L’ONG Voix Eclairée des Enfants Démunis (VED), dans sa vision de remédier à la véritable problématique des grossesses précoces non-désirées a organisé une table ronde ce samedi 29 mai sur le thème : « Les grossesses précoces non désirées et responsabilités du genre dans la famille et convergence des consciences vers les ODD : chemins et leviers ».
Initiée dans le cadre de la journée Internationale d’actions pour la santé des femmes célébrée chaque 28 mai, la rencontre a été présidé par le ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation.
« On parle de grossesse précoce, quand une grossesse est survenue avant l’âge de 18 ans. Une jeune fille, qui est en bas de 18 ans, est généralement au collège ou au lycée et c’est une jeune fille qui est porteuse d’espoir pour sa famille. Le constat est que quand une jeune fille précocement contracte une grossesse, c’est un sujet de honte et de rejet pour sa famille. Ce qui fait que malgré que la grossesse ne soit pas la fin du monde, dans notre communauté africaine quand une fille tombe grosse avant un certain âge, toute la famille est dessus et personne ne veut plus lui apporter une aide. Cette jeune fille est réduite à vivoter. Il va falloir qu’elle prenne soin d’elle et du bébé. Ce qui fait qu’elle a beaucoup de mal à remonter la pente que ce soit dans le domaine matériel, financier et intellectuel. D’office, ses études sont stoppées. Notre société va de plus en plus mal et les grossesses précoces sont aussi une source de ce mal qui gangrène notre société. C’est ce qui nous a motivé à organiser cette table-ronde afin de sensibiliser la population sur le phénomène, pour nous amener à prendre conscience de la chose et à proposer des solutions » a précisé le président de l’organisation de cette table-ronde monsieur Hator Kofi Lucide.
Au total, 52 associations et ONG venues de diverses horizons du pays ont pris part à ce rendez-vous de partages d’expériences qui selon le président à l’organisation, est destinée aux organisations de la société civile pour atteindre une large cible qui a des représentations à l’intérieur du pays, avec pour idée de faire de toutes ces déléguées des 52 associations et ONG des ambassadeurs pour relayer le message à la base.
Le panel a permis aux participants de comprendre le constat, les causes et les conséquences liées aux grossesses non désirées qui sont entre autres, l’absence d’éducation au niveau des parents et le manque d’enseignement lié à la sexualité.
Comme solutions au problème, les panelistes ont suggéré de mettre au centre des débats la question des éducateurs sexuelle, de refuser les interdits aux enfants qui plutôt les poussent à le faire. Il est également demandé aux parents de veiller à leur responsabilité, surtout au niveau des écoles. Il a été décidé que les filles soient accompagnées afin d’éviter les grossesses au sein des établissements.
Les panelistes ont demandé à accentuer les sensibilisations dans les zones rurales et à combattre le mariage forcé. Ils ont en outre proposé de sensibiliser sur des pratiques au niveau de certaines religions qui favorisent le mariage précoce.
Selon les panelistes, ce problème retarde l’évolution du pays puisqu’il empêche des femmes avec les potentiels qu’elles n’auront pas l’occasion de le mettre au concours du développement de leur nation.
Pour le ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, madame Adjovi Lonlongno Apedoh « Les grossesses précoces sont des phénomènes que nous rencontrons ces derniers temps dans les milieux scolaires et qui sont souvent dues à des manques d’information de la part des filles parce qu’elles ne sont pas éduquées pour affronter leur vie d’adolescence et leur vie de jeune fille. Elles n’ont pas les informations nécessaires sur la sexualité et sur la santé de la sexualité de la reproduction. Il faut que les jeunes filles soient formées là-dessus ».
Aussi, pour la ministre, les filles qui tombent enceinte, le tombent souvent pour des personnes adultes, qui ont la connaissance de la sexualité. Ces personnes adultes induisent les filles en erreur et paralysent ou bloquent leur avenir.
Elle demande donc que les jeunes filles prennent conscience de leur avenir.
Pour ce faire, la ministre pense que la recherche du gain facile par les filles, induit ces dernières en erreur.
Le ministre invite donc les jeunes filles à une prise de conscience et à penser à leur devenir.
« Les adultes qui les enceintent aujourd’hui ne seront pas leur mari demain. Il faut que nos filles comprennent qu’elles doivent se contenter de ce que leurs parents leur donnent et utiliser les moyens que leurs parents mettent à leur disposition pour réaliser leur avenir » a-t-elle lancé.
Le ministre invite aussi les parents et la communauté pour qu’ils essayent d’éduquer ces enfants sur la vie sexuelle et comment on peut éviter les grossesses.
Il faut préciser que depuis quelques moments déjà, le gouvernement togolais a entrepris des actions en ce qui concerne la santé de la femme dans la prise en charge de la femme enceinte, la lutte contre le paludisme, le traitement des maladies diverses qu’on peut contracter lors de la grossesse, et aujourd’hui la mise en place de la gratuité des soins pour la femme enceinte, la césarienne gratuite pour les femmes enceintes.