Le court métrage intitulé « Exodus » du réalisateur togolais, Etsè Edem Prudencio a été lancé, le jeudi 20 février à Lomé, au cours d’une conférence de presse. La rencontre a été animée par le réalisateur et le scénariste, Horus Donkovi.
Ce film togolais de 25 mn a été réalisé par la maison de production « Atomik Corporation » grâce au soutien du fonds d’aide à la culture, mais également sur fonds propre.
« Exodus » parle de trois personnages (Oumou, une jeune femme d’un milieu modeste ; Kayi, une jeune diplômée vivant à Abidjan et Ousmane, un adolescent malien qui vit en zone rurale) qui, motivés et contraints par des situations distinctes de la vie, se retrouvent dans une même barque bondée de clandestins, en direction de l’occident. Ces trois personnages vont interagir, alors que la barque semble prête à sombrer dans la méditerranée.
Le film tente, à travers cette histoire fictive basée sur des faits réels de société africaine, de comprendre les motivations de la jeunesse africaine à choisir l’exil, au péril de leur vie. « Exodus » traite donc des questions relatives à l’immigration clandestine, ses causes, conséquences et de l’imaginaire que l’on a de l’occident. Ce court métrage développe également des thématiques sociétales d’actualité auxquelles faisaient face ces personnages avant leur départ pour l’exil, notamment « la jeunesse face à l’inflexibilité de la tradition ; la déception de l’Etat providence ; la certitude du vice qui paie et le retour à la terre, au foncier, aux propriétés, sources inépuisables de richesse africaines ».
Face à toutes ces questions que soulève ce court métrage, le scénariste a énuméré quelques approches de solutions. Il propose qu’il n’y ait plus de frontières pour l’Africain qui devrait avoir le droit de voyager, d’aller s’abreuver de toutes les richesses qu’il pourrait capter à l’extérieur. Par contre, l’Africain a le devoir d’être à l’image de son identité, puisqu’il est porteur de valeurs. Il a surtout le devoir de revenir pour le développement de son pays. Il a poursuivi qu’une autre approche de solution serait que l’Africain ait toutes les facilités pour voyager comme un Européen et sans être stigmatisé. La dernière approche de solution serait que l’Africain sorte des concepts qui sont définis pour lui.
« Est-ce aux autres de définir pour nous ce qui est progrès ou sous-développement, ou c’est plutôt nous qui devrions avoir des perspectives de développement et définir les paliers que nous souhaitons atteindre ! », s’exclame-t-il.
Selon le scénariste, « les dirigeants des Etats africains doivent chercher à comprendre pourquoi la jeunesse n’hésite pas à tenter cette aventure (exil) périlleuse qui prive nos pays de leurs forces vives et à trouver des voies et moyens pour donner à ces bras valides l’envie de rester ».
Pour le réalisateur, ce film est en train d’être proposé à des festivals et chaines de télévisions dans le but qu’un maximum de personnes puisse le voir et découvrir de nouveaux talents. « Nous avons également en vue, des séances de projection de ce court métrage après les festivals, à Lomé, Agbodrafo et à Niamtougou, qui sont des villes où le film a été tourné », a précisé Etsè Edem Prudencio.
source: Atop