Ce mardi 24 janvier 2023, la communauté internationale a commémoré la Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante. A cette occasion, le Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration Régionale et des Togolais de l’Extérieur, Prof. Robert DUSSEY a appelé tous les Africains du continent et de la diaspora à s’engager pour une Afrique nouvelle, dont la culture sera respectée partout dans le monde.
Pour le ministre Dussey, cette journée, qui est à sa quatrième édition, s’inscrit dans la droite ligne de la décennie des personnes d’ascendance africaine (2015-2024), par laquelle l’assemblée générale des Nations unies a réaffirmé l’importance de l’apport des cultures africaines, aussi riches que diversifiés, à l’édification d’un monde prospère.
Il a fait savoir que « Le 24 janvier n’est pas une date choisie au hasard. Elle coïncide en effet avec l’adoption en 2006 de la Charte de la renaissance culturelle africaine par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. En réalité, les cultures africaines se manifestent aujourd’hui partout dans le monde, car elles sont portées non seulement par les habitants du continent, mais également par les diasporas africaines, qu’elles soient anciennes ou actuelles ».
Le ministre togolais a relevé que la diaspora ancienne est celle qui, au gré de l’histoire, a été contrainte à s’établir hors de l’Afrique et y a laissé une descendance importante et dynamique qui aspire aujourd’hui à nouer des liens plus étroits avec le continent africain.
« Du Brésil à Haïti, de la Jamaïque aux Antilles, la culture africaine s’exprime dans sa diversité. C’est toujours guidé par cet idéal d’associer étroitement la diaspora africaine et les peuples, d’ascendance africaine à l’édification d’une Afrique nouvelle, digne et prospère que le Togo a œuvré pour que les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine déclarent la décennie 2021-2031, Décennie des racines et des diasporas africaines », a-t-il rappelé.
Au-delà de la promotion de la culture qui est un vecteur de création d’emplois et de richesses, la décennie des racines et des diasporas africaines, d’après le Chef de la diplomatie togolaise, entend mobiliser la diaspora africaine, reconnue comme la 6ème région du continent, pour sa plus adéquate contribution au processus de développement du continent dont l’agenda 2063 demeure la trame de fond.
C’est également dans cette dynamique que le Togo organisera l’année prochaine le 9ème Congrès Panafricain sur le thème : « Renouveau du panafricanisme et place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir », rappelle le ministre togolais.
Pour celui-ci, ce rendez-vous sera l’occasion pour tous les Africains préoccupés par le devenir du continent de réfléchir sur comment inventer une nouvelle vision et une forme d’association humaine qui puissent permettre à l’Afrique de se prendre véritablement en main.
Pour cette occasion, le ministre a lancé un appel solennel à toutes les organisations et regroupements d’associations des diasporas africaines partout dans le monde à s’associer à ces initiatives pour, qu’ensemble, nous puissions poser les bases d’une Afrique nouvelle. Il y a une page d’histoire à écrire et chaque Africain, chaque afro-descendant peut y contribuer ».
Il dit être convaincu qu’à travers la production de “contenus culturels”, les Africains peuvent “infléchir graduellement” le narratif sur l’Afrique en mettant en exergue leurs valeurs intrinsèques, qui sont souvent méconnues par le reste du monde.
Il rajoute que « Toutes les cultures du monde ont droit à un égal respect. Pour cela, nous prônons l’africanophonie, qui n’est pas un rejet des langues héritées du colonialisme, mais une promotion de nos langues locales, aujourd’hui mise en valeur par l’ONU à travers la Décennie internationale des langues autochtones (2022-2032) et que l’africanophonie, c’est aussi rêver d’une Afrique qui ne rougit pas de sa singularité culturelle et de son apport civilisationnel à l’humanité, c’est rêver d’une Afrique fière d’elle-même, de ses racines et qui s’assume dans sa différence par rapport au reste du monde ; c’est rêver d’une Afrique qui fait entendre sa voix sur les grands sujets de l’actualité internationale, surtout ceux qui la concerne ».