
Candidat malheureux à la récente présidentielle burundaise, Agathon Rwasa a déposé ce 28 mai, un recours à la Cour constitutionnelle pour que l’institution reconnaisse les « irrégularités » relevées par l’opposant.
« Nous venons de déposer notre dossier de recours à la Cour constitutionnelle », a déclaré Agathon Rwasa, chef du Conseil national pour la liberté, à la sortie jeudi de la cour constitutionnelle. Il affirme avoir « produit des preuves qu’il y a eu une fraude massive », rapporte le site d’information “africanews”.
Si aucune mission d’observation étrangère n’avait été accréditée par le gouvernement, Agathon Rwasa est conforté par les rapports fournis par de nombreux journalistes locaux. Et surtout l‘Église catholique qui avait déployé 2 716 observateurs le jour du scrutin. Lesquels ont eux aussi relevé « beaucoup d’irrégularités quant à la liberté et la transparence du processus électoral ».
Reste que la justice nationale a souvent créé la surprise ces derniers temps à travers le continent. L’un des derniers exemples en date est la décision de magistrats malawite d’annuler la présidentielle de mai 2019 après examen des requêtes pertinentes de l’opposition. Sauf aléa lié par exemple au Coronavirus, la présidentielle de ce pays d’Afrique australe sera reprise le 2 juillet prochain.
La justice burundaise peut aussi s’inspirer du gros coup politico-judiciaire marqué en 2017 par David Maraga au Kenya lorsqu’il a décidé invalider, en tant que président de la cour suprême, les résultats de la présidentielle suite à un recours de l’opposant Raila Odinga.
Charles Ndagijimana, président de la Cour constitutionnelle et ses collaborateurs, disposent de huit jours pour confirmer ou infirmer ces allégations. Remettre en cause ou valider les données de la commission électorale qui a déclaré le général Évariste Ndayishimiye vainqueur avec 68,72 % des voix, très loin devant Agathon Rwasa (24,19 %).
