Il nous souvient qu’en 2017, suite aux gigantesques manifestations organisées par le président du Parti national panafricain (PNP), Tikpi Atchadam au Togo, le gouvernement avait décidé de couper la fourniture d’Internet du 5 au 10 septembre puis du 19 au 21 septembre 2017.
Eh bien, 3 ans plus tard, la Cour de justice de la Communauté économique des états d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) réagit enfin et condamne le Togo.
La condamnation fait suite à des plaintes déposées par un groupe d’organisations de la société civile togolaise auprès de ladite Cour de justice, a-t-on appris de l’agence de presse, Afreepress.
Selon le verdict de la Cour, cette restriction de l’accès à l’internet , «était non fondée par la loi et constituait une violation de la liberté d’expression».
Elle poursuit et « (…) demande aussi aux autorités togolaises de prendre toutes les mesures nécessaires pour la non-répétition d’une telle situation, notamment en adoptant des lois et règlements en la matière, conformes aux droits humains».
Dans un communiqué rendu public ce jeudi 25 juin 2020 par le collectif des organisations plaignantes et rapporté par Afreepress, ces dernières estiment que cette décision est « une victoire très importante pour les droits humains».
Celles-ci, dans leur réquisitoire auprès de la Cour de justice de la CEDEAO, se sont surtout plaints du fait que cette coupure d’Internet a empêché la société civile de s’organiser pour les manifestations, de s’exprimer et d’informer sur la mobilisation.
Elle les a également empêché de documenter et informer les personnes au Togo et au-delà, concernant les violations des droits humains ainsi que la répression par les forces de sécurité et aussi évoqué les pertes socioéconomiques des travailleurs utilisant Internet.
Pour rappel, la coupure d’Internet en cette période faisait suite à une profusion d’images sanglantes issues des répressions des manifestations organisées alors et des appels à la révolte diffusés sur les réseaux sociaux, notamment via WhatsApp.