« Merci, Akpe Kaka, Nlabalè. » Ces mots de gratitude ont résonné le 23 et le 30 décembre 2024 à Lomé et à Kara, prononcés par plus d’une centaine d’enfants lors d’une cérémonie organisée par l’Association Refuge pour Enfants Togo (RET).
Fidèle à sa mission depuis sa création en 2009 par Mme Prisca Ahialegbedzi-Agbonegban, l’association a une fois de plus illuminé les fêtes de fin d’année pour les enfants vulnérables du Togo. À Lomé comme à Kara, RET perpétue une tradition d’entraide et de solidarité.
Une cinquantaine d’enfants comblés à Lomé
Cette année à Lomé, des kits alimentaires comprenant du riz, de l’huile et des biscuits ont été distribués à une cinquantaine d’enfants, leur permettant de célébrer dignement les fêtes.
Au-delà des dons matériels, l’association a offert des moments de partage et de bonheur. Les enfants ont savouré sur place des repas soigneusement préparés, accompagnés de boissons. Dans une ambiance festive, ils ont chanté, dansé et exprimé leur gratitude envers les donateurs. Fabrice, l’un des bénéficiaires, a partagé sa joie : « Je suis très heureux. Aujourd’hui, nous avons eu de quoi faire les fêtes de fin d’année. Je remercie les donateurs. Que Dieu leur rende au centuple. »
Clarisse Ahonsou, coordinatrice d’activités à RET, a exprimé sa satisfaction : « Les enfants sont contents, ils sont très joyeux de pouvoir recevoir des cadeaux. Nous avons vu leur sourire très riche. Nous souhaitons une bonne santé et que le Seigneur bénisse nos donateurs. »
Une centaine d’enfants dans la joie à Kara
L’association RET a également apporté son soutien aux enfants démunis et orphelins du canton de Lassa, dans la commune de Kozah.
Le 30 décembre 2024, plus de 100 enfants ont reçu des kits alimentaires composés de riz blanc, de spaghettis, de boîtes de tomates, de bidons d’huile, de biscuits, de bonbons et de sucreries, ainsi qu’un repas chaud.
La cérémonie s’est tenue au centre public d’Agbandandé en présence de la représentante du maire de Kozah 1, Awadi Alimata, du représentant de RET, Aloua Kpatcha Paul, des chefs coutumiers, des parents, tuteurs et des responsables du comité villageois de développement.
Dans son allocution, la représentante du maire a salué cette initiative, la qualifiant d’exemple inspirant de responsabilité sociale et de solidarité. Elle a souligné que ce geste représente un investissement dans l’humain en permettant aux enfants vulnérables de célébrer les fêtes de fin d’année comme tous les autres enfants du monde.
Le représentant de l’association RET a rappelé que l’objectif de l’institution est d’offrir de la joie et de leur faire savoir qu’ils sont les relais de l’avenir. Au nom de la présidente de l’association et de la marraine Tatiana Geiser, il a réaffirmé l’engagement de RET envers le soutien des enfants.
Au-delà des fêtes de fin d’année, RET agit tout au long de l’année pour améliorer le bien-être des enfants défavorisés.
En septembre 2024, dans le cadre de l’initiative « Youpi Rentrée 2024 », l’association avait distribué des kits scolaires à 150 enfants, leur offrant des fournitures essentielles pour une rentrée réussie. Ces actions visent à lutter contre la pauvreté, à prévenir le décrochage scolaire et à redonner espoir à des enfants souvent confrontés à des conditions de vie difficiles.
Avec des sourires sur les visages et de la joie dans les cœurs, l’Association Refuge pour Enfants Togo incarne l’esprit de Noël et de solidarité.
Le Lycée de Tchékpo-Dédekpoé, dans la préfecture de Yoto, a célébré ce mardi 21 janvier 2025 l’inauguration officielle d’un nouveau bloc administratif, fruit de la générosité de l’association Yotonor Togo Normandie, basée en France et dirigée par Patrice Lefèvre.
L’événement a rassemblé plusieurs personnalités, notamment Dr Pyabalo Nabedé, représentant le Professeur Komlan Dodzi Kokoroko, Ministre des Enseignements Primaire et Secondaire, ainsi que Dr Norbert Attignon, médecin anesthésiste et vice-président de l’association. Des autorités militaires, administratives et une délégation française de Yotonor ont également honoré la cérémonie de leur présence.
Construit pour un coût total de 35 millions de francs CFA, ce nouveau bâtiment comprend une bibliothèque moderne, une salle des professeurs, un bureau du proviseur et une infirmerie. Cet investissement vise à améliorer considérablement les conditions de travail des enseignants et à offrir aux élèves un environnement plus propice à l’apprentissage.
La cérémonie, riche en émotions, a été marquée par des prestations de groupes folkloriques valorisant le patrimoine culturel local et par une forte participation des habitants. Le représentant du ministre a salué cette réalisation en appelant la population de Yoto à préserver l’esprit de cohésion sociale. Il a exprimé sa gratitude envers l’association Yotonor pour son engagement en faveur de l’éducation.
Très satisfait, Dr Norbert Attignon a qualifié ce projet de symbole de coopération et d’amitié. La cérémonie s’est conclue par la plantation de deux boutures de chêne, offertes par la commune d’Allouville-Bellefosse en France, en signe de collaboration durable entre les deux communautés.
Il est important de souligner que l’association Yotonor Togo Normandie n’en est pas à son premier geste en faveur de Tchékpo-Dédekpoé. En 2016, elle avait organisé des consultations médicales foraines dans le village. En 2024, elle avait reçu un certificat d’honneur des mains du chef canton pour ses multiples actions au profit de la population.
Ce nouveau bloc administratif symbolise une avancée majeure pour le Lycée de Tchékpo-Dédekpoé et témoigne de l’engagement constant de l’association Yotonor en faveur du développement local.
La 3ᵉ édition de la louange d’action de grâces et de reconnaissance s’est déroulée ce dimanche 19 janvier 2025 à Lomé à Adidogomé-Assiyéyé.
C’est un évènement qui vise à témoigner la gratitude du Seigneur pour ses bienfaits et sa bonté pour le Togo. Organisé par les responsables d’Alléluia Ministries, cet événement a permis comme à l’accoutumée, de rendre gloire à Dieu pour ses bienfaits dans la vie des togolais.
Placée sous le signe du Saint-Esprit, la rencontre de cette année était centrée sur le thème inspirant : « Emmanuel, Dieu avec nous » (Matthieu 1:23). Elle a rassemblé des fidèles, des habitants du quartier et de nombreux invités, parmi lesquels figurait le frère Florent-Marie, hôte d’honneur de cette célébration.Durant plus de trois heures, les participants ont loué et glorifié Dieu dans une ambiance fervente, marquée par des guérisons, des miracles et le salut d’âmes.
Le site, bondé de fidèles venus de divers horizons, a été le théâtre de moments intenses de communion spirituelle. Le prédicateur principal, le frère Florent-Marie, a partagé l’origine divine de cet événement : « Avant tout, je rends gloire et grâce au Seigneur. Un jour, Dieu m’a soufflé dans le cœur de chanter son nom dans le quartier. C’est ainsi que ce programme est né », a-t-il confié avec émotion.
Le comité d’organisation, visiblement satisfait du déroulement de cette édition, ambitionne d’en faire une célébration encore plus grandiose l’année prochaine. À cette occasion, le frère Florent-Marie a également prié pour l’exécutif togolais, implorant la grâce divine sur les dirigeants du pays.
Cette troisième édition d’action de grâces a non seulement comblé les attentes des participants, mais elle a également renforcé la foi et la reconnaissance de tous envers Dieu, marquant un nouveau pas dans la mission évangélique d’Alléluia Ministries.
Dans un rapport intitulé « Sur la piste de l’or africain : Quantifier la production et le commerce afin de lutter contre les flux illicites » publié en mai 2024, l’ONG Swissaid rapporte qu’en 2022, plus de 435 tonnes d’or ont été exportées en contrebande hors du continent africain, ce qui représente plus d’une tonne par jour soit, 40 % de la production du continent.
Le même rapport relève que la contrebande d’or en Afrique a plus que doublé entre 2012 et 2022. Et plus de la moitié de cet or qui est issu de l’exploitation artisanale est fraudé vers Dubaï. C’est le cas notamment de l’or du Cameroun et du Niger, deux pays qui ne partagent pas la même frontière mais dont le volume exporté vers cette destination est alarmant. Ghislaine Deudjui (Cameroun) Amma Moussa (Niger) Alors que le rapport dénommé “Cameroun, l’Or, secteur miné” publié par le Centre pour l’environnement et le développement (Ced) Cameroun et Publiez ce que Vous Payez (PCQVP) rendu public en 2022, renseigne que les Émirats Arabes Unis (EAU) ont déclaré avoir importé 11,7 tonnes d’or de production artisanale en provenance du Cameroun en 2018, le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les Industries extractives (ITIE, 2018) du Cameroun indique qu’au cours de la même année, moins d’une demi tonne d’or a été produit, soit 456 kg, d’une valeur totale de plus de 8,4 milliards Fcfa. Cet or provient des localités de Meiganga, Ngoura/Colomine, Garoua Boulaï, Bétaré-Oya, Beke/Ketté/Toro, Batouri, Ndélélé. Selon ce rapport du CED : « les artisans produisent 100 kg d’or par mois, soit environ 1,2 tonnes par an, dont 90% échappent au circuit formel ».
Les données Comtrade des Nations Unies rapporte que le Niger, qui partage également avec le Cameroun le même acheteur de l’or africain, a déclaré 1,858 tonnes d’or à destination de Dubaï pour l’année 2022, d’une valeur de 37,38 millions de Dollars. Dans le même temps, rapporte la même source, les Émirats Arabes Unis ont déclaré avoir importé du Niger, au titre de la même année, 42,4 tonnes d’une valeur de 2239 millions de Dollars, soit un écart de 40,542 tonnes.
Pour les acteurs du secteur minier, ces écarts témoignent de la proportion alarmante du trafic illicite qui entoure le secteur de l’or dans ces deux pays et les flux financiers illicites qui en résultent. Comment cet or est produit ? Comment est-il commercialisé ? Et par quel circuit arrive-t-il à échapper au contrôle des pays concernés ? Cameroun: Une exploitation artisanale qui continue malgré la mesure de suspension.
Kambélé, village minier situé à environ 5 kilomètres du centre-ville de Batouri, dans la région de l’Est Cameroun est l’un des points névralgiques d’exploitation de l’Or. Ce village marqué par des trous béants, creusés par les hommes, appartient au permis minier numéro 643 dénommé ”Batouri”. Malgré la décision de suspension des activités d’exploitation artisanale de l’or dans ce vaste chantier par le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmindt) le 23 septembre 2024, les riverains continuent de fouiller et creuser le sol à la recherche du précieux métal jaune. Jean Claude, la vingtaine dépassée fait partie des chercheurs d’Or rencontrés sur le site de Kambélé mardi 8 octobre 2024.
Il est environ 10h ce jour. Les rayons du soleil brûlent déjà la peau. Jean Claude arbore un simple t-shirt couleur kaki et un pantalon délavé. Sur le champ de mines, il n’est pas seul. Il est accompagné de deux autres personnes. Ensemble, ils creusent le sol, ramassent la terre boueuse, la rincent et nettoient le tapis qui sert à retenir les petits cailloux. Le travail est organisé entre les trois chercheurs d’or.
Leur objectif de la journée est d’obtenir au moins deux grammes d’or, dont la valeur au moment de nos échanges est évaluée à 40.000 Fcfa ( 66,35 Dollars) le gramme (g). “Nous espérons obtenir aujourd’hui entre 1,5g et 2g”, souhaite Jean Claude. Le jeune homme est très concentré sur le morceau de tapis vert qui retient la boue. Le butin de la journée de ces jeunes est très attendu par Ousmane, un “collecteur” rencontré sur le site. Son rôle est d’acheter les poudres d’or qui sont ramenées dans le chantier par les orpailleurs.
L’emplacement d’Ousmane est situé à environ 300 mètres des chercheurs d’or. Il est installé au centre du vaste chantier minier. A cet endroit, ils sont nombreux. La plupart des boutiques construites en matériaux provisoires et ateliers de couture installés dans la zone sont gérés également par ces derniers.
A Kambélé, “ils sont plus d’une centaine”, nous renseigne Bernard Bangda, consultant en mines. D’après Ousmane, les pépites d’or réunies à la fin de la journée sont ramenées dans les bureaux d’achats. En réalité, “nous travaillons tous avec les bureaux d’achats, ce sont eux nos véritables patrons et ce sont eux qui assurent la vente de cet or à l’étranger. Car l’or camerounais est vendu en majorité à Dubaï”, nous explique-t-il.
Trafic illicite et fuites de capitaux, le circuit de la contrebande
Comment cela se passe? “Une fois que l’or a quitté le chantier, il est acheminé dans les fonderies. Il est à nouveau pesé et fondu en lingot selon la quantité. Il n’y a pas de poids fixe car l’or se vend selon son poids. C’est sur la forme de lingot ou de gros cailloux qu’il est vendu”, nous explique-t-il sans entrer dans les détails de la vente à l’étranger car selon lui, il ne s’occupe pas de cette partie.
À Batouri, nous avons essayé de nous rapprocher de ses bureaux d’achats sans succès. Ils ont refusé de répondre à nos questions. Philippe Ibrahim, un collecteur que nous avons rencontré dans ce bourg à lui aussi essayé de nous mettre en contact avec son patron, en vain. Malgré les multiples négociations, il a refusé de nous recevoir. Philippe Ibrahim, âgé de 27 ans, travaille dans ce domaine depuis près de 10 ans. Sa collecte journalière s’élève à environ 30g par jour, calculette en main, soit près de 1,2 million de Fcfa, soit 1935,48 Dollars. Mais, “c’est en grande quantité que cet or est vendu à l’étranger. Nous avons aussi des clients locaux, qui achètent cet or pour faire des bijoux, nous travaillons aussi avec des responsables de bijouteries situés dans les villes de Douala et Yaoundé”, nous explique-t-il.
Il n’est pas impliqué dans le processus de vente de l’or à l’étranger, c’est son patron qui s’en charge, mais il réitère: “l’or collecté au Cameroun est vendu en grande majorité à Dubaï”. Et, les quantités collectées par ces bureaux d’achats ne sont pas connues du Minmidt. Pour tenter de comprendre le circuit, nous avons également rencontré des collecteurs et acheteurs indépendants, ainsi que la police douanière.
À Kambélé, un homme la trentaine dépassée, pantalon jean bleue, veste rouge, tennis noire bien polie, se joint à la masse de chercheurs d’or clandestins regroupés dans une fosse géante à plusieurs mètres de la position de Jean Claude et de ses compagnons de fortune. L’homme collecte le butin sur place et se rend lui-même dans les bureaux d’achats pour faire fondre son dû. Il est également en contact avec plusieurs chercheurs d’or ici. “Je suis dans la vente de l’or depuis quelques années. C’est un domaine qui rapporte pas mal. Je vends cela à l’extérieur, principalement à Dubaï”, indique-t-il sans donner plus de détails. L’or vendu à l’extérieur n’est pas toujours déclaré aux autorités nationales.
D’après notre source à l’aéroport international de Douala, qui a préféré garder l’anonymat: “les exploitants se présentent souvent avec des quantités d’or qui ne figurent pas dans le document d’exportation fourni par le bureau d’expertise au Minmidt. Très souvent, les quantités exportées sont supérieures aux quantités déclarées”.
Un autre commerçant indépendant que nous avons rencontré à Batouri, en dit un peu plus sur ce circuit de contrebande. « Pour faire sortir de l’or, ce n’est pas facile, surtout quand les quantités sont importantes et qu’on ne veut pas se faire taxer. Alors, il faut être de connivence avec les agents de Douane dans les aéroports. Tu peux ainsi circuler facilement. En plus, notre butin n’est pas exposé. Nous le dissimulons dans les bagages. Au préalable, il est emballé soigneusement dans des papiers non seulement pour traverser les frontières terrestres, mais aussi celles aériennes”, nous fait-il savoir sans vouloir être mentionné.
Photo réalisée par Ghislaine Deudjui: 17g de poudres d’or
Malgré les techniques de dissimulation, il arrive que la douane sévisse. En 2019, la Douane camerounaise a procédé à la saisie de 60 kg d’or non déclaré à l’aéroport de Douala dans les bagages d’un voyageur camerounais à destination de Dubaï. En 2016, une brigade minière dans la localité de Ndokayo à l’Est Cameroun a saisi de bouteilles de gaz remplies d’or. “Les commerçants utilisent plusieurs astuces pour faire passer leur or. Ils le dissimulent dans des sacs en cartoons, dans des sacs en bâches, ils ne manquent pas d’imagination”, fait savoir un source policière à Abong Mbang, ville située à 183,9 Km de Batouri, toujours dans la région de l’Est Cameroun. La dissimulation se fait aussi “ dans les effets des compagnies aériennes”, nous confie une autre source à l’aéroport de Douala. Selon le rapport de Swissaid, en 2020, les autorités camerounaises ont arrêté deux Canadiens et un Camerounais qui s’apprêtaient à exporter illégalement 250 kg d’or vers les EAU par jet privé.
En plus d’être un pays de production, le Cameroun est également un pays de transit. D’après Justin Chekoua, expert en gouvernance minière, “ Une partie de l’or de la République centrafricaine transite également par le Cameroun”. Le rapport « Understanding Money Laundering Risks in the Conflict Gold Trade From East and Central Africa to Dubai and Onward », publié en novembre 2020 par l’ONG The Sentry le relevait déjà.
Au Niger : plusieurs circuits de contrebande sont utilisés
Les pays comme le Niger sont aussi à la fois des pays de production et de transit. Les témoignages des orpailleurs, recoupés aux données douanières et ceux révélés par Swissaid nous permettent d’identifier trois circuits.
Le premier consiste à acheminer l’or vers la capitale pour le revendre à des sociétés étrangères basées à Niamey. Ces dernières l’exportent hors du pays, à destination de Dubaï. Les orpailleurs ayant travaillé sur le site de Djado, une commune rurale du Niger, dans la région d’Agadez indiquent que les orpailleurs de nationalité nigérienne, préfèrent exporter leur or vers Niamey via Agadez. “ Des fois, les gens collectent l’or pour l’acheminer à Dirkou (une commune de la région d’Agadez, ndlr) à travers un convoi. Il y a un hélicoptère qui achemine vers Agadez. Et d’Agadez vers Niamey ’’.
La grande partie de l’or du Djado prend la destination des pays tels que le Tchad et le Soudan. “ Pour les Soudanais et les Tchadiens, ils préfèrent ramener et vendre chez eux. Ils passent par la Libye ou par le Niger à travers Bilma (un département de la région d’Agadez, ndlr) ’’, rapporte Najib Harouna, originaire de la région de Zinder au Sud du Niger. Celui-ci a séjourné sur les sites de Djado et Chirfa au Nord-est du Niger.
Le troisième circuit est celui qui concerne l’or produit dans la région de Tillabéry, au Sud-Ouest du pays, en proie aux activités des groupes armés djihadistes. Selon l’acteur de la société civile Mounkaila Harouna, « ceux qui détiennent les comptoirs sont de nationalité étrangère et ils sont installés à Niamey ». Cet or est revendu à des négociants basés sur place qui l’achemine soit à Niamey, ou lorsque cela est possible, vers le Burkina Faso ou le Mali.
Parmi les sociétés qui exportent l’or produit au Niger, figure la compagnie des mines du Niger Comini, une société basée à Dubaï avec une représentation au Niger. Le cadastre minier du Niger, indique que cette société détient des permis miniers d’exploitation semi artisanale (Exposition minière à petite échelle, EMAPE). Le rapport Swissaid précise que l’or provenant du Niger est exporté soit par la voie terrestre en passant par le Sahara Nigérien et la Libye à destination de l’Europe via la méditerranée, en passant par les pays disposant d’un accès à la mer (c’est le cas notamment du Bénin, du Togo, de la Côte d’ivoire et du Nigeria). Une autre partie de cet or passe aussi par l’Afrique centrale à destination des pays ayant une flotte aérienne importante pour le transporter par voie aérienne.
Le vol et l’extorsion d’or alimentent le trafic au Niger Le Niger possède d’importantes réserves d’or naturel sur lesquelles il ne possède qu’un faible contrôle. La seule mine d’or exploitée de façon réglementaire dans le pays est aujourd’hui à l’arrêt tandis que l’orpaillage clandestin continue sous le regard du pouvoir public, qui malgré sa profession de bonne foi, n’arrive pas à faire face à ce trafic. Cela favorise les acteurs du crime organisé qui se servent davantage de cette manne pour asseoir leur emprise.
Une partie de l’or objet de la contrebande provient du vol et des extorsions. Selon l’orpailleur Najib Harouna, malgré la présence des forces de défense et de sécurité, les bandits qui maîtrisent la zone les contournent pour intercepter et dépouiller les orpailleurs. Il rapporte « lorsque nous avions quitté Agadez, nous avons été attaqués par des bandits vénus à bord de véhicules neufs lourdement armés, à seulement moins de 85 km d’Agadez ». En février 2022, suite à l’attaque d’un convoi d’orpailleurs pourtant sécurisé par des Forces de Défense et de Sécurité nigériennes, 125 kg d’or collectés ont disparu.
En octobre 2022, un véhicule avec à son bord 12 kg d’or a été braqué en plein centre-ville d’Agadez alors qu’il se dirigeait vers l’aéroport pour des formalités de voyage à destination de Niamey. En janvier 2024, une quantité de 1400 kg d’or a été saisie à l’aéroport d’Addis Abeba en provenance du Niger. Les autorités avaient alors procédé au remplacement du personnel en poste à l’aéroport et promis une enquête sur l’affaire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, on attend toujours les résultats de l’enquête.
Si cet or a été saisi, tel n’est pas le cas pour d’autres exportateurs. Les Nations Unies révèlent que seulement 4,38% de l’or exporté à partir du pays, a été déclaré par les autorités en 2022. Cela représente un écart important évalué à près de 41 tonnes, soit plus de 1100 milliards de Fcfa, ce qui représente plus de 1/3 du budget du Niger en 2022.
Ce qui justifie la contrebande
Tout comme le Cameroun, le Niger connaît des écarts flagrants entre les données de la production locale et les volumes exportés. Plusieurs raisons sont avancées pour justifier cette fraude à grande échelle. Désiré Nikiema, Économiste des ressources naturelles et de l’environnement, Spécialiste en Gouvernance des ressources extractives (Mines et Pétrole) explique : « Trois situations essentielles sont à la base de la contrebande de l’or à savoir l’informalité et le manque de système efficient de contrôle et la réglementation contraignante et non adaptée et la recherche de profit exacerbée/manque de civisme ».
Ces propos sont corroborés par le rapport de Swissaid qui cite le fait que dans plusieurs pays africains, le prix d’achat de l’or sur le marché parallèle est plus élevé que le cours du métal précieux sur le marché international. De plus, l’or est utilisé comme monnaie d’échange dans l’achat de marchandises à Dubaï. Celles-ci sont ensuite importées et revendues en Afrique avec une importante marge bénéficiaire.
“Les fluctuations des prix de l’or sur le marché international influencent directement les activités de contrebande. Lorsque les prix sont élevés, les incitations à contourner les voies légales augmentent, car les contrebandiers peuvent offrir des prix plus compétitifs que ceux proposés par les structures officielles” explique à son tour Jean Mballa Mballa, Directeur exécutif du Centre régional Africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec), par ailleurs membre de l’Itie-Cameroun.
La corruption et les lacunes dans le contrôle des circuits de commercialisation de l’or expliqueraient cette contrebande. Les collecteurs, les comptoirs ou bureaux d’achat ne sont souvent pas tenus de justifier l’origine de leur or. Au niveau du Cameroun, par exemple, la société nationale de mines (Sonamines), dont le rôle est d’assurer le développement du secteur minier, procèdent également à la collecte des taxes sur l’or auprès des exploitants de la mine semi-mécanisée, pourtant plus de 90% de la production de l’or est contrôlé par la mine artisanale. “La Sonamines est censée être décentralisée, mais sa jeunesse l’ empêche encore de matérialiser sa décentralisation. Bien qu’elle soit présente dans certaines zones d’exploitation aurifère, son réseau n’est pas uniformément développé à travers tout le pays. Cela crée des disparités dans l’accès aux services et aux opportunités de vente légale de l’or, ce qui peut exacerber les problèmes de contrebande”, complète Jean Mballa Mballa.
L’autre argument avancé dans le rapport Swissaid c’est que la difficulté à contrôler les flux d’or illicites résulte également du fait que la majorité des transactions se font non pas via le système bancaire classique, mais sous forme de « blanchiments de capitaux basés sur le commerce » ou via des systèmes de transfert de fonds parallèles. Un argument approuvé par Michael Ngouné, analyste financier. Pour ce dernier: “ Bien qu’il ne soit pas recommandé, le marché noir a effectivement moins de contraintes que le circuit formel, c’est la raison pour laquelle les trafiquants priviligient les circuits informels ”.
Pour lutter contre la contrebande de l’or, les gouvernements camerounais et nigérians ont pris quelques mesures. Au Niger, la nouvelle loi minière, la Loi n° 2022-033 du 5 juillet 2022 vise d’une part, à corriger les insuffisances constatées dans l’application de l’ancien code, intégrer les dispositions communautaires, et d’autres part à prendre compte les attentes de l’Etat ainsi que de la population et de créer les conditions nécessaires à une capture maximale des opportunités autres que fiscales, afin de faire du secteur minier un levier de développement durable.
Du côté du Cameroun, un nouveau code minier a été mis en place pour renforcer le rôle de la Sonamines et positionner les communes sur la mine artisanale. Seulement un an après la validation de ce code minier, le décret d’application n’a toujours pas été prononcé. “Si le décret d’application du code minier n’est pas disponible, on ne peut pas dire que c’est efficace. On ne peut pas tirer sur les agents des mines alors qu’ils n’ont pas tous les instruments pour faire appliquer la loi”, soutient Justin Chekoua, expert en gouvernance minière.
NB: Ce travail a été réalisé grâce à l’appui de Transparency international.
Dans une société où la reconnaissance des talents et des parcours d’exception devrait être une priorité, le traitement réservé à nos doyens dans le domaine de la culture au Togo est alarmant.
Les anecdotes et témoignages d’artistes et de personnalités culturelles écartés des événements majeurs sous prétexte qu’ils doivent « laisser la place aux jeunes » révèlent une tendance déplorable. Cette attitude n’est pas seulement injuste, elle est aussi contre-productive pour le développement culturel national.
La Valeur des Doyens : Un Capital Inestimable
Les doyens de la culture sont bien plus que des figures émérites. Ils sont les gardiens de notre histoire, les dépositaires d’un savoir-faire précieux et les modèles pour les générations futures. Leur expérience accumulée, souvent à travers des décennies de travail acharné et de créations remarquables, devrait être mise au service de l’avenir du pays. Or, au lieu de cela, ils sont trop souvent marginalisés ou ignorés lors des grandes cérémonies ou des décisions stratégiques.
Prenons un exemple concret : lors de la récente présentation des vœux au chef de l’État, une figure culturelle reconnue pour son parcours exceptionnel n’a pas été conviée. Lorsqu’il a interrogé un fonctionnaire du ministère de la Culture, la réponse donnée fut qu’« il est le doyen et doit laisser la place aux jeunes ». Cette justification, non seulement injustifiable, témoigne d’une vision réductrice de la collaboration intergénérationnelle.
Des Modèles Inspirants à l’International
De nombreux pays dans le monde considèrent leurs doyens comme des trésors nationaux. Voici quelques exemples qui devraient inspirer notre ministère de la Culture :
Japon : Les « Trésors Nationaux Vivants » sont une initiative où des artistes et artisans ayant atteint un niveau exceptionnel de maîtrise sont officiellement reconnus et soutenus par l’État. Ces doyens reçoivent des subventions pour transmettre leur savoir-faire aux générations futures. France : Les institutions culturelles mettent un point d’honneur à inviter et à honorer les doyens lors des grandes manifestations. Les « Maîtres d’Art », par exemple, bénéficient d’un soutien pour encadrer des apprentis, assurant ainsi la transmission des traditions. Ghana : Dans ce pays voisin, les doyens de la culture sont souvent au centre des événements nationaux et jouent un rôle consultatif dans la création de politiques culturelles. Leur expérience est valorisée comme une ressource essentielle pour le développement culturel.
Pourquoi Valoriser Nos Doyens ?
Transmission du Savoir : Les doyens possèdent une expertise qu’aucune formation moderne ne peut répliquer. Les ignorer revient à perdre un patrimoine immatériel précieux. Promotion des Jeunes : La mise en avant des doyens ne signifie pas éclipser les jeunes talents, mais leur offrir des modèles à suivre et des mentors pour progresser. Renforcement de l’Identité Culturelle : Une nation qui honore ses anciens démontre sa capacité à chérir son histoire tout en regardant vers l’avenir.
Appel aux Fonctionnaires du Ministère de la Culture
Le rôle du ministère de la Culture est d’être le garant de la valorisation des talents, jeunes comme anciens. Il est impératif de : inclure les doyens dans les événements officiels : Ils doivent être présents aux cérémonies et consultations importantes.
Créer un programme de reconnaissance : Une initiative semblable aux « Trésors Nationaux Vivants » pourrait officialiser leur statut et leur offrir un soutien pour transmettre leur savoir-faire. Sensibiliser à l’importance de l’expérience : Les fonctionnaires doivent comprendre que l’expérience est une richesse, et non un fardeau.
Valoriser nos doyens n’est pas une faveur, c’est un devoir. Il revient aux fonctionnaires du ministère de la Culture de montrer l’exemple en promouvant une politique de reconnaissance et d’inclusion des figures emblématiques de notre patrimoine. Le Togo, riche de talents et d’histoires, ne peut avancer sans s’appuyer sur ses piliers. Il est temps de réhabiliter la place des doyens et de faire d’eux des acteurs incontournables de notre avenir culturel.
Le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) a entamé, ce jeudi 16 janvier 2025, son 4e congrès statutaire à Lomé. Cette rencontre rassemble des soignants venus des quatre coins du pays ainsi que des organisations syndicales affiliées.
Pendant deux jours, les participants travailleront à redéfinir les bases du syndicalisme hospitalier, dans l’optique de le réinventer et d’adopter une nouvelle approche stratégique.
Les travaux de ce congrès permettront d’évaluer les réalisations de l’exercice précédent, de valider les prévisions budgétaires et d’élire un nouveau bureau exécutif pour le mandat à venir.
Cette édition revêt une importance particulière puisqu’elle coïncide avec le 20e anniversaire de la création du SYNPHOT. À cette occasion, plusieurs activités marquant ce jubilé de porcelaine seront dévoilées et intégrées aux travaux.
Placée sous le thème « Syndicalisation et développement », cette rencontre vise à sensibiliser les travailleurs sur leur rôle dans le développement du pays. Selon le secrétaire général du SYNPHOT, le Dr Gilbert Tsolenyanu, ce thème reflète la volonté de l’organisation d’encourager une implication plus active des syndicalistes, tant sur le plan financier que social.
« Se syndiquer est essentiel, mais il est également crucial de comprendre notre rôle dans le développement de la nation. C’est cette dynamique que nous souhaitons promouvoir », a-t-il déclaré.
L’ouverture du congrès a vu la participation de plusieurs personnalités, dont des représentants de l’Internationale des Services Publics, du ministère du Travail, de la CSI Afrique et de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT).
Mme Nadou Lawson-Oloukounle, coordinatrice générale de la STT, a salué la tenue de ce congrès, qualifiant le SYNPHOT de modèle de syndicalisme au Togo.
« Le SYNPHOT incarne un syndicalisme exemplaire, animé par des travailleurs engagés, conscients de leurs droits et de leur dignité. Ils savent concilier fermeté et flexibilité pour atteindre leurs objectifs, une qualité rare dans le paysage syndical mondial », a-t-elle affirmé.
Elle a également encouragé les congressistes à adopter un plan d’action ambitieux pour améliorer les conditions de travail et de rémunération, tout en œuvrant pour l’équité et la justice sociale.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le bureau sortant a rendu hommage à plusieurs membres pour leur dévouement à la cause du SYNPHOT. Des titres honorifiques ont été décernés à ces figures emblématiques du syndicat, témoignant de leur engagement dans la défense des droits des praticiens hospitaliers.
Le congrès, qui se poursuivra jusqu’au vendredi 17 janvier 2025, est une étape clé pour l’avenir du SYNPHOT. Les décisions prises permettront de définir une nouvelle feuille de route et de renforcer davantage le syndicalisme hospitalier au Togo.
La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a dévoilé la liste provisoire des candidatures retenues pour les élections sénatoriales prévues le 15 février 2025.
Cette liste comprend 92 candidats validés pour participer à ce scrutin, dont 40 représentent le parti Union pour la République (UNIR).
À l’issue de ces élections, 41 sénateurs seront élus. Les candidatures se répartissent géographiquement comme suit : neuf (9) pour la région des Savanes, neuf (9) pour la Kara, dix (10) pour la région Centrale, vingt-trois (23) pour les Plateaux et quarante-et-un (41) pour la région Maritime.
Le parti UNIR domine largement avec 40 candidats en lice, suivi par plusieurs autres partis et des candidats indépendants. Parmi eux, le Congrès des Républicains (CAR) et l’Alliance Démocratique pour le Développement Intégral (ADDI) présentent chacun deux (2) candidats, tandis que le Comité pour le Progrès du Peuple (CPP) en aligne quatre (4).
D’autres formations politiques notables, telles que le Mouvement Citoyen pour le Développement (MCD) et l’Union des Forces du Changement (UFC), comptent six (6) candidats chacun. Des partis de moindre envergure comme le NET et les Forces Démocratiques pour la République (FDR) présentent deux (2) candidats chacun. Par ailleurs, des partis tels que le MPDD, la CLE, BATIR, Togo Autrement, et la FPP participent également.
La liste inclut aussi des candidatures indépendantes, émanant de partis ou groupements moins connus tels que TK, Dame Nature, Rénovation, LR, Enfin le Sourire, les Bisons, Togo Victoire, Vivre Ensemble, Les Écologistes, La Beauté et la Cloche, avec un ou deux candidats chacun.
Cette diversité de candidats reflète un intérêt marqué de multiples acteurs politiques pour contribuer au renouvellement du Sénat et au renforcement du processus démocratique au Togo.
La CENI rappelle cependant que cette liste est provisoire et pourrait être amendée suite à l’examen des dossiers ou aux éventuels recours déposés.
Ces élections sénatoriales, prévues pour le 15 février 2025, représentent une étape cruciale dans la vie politique togolaise, avec des enjeux majeurs pour l’avenir du cadre législatif et de la gouvernance du pays. La mobilisation des citoyens sera essentielle pour assurer le succès de ce processus électoral.
Le Président de la République, Faure Gnassingbé, s’est adressé à la nation ce mardi 31 décembre 2024, pour présenter ses vœux de nouvel an. Cette allocution a été l’occasion de dresser un bilan des réalisations de l’année écoulée et d’annoncer les grandes orientations pour 2025.
Dans un environnement marqué par des crises économiques, climatiques et sécuritaires, le Togo a su se démarquer grâce à des initiatives stratégiques. Faure Gnassingbé a souligné que le gouvernement a œuvré à relever les défis avec des actions concrètes dans des secteurs clés comme l’agriculture, la santé, les infrastructures et l’éducation.
En 2024, le secteur agricole a bénéficié d’un soutien inédit : 10 milliards de FCFA ont été distribués à 149 000 producteurs, tandis que 17,9 milliards ont été consacrés aux subventions pour les engrais. Ces mesures visent à garantir la sécurité alimentaire et à accroître la résilience des agriculteurs face aux aléas climatiques.
Le pays a réalisé la construction de 21 ponts modulaires et de 350 ouvrages hydrauliques, améliorant ainsi l’accès à l’eau potable et désenclavant les zones rurales. Par ailleurs, 1 900 kilomètres de pistes rurales sont réhabilités chaque année depuis 2020, contribuant au développement économique local.
L’introduction de l’Assurance Maladie Universelle (AMU) en 2024 marque une étape clé dans le renforcement du système de santé. Avec un investissement de 20 milliards de FCFA en équipements modernes, le gouvernement ambitionne de garantir des soins accessibles à tous les citoyens.
Dans le domaine éducatif, 2 000 salles de classe ont été construites ou rénovées, et 4 400 enseignants ont été recrutés, portant à 15 000 le nombre de nouveaux enseignants en quatre ans. Ces efforts témoignent de l’engagement du Togo pour une éducation de qualité et accessible à tous.
Afin de réduire les pressions économiques, des efforts ont été consentis pour baisser le coût des produits de première nécessité, des tarifs d’électricité et de transport. En outre, une prime exceptionnelle de fin d’année a été attribuée à 150 000 citoyens pour soutenir les plus vulnérables.
Pour 2025, le Président a annoncé des projets ambitieux, notamment la mise en place d’un Sénat et l’entrée en vigueur d’une réforme constitutionnelle. Ces mesures visent à consolider les institutions démocratiques et à offrir une représentation accrue des citoyens.
Le développement des énergies renouvelables, l’industrialisation et le renforcement des investissements dans la santé et l’éducation figurent également parmi les priorités du gouvernement.
Dans un message empreint d’espoir, Faure Gnassingbé a exhorté les Togolais à l’unité et à la résilience face aux défis. « Chaque crise est une opportunité de renforcer notre solidarité et notre fierté nationale », a-t-il déclaré.
Pour finir, le président a formulé des vœux de paix, de prospérité et de solidarité pour l’année 2025, invitant chaque citoyen à œuvrer pour un Togo plus fort et uni.
Yas-Togo, opérateur de télécommunications, a procédé au tirage au sort de son jeu concours intitulé « Proprio Confam » ce vendredi 27 décembre 2024.
L’événement s’est déroulé sous la supervision de Me Sindjina Essohana, huissier de justice, et a permis de récompenser plusieurs abonnés pour leur fidélité avec des lots prestigieux.
Quatre gagnants ont été particulièrement mis à l’honneur : Fiankou Komi Roger, qui a reçu des pagnes super wax, Kobi Nanaya et Etovena Akoessiwa Rosaline, chacune récompensée par une moto, et enfin Dotse Yao Amedo, représenté par Mlle Efoo Ami Dovi, qui a remporté un iPhone 16.
Mama Saïd, chef produit data chez Yas-Togo et coordonnateur de la campagne, a exprimé la volonté de l’entreprise de renforcer les liens avec ses clients. « Proprio Confa est notre manière de remercier nos abonnés pour leur confiance. Voir leur joie à chaque tirage est une immense source de satisfaction. Cette initiative illustre notre engagement à valoriser leur fidélité », a-t-il déclaré.
Depuis son lancement le 15 novembre 2024, le jeu concours « Proprio Confam » a déjà permis à de nombreux abonnés de bénéficier de diverses récompenses. Le principe est simple : tout achat de forfaits data, voix ou mix d’un montant minimum de 300 FCFA donne droit à un bonus de 20 % et permet de cumuler des points pour participer aux tirages.
L’une des lauréates, Madame Kobi Nanaya, a exprimé sa joie : « Quand Yas m’a contactée pour m’annoncer ma victoire, j’étais comblée de bonheur. Je remercie chaleureusement l’opérateur pour cette belle initiative et j’encourage tout le monde à tenter sa chance ».
En plus des quatre gagnants majeurs, de nombreux autres numéros ont été sélectionnés lors de ce tirage. Les bénéficiaires sont invités à se présenter lors des prochaines cérémonies pour récupérer leurs récompenses.
Yas-Togo, par cette campagne, réaffirme son engagement à satisfaire ses abonnés tout en renforçant leur fidélité.
Interview du Prof. Robert DUSSEY, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur sur le bilan des actions qui ont marqué la diplomatie togolaise en 2024.
Monsieur le Ministre, bonjour ! C’est devenu maintenant une tradition de faire avec vous le bilan des activités diplomatiques du Togo pour l’année qui s’achève. Quels ont été les principales orientations de l’action diplomatique du Togo en 2024 ?
Je vous remercie pour votre intérêt et l’attention particulière que vous accordez à la diplomatie togolaise, non seulement à ses réussites mais aussi à ses défis. Sur le plan géopolitique mondial, 2024 se présente comme une année difficile marquée par la persistance de plusieurs foyers de tensions, d’instabilités politiques et sécuritaires dans nombre de pays ainsi que des incertitudes sur l’avenir du multilatéralisme. Mais dans cet imbroglio, le Togo a su, une fois encore, manœuvrer pour s’imposer comme un acteur majeur dont la voix compte, grâce aux orientations stratégiques du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, à savoir : l’engagement pour la paix en Afrique et dans le monde, l’attachement à la promotion d’un multilatéralisme plus juste et plus équitable au service des peuples, le panafricanisme, la réparation des crimes commis contre les peuples africains et la mobilisation des diasporas et des afrodescendants au service du développement et de l’intégration africains.
…justement, Monsieur le Ministre ! Le Togo s’est fait un nom en matière de médiation. Le dernier fait d’arme a été la libération de deux gendarmes ivoiriens. Avant le communiqué de la présidence ivoirienne, rien n’a filtré de cette médiation. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le Togo se réjouit de la libération, le 29 novembre dernier, des deux (02) gendarmes ivoiriens interpellés le 19 septembre 2023 au Burkina Faso grâce à une médiation de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République. La libération traduit le triomphe des vertus du dialogue et de la négociation dans un contexte régional de fortes perturbations et de défis multiformes.
Cet aboutissement heureux illustre également la capacité de la République du Faso et de la République de Côte d’Ivoire à œuvrer à la préservation de leurs relations historiques de fraternité et de bon voisinage et témoigne de leur attachement aux mécanismes pacifiques et diplomatiques de gestion et de résolution des crises interétatiques et des conflits internationaux.
Je salue le sens de l’écoute et les efforts respectifs de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, et de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la République du Faso, qui ont permis de dépasser le contentieux et conduit à cette issue bénéfique aux intérêts des deux pays frères.
C’est toujours mu par son engagement pour la paix que le Togo a lancé, le 28 novembre dernier, l’initiative Global Peace and Security Alliance (GPSA) qui se veut un cadre fédérateur favorisant le dialogue entre plusieurs plateformes et fora œuvrant pour la paix et la sécurité mondiales. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de Lomé Peace and Security Forum (LPSF) créé il y a un an. L’expertise du Togo en matière de médiation et de gestion des conflits ainsi que son engagement pour la paix sont aujourd’hui reconnus partout dans le monde. C’est fort de cela que j’ai été invité le 22 août à animer à l’Université de Sophia au Japon, une conférence sur la paix et la sécurité en Afrique et la médiation du Togo au Sahel, tout comme j’ai participé à un panel lors du 4ème Forum d’Assouan sur le thème « l’Afrique dans un monde en mutation : réimaginer la gouvernance mondiale pour la paix et le développement » qui s’est tenu les 02 et 03 juillet 2024 au Caire en Egypte. J’ai également pris part en février à l’édition 2024 du Munich Security Conférence (MSC) qui réunit chaque année des décideurs de haut niveau et des leaders d’opinion du monde entier pour des discussions sur les préoccupations les plus urgentes en matière de sécurité internationale, et à la réunion des Ministres des affaires étrangères de la coalition mondiale contre Daesh qui s’est tenue à Washington DC en septembre dernier.
Quoique reporté, les préparatifs du 9ème Congrès panafricain qui devrait se tenir à Lomé du 29 octobre au 02 novembre 2024 ont occupé une bonne partie de votre agenda. Qu’est-ce qui explique ce report et en quoi ce Congrès est important pour le Togo et l’Afrique ?
La mobilisation de la diaspora africaine et afrodescendante en vue de leur reconnexion au continent est l’un des axes majeurs de la diplomatie togolaise. Que ce soit au plan national ou continental avec l’Union africaine, le Togo ne ménage aucun effort en ce sens. C’est ainsi qu’il a porté l’initiative ayant abouti en 2021, vous vous en souvenez, à la décision de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine relative à la Décennie des racines et des diasporas africaines (2021-2031). C’est également en reconnaissance du rôle du Togo sur cette thématique que la présidence du Haut comité en charge de l’agenda de cette Décennie lui a été confiée. Le 9ème Congrès panafricain de Lomé, qui se veut un espace privilégié pour les Africains vivant sur le continent et hors de celui-ci (la diaspora et les afrodescendants) de s’interroger notamment sur la question de leur devenir humain, politique, culturel, social et sociétal, dans un monde de plus en plus instable, est l’une des activités phares de l’agenda de cette Décennie. A travers ce congrès, les pays africains devront définir ce qu’ils veulent et peuvent pour eux-mêmes et par eux-mêmes, aux côtés d’autres acteurs majeurs de l’économie mondiale et de la scène politique internationale. Comme le dit si bien Axelle Kabou, « le sous-développement africain commence par le sous-développement de la perception de soi et du monde extérieur, par l’immobilisme des mentalités ». Il nous faut alors sortir de l’immobilisme et changer notre regard sur nous-mêmes.
Les 6 précongrès régionaux tenus à Bamako pour l’Afrique de l’Ouest, Rabat pour l’Afrique du Nord, Dar-Es-Salam pour l’Afrique de l’Est, Pretoria pour l’Afrique australe, Brazzaville pour l’Afrique centrale et Salvador de Bahia au Brésil pour la diaspora en tant que 6ème région de l’UA, ont connu un excellent succès et ont formulé des recommandations pertinentes. Le report du 9ème Congrès est motivé par des raisons logistiques compte tenu du nombre exponentiel de participants inscrits quelques jours seulement après l’ouverture de la plate-forme d’accréditation et par la nécessité de prendre en compte les contributions pertinentes de tous les acteurs pour une organisation inclusive et réussie. Ce n’est qu’une façon de reculer pour mieux sauter.
Visiblement, les actions du Togo pour le renouveau du panafricanisme et la reconnexion des afrodescendants ne se sont pas limitées au préparatifs du 9ème Congrès… ! Vous avez raison. Comme je l’ai dit plus haut, la mobilisation des afrodescendants en vue de leur reconnexion au continent fait partie des priorités du Togo.
C’est ainsi qu’à l’UNESCO, le Togo a fait célébrer, pour la première fois, la Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante (JMCA), instituée par une résolution de la 40ème session de la Conférence générale de l’UNESCO, suite à un projet de résolution portée par notre pays. L’objectif est de dresser un pont entre l’Afrique et les pays caribéens et latinos américains qui, par le jeu de l’histoire, regroupent sur leurs sols des communautés d’afrodescendants qui véhiculent et enrichissent la culture africaine. Il est important de mettre en évidence le pont culturel qui existe entre l’Afrique et ces communautés d’afrodescendants partout dans le monde, dans l’esprit de Kwame N’Krumah qui disait : « je ne suis pas africain parce que je suis né en Afrique mais parce que l’Afrique est née en moi ». Notre participation au 10ème Forum mondial de l’Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC) qui s’est tenu en fin novembre à Cascais au Portugal sur le thème « Unis dans la paix : restaurer la confiance, remodeler l’avenir » a été pour nous une occasion de rappeler les contributions des civilisations y compris africaines à la paix et au progrès de l’humanité. De même, les 8 et 9 décembre 2024, à l’invitation de mon homologue Monsieur Bruno Rodriguez Parrilla, j’ai effectué une visite officielle à La Havane, en République de Cuba où j’ai pris part à la Conférence sur la Décennie Internationale des Peuples d’Ascendance Africaine sur le thème : « Décennie des Afrodescendants : Egalité-Equité-Justice sociale ». Il convient de souligner que la Décennie Internationale des Peuples d’Ascendance Africaine a été proclamée le 23 décembre 2013 par les Nations Unies afin de promouvoir les droits des personnes d’ascendance africaine et combattre le racisme et les discriminations dont elles sont victimes. La lutte contre le racisme et la discrimination implique la réparation des injustices historiques subies par les populations africaines et d’ascendance africaine. Dans cette dynamique de mobilisation des diasporas, nous n’avons pas laissé de côté la diaspora togolaise. J’ai pris soin de rencontrer les Togolais vivant dans les pays où je me suis rendu en visite. Ces moments sont pour nous l’occasion de les écouter quant à leurs préoccupations afin de pouvoir y répondre, dans la mesure du possible. Des mesures ont ainsi été prises, pour apporter le soutien et la protection de l’Etat à des Togolais en détresse à l’extérieur que, pour des raisons évidentes, je ne saurais détailler ici. Je suis cependant heureux pour les 131 compatriotes dont 28 enfants et 15 bébés que nous avons rapatriés de la Libye en octobre et pour les 23 migrants rapatriés de la Guinée Equatoriale. Tenant toujours compte des doléances des Togolais de l’extérieur, un groupe de travail a été créé pour réfléchir à l’harmonisation des tarifs et formes des actes consulaires. L’évaluation de nos politiques publiques est un élément important dans notre quête d’efficacité et d’efficience. C’est pour cette raison que deux décennies après les assises nationales de la diaspora togolaise, il a été nécessaire de faire le bilan de toutes les initiatives prises dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations qui en étaient issues. Grace à l’appui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), un atelier d’évaluation des actions et mesures de mobilisation et d’engagement des Togolais de l’extérieur pour le développement du Togo a réuni tous les acteurs concernés, du 5 au 7 décembre 2024.
Professeur DUSSEY, vous avez été aussi très offensif dans le cadre du renforcement des relations bilatérales du Togo. Quelles sont les actions menées par vous-même et vos services en 2024 ?
Aucun pays ne s’est développé à partir uniquement de son potentiel endogène, moins encore à partir de l’aide étrangère. Il faut un savant alliage des deux. Notre ambition est d’avoir des partenaires fiables qui sont disposés pour une coopération mutuellement avantageuse afin de concrétiser les projets phares de la Feuille de route gouvernementale Togo 2025, ce qui implique non seulement l’élargissement du réseau diplomatique du Togo mais aussi la diversification des partenaires. Je suis ainsi heureux de vous annoncer l’ouverture cette année d’une ambassade du Togo à Doha au Qatar, un des pays du Moyen-Orient dont l’économie est en pleine expansion. Le Togo a aussi signé des accords d’établissement de relations diplomatiques avec l’Ouzbékistan et le Bahamas ainsi que des accords d’exemption de visa avec l’Afrique du Sud, la Serbie et l’Inde pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service, et avec Sao Tomé et Principe pour tous les autres types de passeports. L’attractivité d’un pays se mesure également par le nombre de visites officielles. Sur ce plan, l’année 2024 a débuté avec la visite à Lomé du chef de la diplomatie chinoise, Monsieur Wang Yi, les 16 et 17 janvier. Elle a été l’occasion pour les deux parties de renouveler leur engagement à consolider et renforcer leur coopération dans les domaines de la lutte contre la pauvreté́, de la transformation agricole, de la sécurité́ alimentaire, de l’industrialisation, de la technologie et de l’intelligence artificielle, des infrastructures et de la sécurité́. C’est toujours dans le cadre des excellentes relations qui existent entre la Chine et le Togo que le Chef de l’Etat, accompagné d’une importante délégation, a pris part les 5 et 6 septembre 2024, au Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC). Cet événement, centré sur le renforcement des relations entre la Chine et les pays africains, s’inscrit dans le cadre d’une série de discussions visant à promouvoir des partenariats stratégiques et le développement durable. En fin mars, ça été le tour de Monsieur Xavier Bettel, Vice-premier ministre, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Grand-Duché de Luxembourg, d’effectuer une visite de travail dans notre capitale à l’issue de laquelle a été signée une lettre d’entente entre les deux pays relative au renforcement de nos relations de coopération au développement. Le champ de nos partenaires s’est élargi à la Barbade, dont le Ministre de l’économie et de l’investissement, Monsieur Chad Blackman, a séjourné dans notre pays du 15 au 18 mai. Un autre partenaire pas des moindres est le Brésil dont le Ministre d’Etat, ministre des relations extérieures, Monsieur Mauro Vieira, a effectué une visite de travail à Lomé du 18 au 19 juillet 2024. Depuis l’établissement de nos relations diplomatiques en 1972, le Togo et le Brésil entretiennent de très bonnes relations de coopération. Le Togo a été également honoré par la visite à Lomé de Monsieur Gareth Haddad do Espiritu Santo Guadalupe, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et des communautés de Sao Tomé et Principe le 18 juin 2024 et celle de Monsieur Yusuf Tuggar, alors ministre des affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria, le 05 novembre 2024. Les sujets de coopération bilatérale et des préoccupations sous-régionales ont été au cœur des discussions. Les consultations politiques Togo-Inde qui ont eu lieu à Lomé les 27 -28 juin 2024 ont permis de convenir de nouveaux axes de coopération. Il faut noter que l’Inde soutient le Togo dans l’électrification de 500 localités rurales par des systèmes solaires photovoltaïques. Les consultations politiques Togo-Arménie se sont également tenues du 29 au 31 juillet 2024 à Erevan pour définir les nouveaux chantiers de coopération entre les deux pays. Nous avons aussi pris part, les 9 et 10 novembre à Sotchi, à la première Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique, qui été l’occasion de jeter les bases d’une nouvelle architecture de la coopération entre ce pays et les Etats africains. En marge des travaux, je me suis entretenu avec mon homologue russe, Monsieur Sergueï Lavrov. Nous avons fait un tour d’horizon des axes de coopération entre la Russie et le Togo qui feront l’objet d’un suivi plus pointu avec l’ouverture en 2025 d’une ambassade de Russie à Lomé. De même, le sommet Italie-Afrique qui s’est tenu à Rome en début d’année a inauguré une nouvelle ère de coopération entre l’Afrique et l’Italie dans le domaine de l’énergie notamment. Avec le Japon, la coopération a permis au Togo de bénéficier du programme Kennedy Round (KR). Participant à la réunion ministérielle de la TICAD-9, j’ai eu une audience avec Madame Kamikawa Yoko, Ministre japonaise des Affaires Étrangères sur le renforcement de la coopération entre le Togo et le Japon. Il faut dire que j’ai souvent profité de ma participation à des événements internationaux pour rencontrer des homologues ou partenaires pour échanger sur des sujets d’intérêt commun. Ce fut le cas avec mes homologues d’Algérie et du Portugal en marge du Forum mondial de l’Alliance des civilisations des Nations Unies. En marge de la Conférence sur la Décennie Internationale des Peuples d’Ascendance Africaine, j’ai été reçu en audience par le Vice-président de la République de Cuba, Son Excellence Salvador Valdés Mesa, à qui j’ai transmis les salutations du Chef de l’Etat togolais, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE. J’ai également échangé avec mon homologue cubain et Monsieur Alpidio Alonso Grau, ministre de la Culture. Séjournant à Berlin, j’ai eu un entretient fructueux avec le Ministre allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), Madame Svenja Schulze sur les prochaines étapes de notre coopération dont le fil rouge demeure l’appui aux secteurs essentiels comme la santé, l’éducation, l’agriculture, la décentralisation et la bonne gouvernance. Lors de la Munich Security Conference, je me suis entretenu avec mes homologues Luminita Odobescu de la Roumanie, Mariya Gabriel de la Bulgarie et Hakan Fidan de la Turquie, etc…
Je salue votre dynamisme dans la mobilisation des partenaires bilatéraux du Togo. Quid de notre action multilatérale ?
Il n’est un secret pour personne que le Togo est un fervent défenseur de l’intégration africaine. Outre notre participation active aux instances de l’Union africaine et des organisations sous-régionales générales ou spécialisées auxquelles notre pays appartient, nous œuvrons inlassablement pour démolir toutes les barrières qui freinent l’intégration des peuples. C’est ainsi que nous organisons chaque année la semaine de l’intégration africaine qui vise à renforcer les liens d’amitié et de cohabitation entre le peuple togolais et les communautés étrangères installées sur notre territoire. Lancée le 8 mai, l’édition de 2024 a été un moment intense de communion où ces communautés ont rivalisé en génialité pour présenter les particularités culturelles de leurs pays d’origine. Nous avons été particulièrement très actifs au sein de la CEDEAO qui, reconnaissant l’engagement et les qualités de médiateur du Président de la République, lui a confié la mission de faciliter le dialogue entre l’organisation et les trois Etats du Sahel (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) qui ont manifesté leur volonté de la quitter. Par ailleurs, notre participation au 19ème Sommet de la Francophonie qui s’est tenu les 4 et 5 octobre à Paris sur le thème : « créer, innover et entreprendre en français », a été pour nous l’occasion de réitérer notre engagement aux idéaux que promeut cette organisation non seulement sur le plan culturel mais aussi en matière d’inclusion sociale, de bonne gouvernance et de démocratie. Quant au Commonwealth, quand bien même notre adhésion ne date que de 2022, notre pays y est très actif et mobilise toutes les opportunités qu’offre cette organisation. La participation du Premier ministre, Madame Victoire TOMEGAH-DOGBE au dernier Sommet du Commonwealth qui s’est tenu en octobre à Samoa ainsi que sa présence à Londres, le 5 décembre 2024 à la table ronde de haut niveau des investisseurs anglophones sur le Togo, en sont une illustration. Cette initiative du Conseil des entreprises et de l’investissement du Commonwealth (CWEIC) vise à promouvoir les échanges commerciaux avec le secteur privé togolais et à attirer des investissements étrangers au Togo. Je tiens à rappeler que la visite à Lomé du 15 au 18 juillet de Madame Patricia Scotland, Secrétaire générale du Commonwealth, s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens de coopération entre l’institution et notre pays, et a permis de faire le point sur les défis de développement du Togo ainsi que l’accompagnement du Commonwealth dans les domaines, entre autres économique, institutionnel et de la jeunesse. Je ne saurais terminer ce point sans évoquer la participation du Togo au Sommet de l’avenir qui s’est tenu à New York en marge de la 79ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, dont l’un des objectifs est de forger un nouveau consensus international sur la manière d’améliorer le présent et de préserver l’avenir. Cette rencontre unique en son genre a été l’occasion de rétablir la confiance entre les Etats et les institutions internationales, et de démontrer que la coopération internationale peut relever efficacement les défis actuels et futurs. Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE y a délivré un discours riche en contenu. Il a en effet mis en exergue les efforts du Togo pour bâtir un Etat fort, lequel doit être au centre de toutes les politiques d’aide au développement très souvent déconnectées des besoins et aspirations réels des peuples. « Nous croyons que c’est en travaillant ensemble, dans un esprit de solidarité et de respect mutuel que nous parviendrons à relever les défis de notre époque et à offrir à nos enfants un monde plus juste, plus prospère et plus durable », avait-t-il souligné.
Pour réussir tous ces exploits, vous avez dû vous appuyer sur un personnel compétent et engagé. Vous mettez un accent particulier sur le renforcement des capacités des diplomates. Est-ce dans cette dynamique que vous avez organisé la conférence des ambassadeurs et chargés d’affaires du Togo ?
…Bien-sûr ! Organisée à l’initiative du Président de la République, la conférence diplomatique des ambassadeurs et chargés d’affaires du Togo qui s’est tenue à Lomé les 05 et 06 août 2024 a pour objectif de forger une compréhension commune des enjeux politiques nationaux et internationaux en vue de renforcer l’efficacité des missions diplomatiques et des postes consulaires du Togo. La conférence a servi de cadre pour entretenir les représentants du Togo à l’extérieur sur plusieurs sujets, notamment la Constitution de la Vème République, la mise en œuvre de la Feuille de route gouvernementale, le programme d’urgence et de renforcement de la résilience des populations dans la région des Savanes, l’optimisation de la contribution de la diaspora dans le développement national, le 9ème Congrès panafricain de Lomé, la gestion financière et comptable des ambassades ainsi que les nouvelles procédures de visa pour le Togo. La conférence a surtout permis aux chefs de mission du Togo à l’étranger d’être informés sur les réformes substantielles introduites par la nouvelle Constitution qui nécessitent une adaptation fondamentale de l’approche diplomatique du Togo. En marge de cette conférence, les participants ont effectué, le 03 août 2024, des visites de terrain, notamment au camp de Nioupourma où est stationnée la force opérationnelle Koundjoaré, chargée de contenir la menace djihadiste dans le nord de notre pays aux fins de s’imprégner des efforts engagés par le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme. Ils se sont également rendus à Mandouri, dans la préfecture du Kpendjal, où ils ont eu l’occasion d’échanger directement avec les populations locales, qui sont en première ligne face aux effets du terrorisme. Ces visites ont permis aux diplomates de mieux appréhender les réalités sur le terrain et les défis sécuritaires auxquels le pays est confronté. Nous les avons instruits d’œuvrer pour une diplomatie togolaise plus pragmatique, audacieuse et décomplexée.
Monsieur le Ministre, quel sera votre mot de fin pour clôturer notre entretien ?
Mon de mot de fin sera d’inviter le peuple togolais dans son ensemble à prier et à demander à Dieu d’accorder au Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, la santé, la grâce, la protection et la bénédiction pour l’année 2025 afin qu’il puisse continuer son œuvre de transformation de notre pays et guider notre nation vers un avenir encore plus radieux. Je formule également à l’endroit du Premier ministre, Madame Victoire TOMEGAH-DOGBE, mes vœux de santé, de bonheur et de succès dans toutes ses entreprises pour le bien de notre pays. J’étends ses vœux à tous mes collègues du Gouvernement ainsi qu’aux partenaires du Togo. Tout en les appelant à plus de dévouement et d’abnégation au travail, je souhaite aux membres du personnel du Ministère des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, mes vœux de santé, de paix intérieure et de réussite dans toutes leurs initiatives. A toutes et à tous, je rappelle cette formule d’Helen Keller qui dit que « La vie est soit une aventure audacieuse, soit rien du tout « . Ayons le courage de vivre la vie dont nous rêvons. Bonne année 2025 ! Je vous remercie.