Violence et harcèlement dans les lieux de travail: le Réseau des Femmes ITF- Togo interpelle le gouvernement à ratification la convention 190
Le Réseau des Femmes International Transport Workers Fédération (ITF) Togo dans le cadre de la campagne mondiale lancée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) pour promouvoir la ratification et l’application de la convention 190, la Recommandation 206 de l’OIT, relatives à la violence et le harcèlement au travail, et à l’occasion, de la Célébration de la « journée des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes », en collaboration avec le mouvement syndical mondial a initié un point de presse sous le thème: « En route vers la ratification de la convention 190 pour l’élimination de la violence et le harcèlement en milieu du travail au Togo » ce 25 novembre 2022 à Lomé.
Cette conférence de presse a permis à ce réseau de femme de faire une déclaration liminaire pour inviter les autorités à ratifier la convention 190 adoptée en juin 2019 sur la violence et le harcèlement, qui protège tous les travailleurs et travailleuses quel que soit leur statut. Elle donne aux syndicats l’élan nécessaire pour combattre ce fléau dans le monde du travail. Elle permet de changer de mentalités, de promouvoir la non-discrimination et l’égalité au travers de campagnes et les négociations collectives.
Ainsi ces braves femmes syndicalistes faisant d’une pierre trois coups, répondent aux invitations de la Fédération Internationale des Ouvriers du Transport « ITF » et de la Confédération Syndicale Internationale « CSI », à une synergie d’actions du monde syndical et celui des associations afin d’amener les Gouvernements à la ratification et l’application effective de la convention 190 et sa recommandation 206.
Pour Madame ANIKA Manavi, Présidente du Réseau des femmes ITF-TOGO, Représentante des femmes, ITF de l’Afrique francophone de l’ouest et du centre au sein du Comité Mondial des femmes ITF “La convention 190 est une norme internationale très inclusive par ce que la violence ne date pas d’aujourd’hui.
Cette convention qui concerne tous les secteurs, tous les travailleurs, dans toutes catégories confondues, s’adressent à toute la société dans laquelle nous sommes notamment les hommes, les femmes comme les enfants. « Cette convention concerne tout le monde, il n’y a pas de distinction, les travailleurs, les employeurs, même dans les maisons, ceux que nous appelons les domestiques, dans le domaine des médias, ils sont concernés. Donc tous les travailleurs sont concernés par cette convention, a clarifié la présidente ANIKA Amavi tout en réitérant leur vœu que les autorités ratifient cette convention pour qu’il n’y ait plus de violences dans le monde du travail.
Ces violences sont notamment la violence sexuelle, la violence psychologique et physique. “Si tu n’es pas sujet de violence sexuelle, tu peux être sujet de violence psychologique, te parlant mal en utilisant des termes qui dégradent tu es violenté. Il faudrait que nous soyons en bonne santé, en vie pour travailler parce qu’il y a une relation intrinsèque entre la vie à la maison et la vie au lieu de travail, même sur la route de travail » a-t-elle défendue.
Les statistiques sur le plan national révèlent que près de trois femmes sur dix (29%) ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Cette proportion est plus élevée parmi les femmes en rupture d’union (41%). Environ une femme sur dix (11 %) a subi des violences sexuelles à n’importe quel moment.
Face à cela, les partenaires sociaux que sont les Centrales syndicales, en collaboration avec la société civile, ont organisé des séances de renforcement des capacités de leurs bases, à mieux appréhender les termes de cette convention 190 afin d’amener le gouvernement à sa ratification.
Dans ces démarches, il se révèle que le gouvernement togolais qui avait participé à la séance d’adoption de la C190 en juin 2019 à Genève, a selon le rapport des experts de l’OIT au cours de la 110 ème session, a déjà déposé le projet de ratification sur la table de l’assemblée nationale depuis le 17 septembre 2019. Des courriers ont été envoyés courant octobre 2022.
Au sein de la société, le sujet est considéré comme tabou c’est pourquoi le Réseau de Femme, mène des actions pour que la parole soit libérée afin que leur effort soit couronné de succès, à travers des sensibilisations, des formations, des lobbyings afin de permettre aux uns et aux autres victimes de violences puissent briser le silence. Aussi au niveau du réseau des Femmes ITF-TOGO, une cellule a été mise en œuvre qui regroupe de différents représentants de syndicat. Ceux-ci veillent et traitent des cas de sujets de violences afin que ces cas de violences soient dénoncés et punies par les autorités. Des actions sont en cours pour multiplier des actions pour que les autorités soient informées et qu’ils prennent à bras le corps ce dossier pour sa ratification rapide.
