Et si on vous disais que le Togo a une île ?
Difficile à avaler, d’autant plus que nul part dans aucun document officiel du Togo n’est mentionné cette île. Et pourtant elle existe bel et bien et abrite une cinquantaine de personnes.
Hadjivi (le porc a mis bas) c’est le nom donné à cette surface de terre entourée d’eau, située entre le Togo et le Bénin à 11 km d’Afagnan dans le canton d’Agbétiko, (préfecture de Bas-mono).
Genèse de l’île
Hadjivi était autrefois une plaine fertile que des agriculteurs originaires de Glidji on investi dans les années 1800. La mutation de cette terre en île s’est faite un beau matin. Un descendant des autochtones s’en rappelle encore comme si c’était hier. «(…) 09 octobre 1989, moi j’étais encore jeune. On s’est réveillé ce jour et on a constaté que la terre présentait une fissure par endroit. Jusque tard dans la journée, l’eau( le fleuve Mono) s’est avancée dans les trous ou espaces laissés par cette casse. Et c’est comme cela que ça a commencé jusqu’à s’agrandir. Un truc de quelques mètres s’est élargi sur plus de 35m (…)».
Notre témoin Ayikoé Koutodjo, chef des lieux vit essentiellement de l’agriculture, du commerce et de la pêche sans doute tout comme les autres habitants de l’île.
Pour rejoindre l’île, ce sont des gymnastiques sur gymnastiques mais qui en valent la peine une fois que vous découvrez le paysage enchanteur de l’île.
En 2016, une équipe de la radio Mokpokpo FM s’est rendue sur les lieux. Ils racontent : « La fraîcheur du Mono, le parfum des herbes et plantes, des ressources halieutiques, fauniques et floristiques dont certains sont inscrites sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)» rendent le site «attirant». Apparement, en s’y promenant, il est probable de tomber nez à nez avec des espèces animales comme le tragelapus speckii, connu sous le nom de singe au ventre rouge et d’autres espèces végétales impressionnante selon Marcellin Kossi Mensah, forestier de formation.
Mais avant de caresser des yeux le magnifique spectacle qu’offre cette île, on vous le disait tantôt, ce sont des gymnastiques à faire. Il vous faut traverser le Mono par deux fois. Une première traversée vous mènera sur le sol béninois. N’ayant crainte, vous ne vous êtes pas trompé. Après 500 m de marche vous tomberez sur une branche morte du Mono. C’est après cette deuxième traversée que vous arrivez à destination. Vu de loin, l’ile Hadjivi vous envoûte et quand vous mettez pied à terre, c’est presque le paradis.
S’il est reconnu, entretenu et ajouté au patrimoine touristique du Togo, ce site si accueillant pourrait drainer chaque année plus d’une centaine de visiteurs curieux venus admirer la beauté du paysage.
Un premier effort de mise en valeur non poursuivi a voulu récemment faire de l’île une réserve de biosphère transfrontalière du Mono entre le Togo et le Bénin.
Vivement que ce projet reprenne vie.
