Les dissensions, la guerre de personne, les problèmes d’argent, bref, les difficultés au sein de la Coalition des 14 partis de l’opposition, aujourd’hui en lambeaux, ne semblent pas préoccuper le président du Parti national panafricain (PNP). Ce qui intéresse Tikpi Atchadam, c’est d’arriver à se débarrasser de la dictature cinquantenaire qui régente le Togo depuis plus d’un demi-siècle. C’est pourquoi à la veille des manifestations de ce samedi 13 avril qui seront organisées dans plusieurs villes du pays et dans la diaspora, il fait une sortie pour galvaniser les populations.
Dans un audio de 29 minutes qui circule déjà sur les réseaux
sociaux, le leader du PNP appelle les Togolais à sortir massivement pour les
manifestations de ce samedi 13 avril 2019. « Ditri Bonsafo », c’est le nom
qu’il donne à cette opération qui doit être une grande réussite ce samedi.
« L’attitude de
Faure, son rapport au pouvoir et son désir de s’éterniser au pouvoir, pendant
qu’il prépare un petit-frère ou une petite-sœur, constitue une insulte grave et
un affront à la mémoire de ceux qui se sont battus pour l’indépendance de notre
pays, aux fonctionnaires, aux paysans, aux étudiants et aux élèves, aux
professeurs et enseignants, aux magistrats, aux avocats, aux commerçants et aux
transporteurs, aux femmes, aux jeunes, à la chefferie traditionnelle, à la
police nationale, à la gendarmerie nationale, à l’armée, une insulte et un
affront à notre moi collectif », a-t-il indiqué.
Pour lui, il faut
sortir de l’expression « si cette situation perdure, c’est parce que le peuple
togolais le veut ainsi ». Il revient aux Togolais, a-t-il ajouté, de ne pas
baisser les bras devant le pouvoir de Faure Gnassingbé.
A l’en croire, tous
les démocrates doivent continuer par se battre, sans arrière-pensée, car
l’essentiel aujourd’hui, c’est de redonner au peuple togolais sa souveraineté.
« L’urgence, c’est comment se débarrasser de cette dictature qui cherche à se
décentraliser afin de pouvoir nous cerner de la base au sommet, des pieds à la
tête. Sous une dictature, le devoir de tout démocrate est de lutter pour que le
pouvoir revienne au peuple spolié. Il est vain à un démocrate de vouloir
accéder au pouvoir tant que le peuple ne l’a pas encore. Il serait absurde de
demander au peuple de donner ce qu’il n’a pas », a déclaré Tikpi Atchadam.
Il arrive des
moments critiques, selon le président du PNP, où le pouvoir de Faure Gnassingbé
se retrouve face au peuple togolais qui se transforme en un fleuve prêt à
l’emporter. Mais malheureusement, au sein de l’opposition, le pouvoir trouve
des gens qui lui offrent une barque pour traverser le fleuve. « Et le peuple
déçu se démobilise jusqu’à la prochaine fois, souvent plusieurs années après »,
a-t-il déploré. C’est pourquoi il invite chacun à rester vigilant.
Tikpi Atchadam a
également indiqué dans son message que personne ne peut retenir la main d’un
peuple qui se libérer. Il donne l’exemple de l’Algérie où le peuple est resté
déterminé jusqu’alors. Il a aussi invité l’armée et les forces de l’ordre à
plus de professionnalisme.
« Le peuple en
lutte attend de vous la neutralité et le professionnalisme qui caractérise
toute armée républicaine. Si l’armée algérienne a cédé, ce n’est pas faute de
moyen de répression, elle a tout simplement compris que pour le bonheur du
peuple algérien, ça ne pouvait plus continuer », a-t-il fait remarquer.
Dans son message,
Tikpi Atchadam n’a pas évoqué la lettre-réponse du ministre de l’Administration
territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi
qui a interdit les manifestations dans d’autres localités.
Source: icilome