Kpélé Tutu, est un village du carton de DAWLOTOU, situé dans la commune kpélé 1, dans la préfecture de kpélé. Ce village est en ébullition. Très tôt le matin de ce vendredi 18 août 2023, une foule déchaînée a pris d’assaut les artères du village pour exprimer leur mécontentement suite au problème de chefferie qui secoue depuis un moment la localité.
Des jeunes, des vieux et vielles par des champs et des gongs, des cascagnettes avec des bandes rouges sur la tête crient leur désarroi face aux décisions des autorités préfectorales et communales la réinstallation sur le trône royal de togbui Alonyo kossi kowou AKUGBUI 3, ancien chef canton suspendu depuis 7 ans par les autorités administratives. Une suspension qui a permis aux populations de désigner un nouveau chef canton du nom de Togbui Dogbe Médard AKUGBUI 4 que le préfet actuel de kpélé refuse de reconnaître officiellement comme le nouveau garent des us et coutumes du canton selon les propos des manifestants et de GAMBIAM Emmanuel kossi Doumegan ( porte parole). Des pancartes en main, têtes bandées en rouge, sifflets à la bouche, des chansons hostiles à l’ancien chef canton, tous les éléments de contestation et de protestations sont réunies pour montrer à quel degré les manifestants ne sont pas encore prêts à céder à la cérémonie de réhabilitation de l’ancien chef traditionnel.
« Ce problème de chefferie se passe à kpélé Tutu depuis 2000. Le chef a régné pendant 16 ans. Mais il n’a pas bien conduit le village selon les lois. C’est seulement les réserves du village qu’il vend et ne fait que de choses qu’un chef ne doit pas faire. Il a été appelé et averti plusieurs fois en vain. Il a été destitué. Nous ne voulons plus de lui. Que notre sœur présidente de l’assemblée nationale Yawa Djigbodi Tsègan vienne nous sauver », a lancé dans les manifestants Maman Assadi Dagboyo, une vielle de soixantaine.
Selon ces manifestants, c’est demain samedi 19 août que ce dernier sera réinstaller et donc manifester pour montrer aux autorités communales et préfectorales leur refus catégorique d’accepter ce chef rejeté par la population et l’état togolais à travers sa destitution. Ils disent que l’ancien chef a causé trop de multiples exactions qui ne lui permettent plus d’être leur chef.
« Nos autorités préfectorales et communales ne font rien pour ramener la paix, la concorde et le vivre ensemble que prône notre président Faure Gnassingbé, dans ce village. Ils ne font ne font rien pour le développement du milieu mais plutôt ils encouragent le faux. C’est déplorable » a lancé un autre manifestant.
La cause des manifestations
« C’est en 2016 que ce chef a été relevé de ses fonctions à cause de ses mauvais comportements et actions dans le village. Il a été suspendu en présence des chefferies et on était resté sans chef pendant 6 mois. Après ces 6 mois selon la loi, il n’est plus apte à être encore chef selon la loi dite à l’assemblée nationale. La populations a été appelé pour choisir un autre chef à défaut selon les autorités, si on n’arrive pas à le faire ils viendront nous imposer un chef. C’est ainsi que la population s’est réunie et a décidé de choisir le roi dans la lignée de la famille royale. Ils avaient proposé sept personnes et c’est après que le choix a été tombé sur ce dernier qui est la aujourd’hui. Quand les cérémonies d’intronisation ont commencé, c’est en ce moment que le préfet a ordonné l’arrestation des cérémonies. Ce qui ne s’est jamais produit dans notre canton. C’est après que les vieux du canton se sont réunis et ont décidé la poursuite des cérémonies. Après les procédures d’intronisationont ont été bien suivi jusqu’à la fin. Depuis ce temps le préfet et le maire refusent de collaborer avec le chef car selon eux il ne détient pas les ordonnances nécessaires. Ce que nous déplorons c’est le drapeau togolais que nous montons dans le palais du chef, les jeunes soutenus par le chef déchu a été enlevé par ces derniers déchiré et brûlé. Un fait que le préfet a caché aux autorités à Lomé. Nous ne pourrons jamais accepté ces comportements. C’est un chef qui ne répond à aucune invitation communautaire, ni de développement de la localité il n’est pas accepté par les villageois, s’il convoque une réunion dans le village ou des travaux communautaire personne ne participe. Mais si celui choisi par les villageois demande un service presque tout le village répond favorablement et c’est une bonne action qui permettra le développement de notre Canton. Mais le chef dechu ne fait rien, il ne participe pas aux travaux communautaires, il est là seulement pour vendre les biens du village. Nos terres sont toutes vendues par lui et nous n’avons plus de terres pour cultiver. Nous voulons que ça cesse. Nous avons appris que demain samedi 19 août, il lui sera remis son degrés c’est pourquoi nous manifestons nos mécontentement pour dire que nous ne voulons pas voir cela de nos yeux. C’est pourquoi nous appelons à l’aide le président de la république Faure Gnassingbé. Si non une guerre va se déclencher à kpélé Tutu causée par la mauvaise gestion des autorités locales. Nous ne voulons pas cette guerre c’est la paix nous voulons donc de s’impliquer personnellement dans ce problème pour que une solution soit vite trouvée pour que la paix qu’il prône soit concrète à kpélé Tutu » a expliqué Gabiam kossi Emmanuel, responsable coutumier du village, Chef de trône ou roi des terres (Eduto).
Sur les pancartes on peut lire « président Faure Gnassingbé, nous vous supplions de bien vouloir nous écouter un matin. Nous et nos ancêtres, nous vous serons reconnaissants », » La grande population du plus grand canton du Togo a confiance en une seule personne au Togo ici pour résoudre son problème de chefferie, c’est le président Faure », »jusqu’à quand Mr le président vous allez regarder Akuagbi III détruire notre Patrimoine- Terre agricole ? Pour corrompre les gens à l’administration territoriale », « nous disons non a la réinstallation de l’escroc Akuagbi III à la tête du grand canton de DAWLOTOU pour le respect de ‘os coutumes comme vous l’avez toujours dit à la population togolaise « , » excellence Monsieur le président de la république, nous sollicitons une enquête sérieuse pour la vente de nos terres pour corrompre les gens avec les recettes », Akuagbi III escroc, Autorités locales respectez nos coutumes, loi relative à la chefferie traditionnelle article 31 et 36, non à la réhabilitation d’un chef suspendu durant sept ans ». Sont les messages écrits sur les pancartes lors de la manifestation ce matin à kpélé Tutu.
« Nous sommes trop enclavé, nous n’avons plus d’informations venant de la préfecture ni de la mairie et nous souffrons seulement. A cause de ces problèmes, notre localité ne connait plus de développement. Il n’y a aucun projet de développement qui est exécuté dans le village. Nous disons non et non à ce qui se fait. Nous appelons le président de la République, Faure Gnassingbé de nous venir en aide. Avant Unir ne gagnait pas dans cette localité mais dès que le chef que nous avons choisi a pris le trône tout marche et Unir est toujours gagnant dans cette localité. Nous appelons notre maman et grande sœur présidente de l’assemblée nationale Yawa Tsègan de nous venir en aide. Nous avons appris que ce samedi les autorités préfectorales et communales envisagent venir réhabiliter l’ancien chef, le fraudeurs, nous les attendons » a lancé Abotsi Amedji kokou, un manifestation.
Selon les documents consulté sur place, ce chef qui est rejeté par les populations à travers cette manifestation a subi » la levée de l’immunité du chef canton de Toutou. Togbui AKOU-AKUAGRI III, la copie de la lettre-plainte référencée en objet. Il ressort en effet de ladite plainte que le chef canton de toutou se serait rendu coupable du délit d’escroquerie et d’abus de confiance en entérinant la vente d’un immeuble d’une superficie de 104 ha 37 ares pour un montant de neuf millions FCFA alors qu’il suit la zone litigieuse depuis 1935. Toutes les démarches effectuées pour jouir de l’immeuble qui devait être complanté de plantes médicinales dont le projet a été financé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou pour obtenir réparation du préjudice évalué à treize (13) millions FCFA se sont soldées par un échec » lit-on dans le document.
Le problème de chefferie est un danger qui affectent les villages et villes du Togo. Si rien n’est fait il décime dangereusement les populations et constitue une bombe à retardement.
Ainsi face à la gravité des choses, les autorités doivent vite trouver une issue favorable pour que le problème ne devienne pas grave. Vivement que la paix revienne au sein de cette population pratiquement divisée.