Faire face à la crise sanitaire engendrée par la Covid-19 est pour plusieurs une expérience difficile et unique, même si à l’heure actuelle, certaines des mesures les plus dures ont été levées. Les jeunes entrepreneurs ne sont malheureusement pas épargnés dans cette situation.
Dans une interview réalisée par nos confrères de Lfrii.com, Koudou Dovi, jeune entrepreneur accompagné par le FAIEJ et promoteur des thés à base de Kinkeliba le disait d’ailleurs.
Se confiant sur les difficultés engendrées par cette pandémie, il disait « Les frontières étant fermées, nous n’avons pas pu livrer l’extérieur », alors que ces livraisons représentent au moins 15% de son chiffre d’affaires mensuel.
Ainsi, par rapport à ses attentes et celles de tout autre jeune entrepreneur de la part du gouvernement, il affirme « (…) nous espérons que quelque chose peut toujours se faire pour aider les jeunes entrepreneurs à ne pas voir leurs entreprises mourir ; voir mourir l’effort fourni par le gouvernement depuis 2013, mais les faire survivre pour vraiment entamer la phase de croissance (…) ».
Et ce dernier n’est pas le seul dans le cas à vivre dans cette espérance, puisque nombreux sont ces jeunes à sentir progressivement se resserrer l’étau sur eux, leurs entreprises et les emplois qu’ils ont créés.
La réponse du gouvernement via le FAIEJ
C’est justement afin de répondre à cette préoccupation devenue quasi quotidienne pour ces entrepreneurs que le FAIEJ vient à la rescousse. Ce mardi 23 juin, au siège de ladite institution et en visioconférence, sa Directrice Générale lançait une plateforme numérique de financement des jeunes entrepreneurs. Objectif, limiter la casse que pourrait occasionner à terme la situation engendrée par la Covid-19 sur leurs entreprises.
Pour Sahouda Gbadamassi-Mivedor, Directrice générale du FAIEJ, l’institution qu’elle dirige » (…) ne peut rester en marge des actions (ndlr : entreprises par l’État pour soutenir les divers acteurs de l’économie), surtout qu’étant un interlocuteur de premier ordre des jeunes entrepreneurs, acteurs non négligeables de l’économie formelle ».
Aussi, poursuit-elle à l’endroit des jeunes entrepreneurs, cette plateforme, » est la réponse institutionnelle du gouvernement togolais à vos préoccupations quant à la pérennisation des acquis de vos entreprises, notamment la valeur ajoutée et les emplois que vous avez créés (…) ».
Le ouf de soulagement…
Pour les jeunes entrepreneurs
retrouvés au lors de la cérémonie de lancement de cette plateforme, il s’agit d’une lumière au bout du tunnel.
Agbéméhé Kanyi Kokou, promoteur d l’Entreprise togolaise de Bananeraie (ETB) installée dans la région des Plateaux (Amou-Oblo) est un jeune entrepreneur accompagné par le FAIEJ depuis 2016. C’est avec une voix empreinte d’émotion qu’il disait d’ailleurs »la Covid-19 nous a carrément asphyxié. Cette plateforme que vient de lancer le FAIEJ vient comme nous donner une bouffée d’air ».
Même son de cloche chez Ahité Christelle, promotrice des produits laitiers Kin’s Yoghurt qui quant à elle voit à travers cette plateforme un soutien venu à point nommé pour soutenir leurs entreprises qui traversent de réels problèmes de trésorerie en raison de cette crise sanitaire.
Selon les explications du gestionnaire de portefeuille principal au FAIEJ, les financements qui seront accordés via cette plateforme dans un premier temps seront destinés à tout jeune bénéficiaire ou non de l’accompagnement du FAIEJ évoluant dans les secteurs de la transformation, de l’agriculture et de la distribution. »Nous allons commencer avec ces secteurs et relancer l’économie afin de pouvoir accompagner les autres secteurs comme les services et l’artisanat », a-t-il précisé.
Il s’agira en effet de crédits en fonds de roulement qui seront mis à disposition de ces jeunes sous forme de crédit d’exploitation remboursables sur une période de 12 mois maximum à travers les institutions financières partenaires du FAIEJ.
Une plateforme innovante
La conception de cette plateforme a été l’œuvre des jeunes de l’incubateur innovant, Nunya Lab installé à la Maison des jeunes d’Amadahomé. Il est accessible via le lien : www.faiej.nunyalab.tg, sur le site web de l’incubateur et via le https://pnfj.faiej.tg/, sur le site web du FAIEJ.
À propos du processus d’inscription sur la plateforme, Darwin Agbewornou Yawovi membre de l’équipe conceptrice de la plateforme nous explique.
D’abord, il est demandé à l’entrepreneur « de s’identifier avec son adresse e-mail et de définir un mot de passe. Il est conseillé de sauvegarder ces deux informations qui lui seront demandées à chaque fois qu’il se connecte à la plateforme.»
Une fois ces deux informations fournies, poursuit-il, « vous aurez accès au formulaire. Le premier volet du formulaire vous permet d’entrer toutes les informations relatives à votre état civil, votre nom et prénoms. Le deuxième volet vous demande des renseignements sur l’entreprise, le domaine et la région du postulant. À la troisième étape, l’entrepreneur doit rentrer des informations relatives aux besoins financiers de son entreprise ».
«Ces informations permettront au FAIEJ de pouvoir évaluer votre capacité à être éligible au financement et toutes les diligences sont faites pour une réponse dans les meilleurs délais », conclut-il.
Il faut noter que pour la première vague, les jeunes entrepreneurs ont la période allant du 23 juin au 22 juillet 2020 pour s’inscrire et renseigner leurs besoins qui seront soumis à l’étude.