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Gaspard Baka : « le mandat d’une Miss n’est pas de tout repos »

Dans une interview accordée à nos confrères de Symphonie, M. Gaspard Baka, le président du comité d’organisation de la miss Togo explique l’importance de cette compétition culturelle. Selon lui,  le mandat d’une Miss n’est pas de tout repos. « Une année de mandat, ce sont des mois et c’est aussi un seul jour c’est-à-dire que c’est à la fois si lointain et si proche. Du coup, il faut tout temps bouger ». Lire l’intégralité de l’interview.

 Comment se porte le Comité national Miss Togo?

D’abord, permettez-moi d’extérioriser, une fois encore, tout le plaisir que je ressens chaque fois que j’ai l’occasion d’échanger particulièrement avec vous les journalistes, parce que les médias en ont fait beaucoup pour notre projet Miss Togo. Sans vous les journalistes, ce projet ne saurait s’imposer, atteindre et maintenir cette phase ascendante qui est la sienne aujourd’hui. Le projet a acquis le cœur des populations togolaises, vu l’engouement à l’occasion des dépôts de candidatures. Donc un grand merci aux journalistes dans leur ensemble pour cet accompagnement. Ensuite, pour répondre à votre question, le Comité national Miss Togo se porte plutôt bien et très bien même. Nous avons été sous pression durant la phase finale de cette année, mais, Dieu merci, tout est retombé et c’est l’accalmie, je dirai plutôt la petite pression pour respecter nos engagements que constituent les projets sociaux des Miss.

 Justement, après la grande euphorie de l’élection de la Miss, s’ouvre un grand chantier sur lequel ?œuvrent le Comité, ses partenaires et la Miss durant toute une année. Apparemment, les projecteurs semblent souvent éteints ou faiblement allumés sur ce chantier. Un choix délibéré?

Non, je ne crois pas que c’est un choix délibéré. Les projecteurs sont toujours allumés, seulement que, après la phase finale de l’élection de la Miss au cours de laquelle tous les regards sont mis sur chaque pas que nous faisons, le reste de nos activités prévues est plus dirigé directement vers les populations bénéficiaires. C’est donc la nature des projets sociaux des Miss qui nous impose cette attitude d’efficacité dans la discrétion. Mais ce n’est pas pour autant que nous ne nous faisons pas voir du tout. Le Comité a sa première porte d’entrée, son site internet qui livre l’information en temps réel. En plus, dans la mesure des moyens disponibles, les journalistes sont mis à contribution pour une médiatisation plus large. Je précise que cette façon de faire n’est pas particulière à nous ici au Togo.

Mlle Cornelia Dédévi ADOMAYAKPOR, Miss Togo 2017, était porteuse du projet social « Réinsertion des Prisonniers et Préservation de l’Environnement». Nous venons d’apprendre, il y a quelques jours, que Mlle Ichabatou GNONGBO TCHORO, la Miss 2018, était passée à la prison civile de Tsévié. Les détenus restent donc une cible privilégiée…

Oui et non. Nous perdons, dès fois, cette attention de regarder nos frères et sœurs qui se retrouvent soit dans les hôpitaux soit dans les prisons. Personne ne va à ces endroits de gaieté de cœur. Ce sont des situations qui nous y conduisent toujours. A la prison, tout le monde n’est pas forcément coupable, il y a des gens qui y arrivent de façon non désirée c’est-à-dire sans avoir posé un acte répréhensible qui mérite une telle sanction. Je trouve qu’il faut, de temps en temps, aller voir ces personnes pour qu’elles ne se sentent pas oubliées. En réalité, la Miss Cornelia n’avait pas totalement fini son projet social. Le choix est donc fait pour que Mlle Ichabatou poursuive et termine ce projet. C’est pourquoi il n’y a pas que la prison dans ses activités, il y a aussi le volet Environnement qu’elle continue.

A la prison civile de Tsévié, faisant palpiter son grand coeur, Mlle Ichabatou GNONGBO TCHORO a laissé des traces. Qu’a-t-elle fait concrètement?

Ah ! Je vois de quoi vous voulez parler. Oui, effectivement, quand elle a effectué cette visite de prospection à la prison civile de Tsévié, en discutant avec les détenus, elle a été touchée par le cas de cette femme qui devait de l’argent à un tiers. Vu l’état de la dame, elle a décidé de l’aider. C’est ce qu’elle a fait sur son budget personnel en payant ce que la dame devait à ce tiers pour qu’elle recouvre sa liberté. Il arrive, dès fois, des situations où les Miss elles-mêmes font parfois des actions directes et individuelles à des personnes. Elles ont un budget pour cela. Le Comité ne s’en mêle pas.

Bien avant Tsévié, qu’a fait la Miss depuis son élection?

Le mandat d’une Miss n’est pas de tout repos. Une année de mandat, ce sont des mois et c’est aussi un seul jour c’est-à-dire que c’est à la fois si lointain et si proche. Du coup, il faut tout temps bouger. Le mandat de Miss est fait de trois étapes. Il y a d’abord les voyages à l’étranger pour les rencontres avec les partenaires, ensuite l’exécution du projet social et, enfin, sa vie estudiantine. Car être élue Miss ne signifie pas qu’il faut abandonner les études. C’est d’ailleurs inscrit en gras dans le contrat signé avec le Comité. Alors, pour les voyages, Mlle Ichabatou a été déjà en France pour le Salon International du Tourisme Top Résa, qui a lieu chaque année à Paris, porte de Versailles. A cette occasion, elle a animé le stand du Togo et contribué à vendre la destination Togo aux visiteurs. Elle a également rencontré des partenaires européens du Comité pour la recherche du financement de son projet social. Ce sont nos partenaires qui nous aident souvent. Ensuite, elle est revenue pour des actions au pays où elle a également fait le tour des partenaires, toujours en lien avec la recherche de financement de son projet social. Vous savez que le projet social des Miss n’est pas connu d’avance. C’est à son élection qu’elle décide de ce qu’elle va faire au cours de son mandat. Alors, il faut faire un état des lieux et aller vers les partenaires pour le financement. C’est comme cela que les choses se passent.

La Miss Togo 2018 serait actuellement en France, vous confirmez?

Oui, je confirme. Elle est retournée en Europe.

 Quel est le but de ce voyage dans l’hexagone?

 

C’est juste pour répondre à une invitation de l’Association Picardie Togo, un partenaire traditionnel du Comité Miss Togo qui mène depuis des années déjà des actions au Togo dans divers domaines. Elle va profiter du séjour pour rencontrer d’autres partenaires sociaux du Comité.

Un coup d’œil sur l’agenda de la Miss, on y retrouve quoi après la France?

Après son séjour, elle revient au pays pour démarrer le projet social avec les moyens disponibles. En plus, elle a d’autres engagements au pays à honorer que nous n’allons pas détailler ici. Mais vous serez informés au fur et à mesure des activités qui seront inscrites dans son agenda.

Miss Cédéao se déroule généralement en décembre. Mlle Ichabatou GNONGBO TCHORO se prépare-t-elle à cette compétition de la beauté sous régionale et quelles sont ses chances de rafler, pour une première fois, la couronne?

Miss CEDEAO, c’est vrai que c’est décembre et c’est la Côte d’Ivoire qui va accueillir l’événement cette année. Mais je ne crois pas que cela va se tenir. J’ai parlé avec le président du Comité Miss Côte d’Ivoire, Victor YAPOBI, qui est en train d’étudier actuellement la situation par rapport à l’organisation. Je crois plutôt que la compétition va être reportée à l’année prochaine.

 24 ans après le lancement de cette compétition, M. Gaspard est-il fier de son initiative?

Fier de cette initiative comme tu le dis, je dirai oui et non. Nous avons fait du chemin depuis 24 ans, mais il nous reste encore à faire. S’il faut être fier, je dirai que c’est le public togolais qui apprécie mieux ce que nous faisons et nous lui sommes plutôt reconnaissants pour l’engouement que l’événement maintient chaque année. Et comme je le dis souvent, l’élection Miss est une affaire de nous tous, de tous les Togolais, car la Miss parle au nom du Togo lorsqu’elle est à l’étranger. C’est pourquoi nous sommes ouverts à toutes les propositions pour améliorer ce qui est déjà fait. Nous, au Comité, nous essayons de mieux nous comporter à chaque édition et nous pensons bien faire. En même temps, nous avons cette impression qu’il nous reste encore du chemin pour parfaire totalement cette organisation. Donc nous devons continuer cette mission, celle de donner une visibilité au Togo par rapport à sa culture, de valoriser notre patrimoine culturel au plan national et à l’international avec les voyages de la Miss. Le Togo a encore besoin d?être connu à l’international, il y a du travail à faire.

24 Miss au tableau des couronnées, 24 histoires différentes, êtes-vous heureux aujourd’hui en voyant ce qu’être Miss a fait de leur vie?

Evidemment, cela fait 24 ans années consécutives que nous avons démarré cette aventure. Donc, j?ai 24 Miss, à commencer par la première, Nathalie Montgolfier. Je ne dirai pas heureux, je préfère dire plutôt satisfait jusqu’à présent de ce qui est fait, pour moi-même et pour elles aussi. Et comme vous l’avez dit, c’est 24 histoires différentes qui m’ont aussi aidé dans cette aventure. La plupart des Miss élues jusque-là ont réussi dans leur vie. Il y en a qui sont au pays et travaillent. D’autres ont fait librement le choix de vivre à l’étranger, elles y sont également bien installées. Et il y a les dernières qui continuent, pour leur moment, leurs études. C’est une grande satisfaction pour moi.

Merci M. le président, et pour terminer cet entretien?

Je vous remercie beaucoup pour cette opportunité. Merci à vous et aux journalistes grâce à qui l’événement pénètre le public togolais. Nous adressons toutes nos reconnaissances à ce public qui nous soutient tout le temps par rapport à sa patience. Merci aux plus hautes autorités du pays qui ne ménagent aucun effort pour nous accompagner chaque fois. Nous sommes ouverts pour prendre toutes les nouvelles idées qui viendraient nous aider à avancer.

Avec symphonie

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