Vih-droit humain/ Projet ‘’Scale initiative’’ » : le directeur exécutif du Club des 7 Jours dresse le bilan et se projette

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L’association Le club des 7 Jours met en œuvre depuis février 2024 le projet « Scale initiative », qui tire à sa fin. Il s’agit d’un projet financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et qui a pour objectif la création d’un environnement favorable et plus inclusif pour les populations clés au Togo. La mise en œuvre dudit projet à permis de sensibiliser à la diversité, de fournir un soutien psychosocial et de plaider pour le droit des populations clés en matière de lutte contre le Vih et le Sida. Différents acteurs ont été touchés par les activités et les résultats encourageants sont engrangés. Le Directeur exécutif de l’association le Club des 7 Jours donne des précisions.

Quelles sont les activités qui ont été mises en œuvre dans le cadre du projet ?

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, nous avons mené des activités bien ciblées. Nous avons, dans un premier temps, renforcé les capacités de nos parajuristes par rapport au contexte légal togolais. Ces parajuristes ont, à leur tour, sensibilisé la communauté LGBTQ sur les voies et recours en matière de violences basées sur le genre (VBG), partagé la documentation sur les VBG et les références pour une prise en charge psychologique ou médicale des survivants (personnes victimes des VBG). Nous avons également renforcé les capacités des leaders des organisations de populations clés sur les mécanismes nationaux, régionaux et internationaux auxquels on peut faire recours en cas de violation des droits de l’homme pour booster le plaidoyer dans le contexte de notre pays. Cette formation a permis d’outiller ces leaders sur comment écrire les rapports alternatifs lors des examens périodiques universelles (EPU) et en cas d’autres besoins. 

Par ailleurs, nous avons renforcé la capacité des médias sur le traitement des informations en lien avec les populations clés sans stigmatisation et discrimination. Dans cette logique, certains médias ont été retenus et ont produit des articles de sensibilisation et de plaidoyer. 

En outre, certains professionnels de la santé et acteurs des organisations de défense des droits de l’hommes, ont été aussi formés sur le plaidoyer avec évidence. Le but visé est d’avoir un groupe de plaideurs engagés, actifs et prêts à répondre aux besoins de plaidoyer. 

Quels sont les résultats qu’on peut relever ?

C’est un projet que nous avons réalisé pendant huit (8) mois. C’est peut-être trop tôt de voir l’impact. Cependant en termes de résultats, nous pouvons affirmer que nous avons sensibilisés plus de 800 personnes de la communauté LGBTQ sur le contexte légal togolais. En plus, nous constatons, ces derniers temps, que les actes d’homophobie ont un peu diminué, surtout parce que la communauté elle-même est suffisamment informée sur ce qu’elle est amenée à faire (pour sa part) pour prévenir les VBG. 

Par ailleurs, nous avons pu développer des partenariats avec certains médias, considérés comme des journalistes friendly, engagés à accompagner la lutte contre le Vih auprès des populations clés pour la création d’un environnement favorable aux offres de services. Sur d’autres aspects, un des acquis de ce projet est que nous sommes outillés et aguerris dans la rédaction des rapports alternatifs, surtout que nous disposons d’un mentor en la matière. Aussi, nous disposons des données sur les cas de VBG par rapport à la communauté LGBTQ. Ces données constitueront pour nous des éléments de plaidoyer. 

Quelles sont vos difficultés : quelles actions auriez-vous aimé réaliser ?

C’est un projet de plaidoyer et cela suppose qu’il faut plus de ressources financières pour sa mise en œuvre. Malheureusement nos ressources ont été modestes. Ce qui ne nous a pas permis de déployer nos actions comme prévu. C’est notre difficulté phare. Par rapport à la sensibilisation de la communauté sur le contexte légal togolais, nous avons voulu au moins couvrir les grandes villes du pays (les chefs-lieux des régions), mais nous n’avons pas pu, faute de moyens. C’est le cas également pour le renforcement des capacités des acteurs impliqués (les médias par exemple). Nous aurions souhaité couvrir tout le pays. Mais, nous nous sommes limités à Lomé. 

Quelles sont vos perspectives ?

Nous pensons à une deuxième phase du projet. Cela nous permettra de capitaliser nos acquis, d’élargir la couverture de nos actions, de former plus acteurs et de procéder à la production des rapports alternatifs sur les VBG en lien avec les minorités sexuelles et de genre. Car aujourd’hui, on ne pourra pas gagner la lutte contre le Vih/SIDA sans garantir un environnement favorable pour l’offre efficace de services aux populations clés. Il ne faut laisser personne de côté. Il faut de plus en d’engagement dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, afin d’assurer l’accès aux services de prise en charge.

Votre plaidoyer se base sur quels points et à l’endroit de quels acteurs/partenaires ?

Notre plaidoyer va d’abord au partenaire de ce projet, qui est le PNUD. Nous formulons le vœu que les activités réalisées et les résultats obtenus sur le terrain par l’ensemble des partenaires de mise en œuvre servent d’argument de mobilisation de ressources supplémentaires pour la phase suivante du projet. 

Aux autres partenaires techniques et financiers (PTF) de lutte contre le Vih, nous souhaiterions qu’ils prennent de plus en plus en compte l’aspect lutte contre la stigmatisation et la discrimination en vue de garantir un environnement favorable aux populations clés. 

Biscone ADZOYI
Biscone ADZOYIhttp://elitedafrique.com
Biscone Adzoyi est journaliste rédacteur à Elite d'Afrique depuis 2017. Il s’intéresse particulièrement aux questions environnementales et de développement durable
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