
Des défis de la justice togolaise sont énormes. Des magistrats s’organisent pour venir à bout de certains dont la Corruption, concussion, manque de conscience professionnelle, démarchage, personnel insuffisant, locaux vétustes.
Défis que l’USYMAT (Union Syndicale des Magistrats du Togo) s’emploie à relever depuis sa création en novembre 2018. Ce samedi 11 mai 2019, les membres de cette unité syndicale étaient en assemblée générale extraordinaire dans les locaux de la cour d’appel de Lomé, pour réfléchir sur « l’indépendance du juge judiciaire et les nécessités de l’ordre public ».
Devant un parterre de professionnels de la justice, venus de diverses institutions et associations du Togo, le président de l’USYMAT a d’abord dressé le tableau d’une justice qui présente un « visage qui n’honore point notre pays ». « La justice togolaise est malade, décriée, vilipendée. Le justiciable en a perdu toute confiance ; car les maux qui rongent l’institution judiciaire sont innombrables: lenteur, démarchage, corruption, concussion inconscience professionnelle, intrusions ou ingérences intempestives, personnel insuffisant, locaux vétustes et inappropriés, manque de moyens logistiques etc », a déclaré Adamou Beketi.
Ces défis sont d’autant plus difficiles à relever qu’il y a un émiettement des associations de magistrats au Togo. Adamou Beketi en appelle donc à une synergie d’actions pour tirer la justice togolaise du fond du gouffre. «Si nous souhaitons aboutir à la fusion, il conviendra pour chaque magistrat d’abandonner ses privilèges égoïstes au profit de l’intérêt de la magistrature. Cela passera à coup sûr par un dialogue franc et sincère entre tous les magistrats», a expliqué le premier responsable de l’USYMAT avant de préciser qu’il « ne s’agira pas de se fondre dans une entité de façade où il y aura des magistrats à part entière d’un côté et des magistrats entièrement à part de l’autre ; ni des magistrats loyaux d’une part et des magistrats rebelles d’autre part ; mais d’entreprendre des mutations profondes pour permettre l’éclosion de tous les courants de pensées de façon à susciter une synergie en vue de la conquête réelle de l’indépendance du pouvoir judiciaire ».
Depuis plus de vingt ans, des associations et syndicats de magistrats existent au Togo, mais les problèmes de la justice togolaise existent toujours. Ils sont caractérisés par leur incapacité à se fédérer autour d’une vision commune préférant s’accrocher aux intérêts partisans au détriment du collectif. C’est donc une lourde mission que veut accomplir l’USYMAT.
