire du diagnostic des ESOP avait eu lieu il y a quelques semaines et avait permis de dresser un tableau plus ou moins reluisant.
Ce vendredi à Lomé, le nouveau ministre de l’agriculture, Noël Koutéra BATAKA a eu une séance de travail avec le premier responsable de l’Entreprise Territoire et Développement (ETD), Komi ABITOR.
La démarche du ministre BATAKA était de s’enquérir des maux qui minent les ESOP afin d’apporter des solutions pour rendre ces structures plus fonctionnelles, pour créer plus d’emplois, augmenter les rendements, et améliorer les conditions de vie des populations.
A la fin des échanges, il a expressément demandé un plan d’action sur le fonctionnement de ces structures. Ce plan d’action soutient-il, devra être soumis dans les jours qui suivent par les premiers responsables.
Le ministre BATAKA a rappelé l’ambition du gouvernement, celle de rendre ces unités plus fonctionnelles en créant des emplois, augmenter le revenu des producteurs et améliorer leur condition de vie.
Quitter l’étape d’ONG à une holding plus autonome
Si déjà certains peignent tout en noir sur ces ESOP qui n’ont pas répondu aux attentes, il faudra cependant reconnaître que d’une manière ou d’une autre, la contribution des ESOP sur la vie des producteurs, surtout de ces femmes rurales qui tiraient le minimum vital pour vivre n’est pas à ignorer.
Séance de travail au cabinet du ministre
A la base, l’Entreprise Territoire et Développement (ETD) est une ONG (organisation non gouvernementale) et a pour objet social à but non lucratif. Elle fonctionne à partir des ressources des bailleurs, notamment des subventions.
Selon certains spécialistes, l’ONG ETD était en quelque sorte, juge et partie car ce n’était pas le rôle d’une ONG de faire des activités commerciales à ce point.
Ils saluent la mise en place du holding qui sera actionnaire des ESOP, ce qui donnerait plus de marge de manœuvre dans la gestion, surtout, obtenir une autonomie de gestion.
Pour Abitor Komi, Directeur Général de l’ONG ETD, » il doit réfléchir à la pérennité de ses acquis et de ses interventions en définissant des modèles de développement lui permettant de générer des ressources propres, de diversifier ses sources de financement et de donner plus d’ampleur à ses activités ».
« Nous, dans notre parcours, on a commencé par une ONG qui fait des projets du genre entreprenariat des jeunes, transformation agroalimentaire, l’appui aux collectivités locales et finalement, on s’est aperçu qu’on a défini des modèles de développement économique et sociale qui sont pertinents pour notre environnement », se félicite –t-il.
Les responsables de l’ETD ont alors jugé bon de se doter d’outils financiers et des mécanismes techniques qui permettent d’accompagner les acteurs sans avoir besoin de subvention.
« On a mis en place une fondation, un centre d’incubation, un réseau d’entreprise qui sont pérennes et une société d’investissement et c’est ça qui fait le groupe », déballe-t-il.
Créée en 2003 avec pour objectif ultime de contribuer au développement économique et social des personnes vivant en milieu rural, ETD est également installée au Bénin.
Elle intervient dans la structuration et le développement de chaînes de valeur agroalimentaire sur des filières comme le riz, le soja, le miel, l’ananas, le manioc, les viandes, le maïs et une grande filière semencière.
L’approche entrepreneuriale adoptée par l’ETD est la mise en place d’entreprise de types ESOP (Entreprise de Service et Organisation de Producteurs).
Elle accompagne aussi les collectivités dans la promotion de la gouvernance locale, le développement économique et l’attractivité de leur territoire. En termes d’emplois, au niveau des entreprises, ils sont 512 personnes et 69 au niveau de l’organisation d’ETD et de ses entités.
source: Agridigitale