Le Sénégal va continuer à traiter ses malades du Covid-19 avec de l’hydroxychloroquine en milieu hospitalier. Ceci malgré la publication récente d’une nouvelle étude concluant à son utilisation inefficace voire néfaste, a dit mercredi à l’AFP le directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires.
<< Le traitement avec l’hydroxychloroquine va continuer au Sénégal, l’équipe du professeur Seydi maintient son protocole thérapeutique >>, a écrit à l’AFP le Dr Abdoulaye Bousso.
Le Sénégal, inspiré par le professeur français Didier Raoult, a tôt fait le choix de généraliser la prescription de l’hydroxychloroquine en milieu hospitalier. Cet antipaludique disponible sur le marché est au coeur d’une querelle internationale d’experts quant à son efficacité et son innocuité.
Une étude menée sur près de 15.000 malades et publiée vendredi dans la revue médicale « The Lancet » montre selon ses auteurs que la chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine ne sont pas bénéfiques aux patients hospitalisés et
augmentent même le risque de décès et d’arythmie cardiaque. Elle recommande de ne pas les prescrire en dehors des essais cliniques.
A la suite de cette publication, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé suspendre par précaution les essais cliniques qu’elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays. La France a décidé mercredi d’interdire l’hydroxychloroquine contre la Covid-19.
Le professeur Seydi invoque une réduction plus rapide de la charge virale chez le malade traité avec l’hydroxychloroquine et une bonne tolérance au médicament. Il souligne qu’elle n’est administrée qu’en milieu hospitalier avec l’accord du patient et accompagnée d’un électrocardiogramme.
Le Sénégal, comme les autres pays du continent, reste relativement épargné par la pandémie. Il a déclaré 3.253 cas de contamination et 38 décès depuis le 2 mars.