Dans l’affaire Ignace Sossou, rien ne semble bougé pour le jeune journaliste. Il va devoir encore retourner en cellule en attendant la date du 19 pour enfin savoir si le juge le condamne pour les 12 mois requis par la partie civile ou s’il le relâche purement et simplement comme le réclame sa défense.
La partie civile s’attaque au journaliste qui aurait glissé un point de suspension dans la phrase du procureur. « Parlant des propos concernant la coupure d’internet, a-t-il précisé les élections législatives de 2019 ? Les… (points de suspension), étaient-ils dans les propos du procureur ? Ce n’est pas mot pour mot ce que le procureur a dit » . Ce serait sur ces remarques que l’accusation fonde ses propos selon lesquels le journaliste aurait sorti le discours du procureur de son cadre. Pour sa riposte, « Je vous supplie, redorer le blason… », a rétorqué Maître Robert Dossou de la défense.
Répondant à la partie civile qui estime que l’accusé désirait simplement mettre à mal le procureur avec sa hiérarchie, la défense indique que si c’était des tweets qui encensent le gouvernement, le journaliste Ignace Sossou ne se retrouverait pas en prison . « Lorsqu’il y a des erreurs dans sa publication, on exige un droit de réponse. On ne poursuit pas », soutiennent les avocats du journaliste Ignace Sossou. Pour Me Robert Dossou de la défense, Il n’y a aucune infraction. A ce titre, il demande la relaxe pure et simple du journaliste.
La liberté de la presse au Bénin est certain mais depuis « l’accession au pouvoir en 2016 du président Patrice Talon », et « l’adoption, en avril 2018, d’une loi portant code du numérique, dont certaines dispositions répressives entravent la liberté de la presse en criminalisant les délits de presse en ligne » les journalistes béninois font les frais de la justice.
C’est en vertu de cette loi qu’Ignace Sossou est actuellement entre les mailles de la justice à pointer sur son site Reporter sans frontières.