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Ce jeune ghanéen transforme les pneus en carburant

Plusieurs centaines de tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année au Ghana. Face aux carences des solutions de recyclage, la plupart des déchets sont brûlés. Une situation environnementale catastrophique. Seth Quansah les récupère et les transforme en carburant.
Une épaisse fumée noire s’échappe d’une zone industrielle à Tema, une ville située à une dizaine de kilomètres à l’est d’Accra, la capitale ghanéenne.

« Ce sont des personnes qui brûlent des pneus pour en récupérer l’acier« , soutient Seth Quansah. Le jeune entrepreneur de 29 ans a fondé en 2015 Alchemy Alternative Energy, une entreprise spécialisée dans la transformation et le recyclage de pneus en carburant. Car il n’est pas rare de trouver des pneus abandonnés le long des routes des grandes villes du pays ou bien encore brûlés. « Les conséquences pour l’environnement sont catastrophiques« , poursuit le jeune homme.

Seth Quansah, qui a suivi une formation de chimiste aux Etats-Unis, a vu l’opportunité de promouvoir « l’entrepreneuriat social« . « Les pneus sont faits à partir de pétrole, et il y a une technique, la pyrolyse, qui permet de récupérer le carburant », avance-t-il.

Le jeune homme a installé les locaux de son entreprise à Prampram, dans la banlieue de Tema. Une énorme citerne, qui peut contenir jusqu’à 300 pneus est utilisée pour la transformation en carburant. « Les pneus que nous récupérons ne sont pas brûlés, ils sont mis dans les citernes et chauffés jusqu’à 400 degrés pendant 7 heures ce qui permet de les décomposer et de récupérer le carburant, poursuit-il. Un procédé qui ne dégage pas de fumée et limite l’impact environnemental. »

1,5 million de tonnes de pneus recyclés

« Depuis quatre ans, nous avons recyclé plus de 1,5 million de tonnes de pneus« , s’enorgueillit Seth Quansah. La pyrolyse permet aussi de récupérer du noir de carbone, utilisé notamment dans l’agriculture et pour la construction de route, et de l’acier. « Nous vendons le noir de carbone à des entreprises locales« , poursuit le jeune homme, qui vient d’en vendre plus de 40 tonnes. « Mais nous en avons encore plus de 30 tonnes disponibles« , estime-t-il.

La petite entreprise emploie aujourd’hui directement 8 personnes, et plus d’une centaine sont impliquées, notamment pour aller collecter les pneus. Alchemy Alternative Energy, qui a bénéficié initialement d’un soutien d’un investisseur aux Etats-Unis, a reçu plusieurs pris, notamment du programme des Nations Unies pour le développement et du Ghana Climate Innovation Center de la Banque mondiale.

« Mais nous ne sommes pas soutenus par les autorités« , déplore-t-il, estimant que l’agence de protection de l’environnement (EPA), cherche « davantage à nous taxer qu’à nous aider« . Mais le jeune entrepreneur veut croire que « des solutions alternatives finiront par s’imposer« .

« Dans les années à venir, je veux recycler jusqu’à 200 tonnes de déchets plastiques chaque jour, et aujourd’hui, nous n’en sommes qu’à 7 tonnes, donc nous avons encore des marges de progression« , estime-t-il.

Avec afropreneuriat.net

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