Laz Qwame : « Je chante pour ce personnage qui a pris mon cœur en otage »

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L’une des nouvelles pépites d’or de la musique togolaise, nous vous l’avons annoncé est sans doute Laz Qwame, de son vrai nom ADEGNON Komi Avenunye Aka Lazer.  Il vient d’accoucher sous la houlette de Manu Lyor du single « Améadé ». Un titre digne de l’appellation : « chef-d’oeuvre » musical. Faire la musique a été pour ce jeune de 28 ans, un rêve et une aspiration profonde dès qu’il était assez instruit pour formuler des textes rimés. La rédaction d’Elite d’Afrique a tendu son micro au jeune dont voici le contenu.

Elite d’Afrique : Présentez-vous à nos chers lecteurs

Laz Qwame : Je me nomme ADEGNON Komi Avénunye Alias Laz Qwame. Je suis architecte, Expert Immobilier près la Cour et Gestionnaire de Projet à l’Agence TORUS CONCEPT. À côté de ces professions de base, je suis instrumentiste, auteur compositeur avec une forte passion pour les arts plastiques.

Elite d’Afrique : Vous allez sortir un single. Quel est le titre et le message véhiculé ?

Laz Qwame : Le titre de mon single est Améadé (Une personne). Un reflet de ma personnalité mystérieuse. La chanson s’adresse à un être imaginaire représentant mon idéal. Le message véhiculé est la persévérance dans l’amour de l’être cher et important. Améadé fait naître aussi le suspens. Qui est-elle ? Elle fera l’objet d’une découverte.

Elite d’Afrique : Pour qui chantez-vous ?

Laz Qwame : Je chante pour ce personnage qui a pris mon cœur en otage. Ce personnage mystérieux que je regarde dans mon miroir et qui me fait tant rêver, que je semble négliger, pour qui je travaille dur.

Elite d’Afrique : Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons ?

Laz Qwame : La plupart de mes compositions se greffent sur les thématiques suivantes :

  • L’amour de Dieu et du prochain
  • La persévérance
  • L’humilité
  • L’unité

Elite d’Afrique : Qu’est-ce que la musique pour vous ?

Laz Qwame : Définir parfaitement la musique serait trop ambitieux de ma part. Comme l’univers, elle est vaste aux limites inconnues. A mon échelle, je combine des rythmes aux mélodies et des fois aux paroles dans une harmonie relative dépendant du message qui m’inspire. Elle me plonge et me fait voyager dans mon intérieur.

Elite d’Afrique : Racontez-nous votre parcours musical et professionnel

Laz Qwame : Mon histoire avec la musique est longue. Depuis mon enfance, j’ai toujours imité ma maman chanter des chansons traditionnelles, je dirai même que c’est elle la première personne à m’initier. Très tôt j’ai aussi pris goût au piano qui était toujours mon jouet de prédilection. En 2005 j’ai connu Felldy, un cousin qui aussi faisait de la musique et la dance à l’époque, qui me racontait le succès des stars de l’époque. Fasciné par les chansons de 50 Cent, Eminem, Ice cube, Corneille, Koba … je commençai par faire mes propres compositions rap. Mon aventure avec le rap atteindra son paroxysme avec la rencontre en 2007 d’un vieux pote du cours primaire que j’avais perdu de vue depuis 1999. C’est lui qui m’amena pour la première fois au studio Big Thug Record en 2008 où j’enregistrai ma première maquette titrée « Le Mal », un morceau qui fait une lecture en diagonale des maux quotidiens que connaît le monde. Nous étions trois personnes sur le morceau à savoir :  Moi (Cezam Lazer), Obelus et Valérie. Obelus et moi formions dès lors le groupe CONSOLAS.

En 2009 nous enregistrions « Silence » avec deux potes de l’époque Mickelo et Snock. Hormis quelques prestations dans les écoles, ces deux morceaux n’ont pas connu de promotion et n’ont jamais été diffusés sur les médias. En 2010, le rappeur Bicharlem s’est joint à nous pour former le groupe ART MATURE duquel va naître un morceau engagé titré « Africa redémarre ». Ce son dénonce en effet, le retard du Togo et des pays africains en général sur biens de plans par rapport aux colons. Il sonne l’alarme aux pays africains de dresser les bilans de leur indépendance et de se réveiller définitivement de leur sommeil. Africa redémarre a été clipé, joué sur les médias et fut l’objet de quelques prestations… Dans la même année, le titre « Démidoeva » s’est ensuivi avec la collaboration du rappeur Mani Mic qui fut aussi clipé et joué sur les médias.

Après l’obtention de mon Baccalauréat en 2010, j’ai passé une année blanche qui m’a permis d’accorder un peu plus de temps à la musique. En effet, j’ai vraiment commencé par étudier la musique et la programmation musicale au studio TW-Sound. Je remercie au passage M. ASSOGBA Prince Constant qui m’a enseigné les accords de bases sur le piano et inculqué les exercices de base du doigté. J’ouvris dès lors un home studio à la maison où je jouais des beats et quelques enregistrements. Après mon entrée à l’EAMAU en 2011, nous enregistrâmes Rap du Sous-sol chez le rappeur Dramatique qui avait aussi un home studio. Nous prestâmes ce morceau à quelques évènements notamment le Break Dance Awards édition 2011.

En 2012, ma rencontre avec deux équato-guinéens, Casko Jackson et Sir Eko constituera un boost pour ma carrière.  À l’occasion de la cérémonie de parrainage nous composâmes ensemble avec le camerounais Clodio, le titre « D’où je viens » qui parle un peu de notre parcours de combattant et d’où nous venons.  Dans la même année, après une déception amoureuse j’enregistrai au studio Blue Vision Recordz « Je n’ai qu’un mot » qui est un rappel des bons moments passés avec Stéphanie, notre rupture et la détermination de la reconquérir. Dans la même année Casko, Obelus et moi enregistrâmes le titre « Education » pour participer à un concours pour lequel on n’a jamais eu de suite. En 2013, A l’occasion de la journée de la femme, nous effectuâmes nos premières ventes de single après avoir presté le titre « 8 Mars », un morceau qu’on avait spécialement composé pour la circonstance. Dans la même année nous avions enregistré le titre « Essor » qui est resté dans les tiroirs. Blue Vision recordz était en effet le nom du studio qu’avait monté Casko Jackson. Moi je jouais les beats et il faisait la prise de voix, le mixage et mastering des sons que nous produisîmes. Ce fut une collaboration inoubliable. Trois années d’inactivité musicale sont passées.

Après mon diplôme d’architecte, j’avais le vent en poupe pour les instruments de musique. Je commençai à m’entrainer au piano, à la guitare et à la flûte. Passionné aussi par les cuivres, j’ai suivi une formation en théorie et pratique musicale qui m’a permis jusqu’alors d’être membre actif de la Fanfare de la Paroisse Francophone Internationale, avec pour instruments de base le trombone Bass et le Tuba. J’ai eu la grâce de jouer à bon nombre de concert. J’ai aussi appris avec un fin musicien ELOM KOTNER à jouer au saxophone sans oublier ma passion pour la guitare et la flûte où j’évolue en autodidacte. J’ai toujours eu l’idée de relancer ma carrière musicale en solo en financement propre vu l’absence de soutien.

« Améadé » est une chanson que j’ai composée en 2016, enregistré en 2019 et diffusé en 2020. J’ai voulu refaire mon entrée dans l’arène musicale avec ce morceau qui me hantait jour et nuit. Par la grâce de Dieu, j’ai réussi à financer l’essentiel de ce projet avec mes revenus en architecture.

Mon histoire avec l’architecture est tout aussi longue que celle avec la musique. J’ai eu la chance d’avoir un papa dessinateur métreur en bâtiment qui m’a formé très tôt dans le dessin bâtiment et dans le suivi des chantiers. Déjà à 14 ans j’utilisais le logiciel ArchiCad pour dessiner des bâtiments et je dispensais des formations. Ce background m’a permis d’évoluer aisément dans mes études à l’EAMAU et d’obtenir mon Master en Architecture. Du thème de mon mémoire se laissait déjà transparaître ma passion pour les arts en général et la musique en particulier : « Redynamisation des arts du spectacle au Togo : Construction d’un théâtre National dans le Grand Lomé ».  Après mon diplôme, j’ai fait un stage de deux ans à l’Agence DESCO sanctionné par ma prestation de serment à l’ONAT (Ordre National des Architectes du Togo) sous le numéro 154 en Janvier 2019 avec le parrainage de l’Architecte AZOUMAH Koffi Dodzi que je salue au passage en disant un grand merci. Parallèlement à mon stage, je faisais aussi un master en Management de Projet. En février 2019 j’ai créé ma société d’Architecture et d’Urbanisme dénommée TORUS CONCEPT en association avec mon ami Urbaniste DZODZOBU Emmanuel.  Nous avons travaillé sur des projets tels que :  Le Bâtiment Annexe de la Mairie de Tsévié, La réhabilitation du relais de la commune de Tsévié, le siège de l’Union des communes du Togo, un centre de formation professionnelle, des immeubles de pharmacie, d’habitations, bureaux…

Je travaille aussi parallèlement avec un partenaire et doyen de tous les jours M. AKOUETE Bernard dit FABA, Architecte-Urbaniste Paysagiste Artiste plasticien avec qui j’ai eu l’honneur de collaborer sur  le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de Kétao, et plusieurs projets d’aménagement d’espace vert dans la sous-région. 

Elite d’Afrique : Comment conciliez-vous la musique et l’architecture ?

Laz Qwame : Tous deux ont un dénominateur commun, l’art. L’architecture, c’est la création suivant des règles bien précises, de même que la musique. Cette conciliation a un réel défi, celui de l’organisation et la discipline. J’ai mes temps de travaux d’architecture et mes temps de loisirs. Mes temps de loisirs sont essentiellement consacrés à la musique. J’entends par musique mes entraînements aux instruments d’où sortent souvent mes compositions.

Elite d’Afrique : Si vous devez choisir entre l’architecture et la musique, que choisiriez-vous et pourquoi ?

Laz Qwame :  Je choisirais les deux car je les aime tous. C’est comment la pâte et la sauce, il faut la présence des deux pour un repas complet.

Elite d’Afrique : Comment jugez-vous le monde musical au Togo ?

Laz Qwame : Je suis sûr que le Togo a encore plein de talents cachés en dehors de ceux qu’on connaît aujourd’hui. La diversité y est, faisant ainsi la beauté du tapis en faisant référence à Hampaté Bah. Cependant le vaste chantier et le plus important c’est la construction d’une industrie musicale digne de ce nom et en mesure de faire vivre les artistes de leur art. La volonté politique et l’engagement de tous les acteurs culturels doivent être au point pour ce faire. Le public togolais doit aussi accorder une place de choix aux artistes locaux et à leurs œuvres.

Elite d’Afrique :  Un message aux togolais

Laz Qwame : Je réitère l’application des mesures barrières contre cet ennemi invisible qu’est la COVID-19. Tant qu’on a la santé tous nos projets seront réalisés.  

Merci.

Biscone ADZOYI
Biscone ADZOYIhttp://elitedafrique.com
Biscone Adzoyi est journaliste rédacteur à Elite d'Afrique depuis 2017. Il s’intéresse particulièrement aux questions environnementales et de développement durable
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