L’Association des Personnes Atteintes d’Albinisme (ANAT) a procédé ce vendredi 14 juin 2024 au lancement officiel d’un film intitulé “Au-delà des couleurs” à l’occasion de la journée internationale de sensibilisation sur les personnes atteintes d’albinisme, célébrée depuis jeudi à Lomé avec une journée portes ouvertes.
Le film “Au-delà des couleurs” a captivé les acteurs, les personnes atteintes d’albinisme, les invités, les partenaires et les membres du ministère des Droits de l’Homme, suscitant une grande émotion. Pendant 15 minutes de projection, les acteurs ont su captiver les spectateurs par leurs mots et leurs gestes dans une intrigue fascinante, pleine d’appels à l’inclusion des enfants atteints d’albinisme et à la sensibilisation sur l’albinisme en milieu scolaire.
Pour le scénariste Sourou Eric Tonto, le film “Au-delà des couleurs” a pour objectif principal de sensibiliser le public à l’albinisme.
“’Au-delà des couleurs’, comme le dit le titre, signifie aller au-delà de ce que l’on voit. Parce que la peau blanche des personnes atteintes d’albinisme ne devrait pas être le seul critère par lequel nous sommes jugés. Au-delà de cette différence de peau, il y a une humanité, des êtres humains. Il faut donc regarder au-delà de cette couleur de peau et voir l’humanité en chaque personne. Ce film retrace l’histoire d’une personne atteinte d’albinisme vivant dans une localité reculée, où les parents ne comprennent pas ce qu’est l’albinisme. La petite fille, Nia, est discriminée, stigmatisée et rejetée par la société et à l’école, où elle a du mal à s’intégrer. En grandissant, elle éprouve également des difficultés à trouver un emploi,” a expliqué Tonto Sourou Eric.
Ce film met en lumière toutes les difficultés quotidiennes que rencontrent les personnes atteintes d’albinisme. C’est l’idée originale derrière ce projet.
À travers ce film, l’ANAT véhicule deux messages importants : d’abord, à l’attention des personnes atteintes d’albinisme elles-mêmes. Ce film les incite à adopter des comportements protecteurs, à se prendre en charge, à se protéger des rayons ultraviolets du soleil en utilisant des crèmes solaires, en évitant l’exposition au soleil, et à vivre normalement avec leur albinisme. Le second message s’adresse à la communauté, pour rappeler que l’albinisme n’est pas une fatalité. L’albinisme est une maladie génétique très rare qui affecte les gens, mais elle n’est pas contagieuse.
“Le film invite les populations à inclure les personnes atteintes d’albinisme dans leurs projets de développement,” a ajouté Tonto Sourou Eric, coordonnateur de programme et chargé des sujets d’évaluation de l’ANAT, scénariste du film.
Résumé du film :
Dans un petit village africain, Nia, une jeune fille atteinte d’albinisme, rêve de poursuivre ses études malgré les défis qu’elle doit surmonter.
Elle fait face à des discriminations persistantes à l’école en raison de sa différence de couleur de peau, mais elle trouve le courage de persévérer.
L’institutrice, Madame Diop, remarque le talent exceptionnel de Nia pour l’art et l’encourage à participer à un concours artistique inter-écoles. Cependant, lorsqu’elle est sur le point de remporter le concours, Nia est confrontée à des commentaires méprisants et à une discrimination brutale de la part de certains élèves jaloux. Déterminée à ne pas abandonner, Nia rencontre Moussa, un jeune activiste passionné par l’inclusion sociale et membre du jury du concours, qui la présente à l’ANAT. Ensemble, ils décident de sensibiliser la communauté aux défis auxquels sont confrontées les personnes atteintes d’albinisme. Ils organisent des séances éducatives et artistiques pour changer les perceptions.
Cependant, la véritable épreuve commence lorsque Nia termine ses études et cherche du travail. Rejetée à plusieurs reprises en raison de sa condition, elle trouve finalement une opportunité grâce à un employeur compréhensif qui valorise son talent plutôt que sa couleur de peau.
Le film se termine par Nia devenant une source d’inspiration pour d’autres jeunes atteints d’albinisme, montrant que l’inclusion sociale et professionnelle est possible avec détermination, éducation et solidarité communautaire.
Il faut noter que le projet de l’ANAT a été financé par la FONDATION PIERRE FABRE.