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Nicolas Lawson interpelle les forces de l’ordre

Bon nombre de Togolais sont aujourd’hui convaincus que ce pays ne pourrait se libérer de la dictature cinquantenaire que si l’armée devient républicaine et ne se mêle pas dans la politique. Les derniers événements en Algérie confortent dans cette analyse. Parmi ceux qui soutiennent cette pensée, se trouve le président du Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR), Nicolas Lawson qui vient de lancer un appel aux forces de défense et de la sécurité. Lisez plutôt !

APPEL PATRIOTIQUE A NOS FRERES DES FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE.

Depuis 1956, la propension à la division et aux violences de notre classe politique a toujours provoqué des malheurs dans notre société. Elle a fait naître de profonds ressentiments et a sans cesse déclenché des brutalités extrêmes et mortelles. Mais après plus d’un demi-siècle d’indépendance ; malgré l’avènement d’un nouveau millénaire et l’explosion de la connaissance, cette classe politique continue dans son aveuglément tragique à supplicier le peuple togolais. Notre patrie connaît à cause de leurs tares, manifestement rédhibitoires, des retards économiques et sociaux extrêmement périlleux pour sa stabilité, son unité et son progrès. Alors, quand il m’arrive de fulminer des reproches contre eux, ils s’irritent et disent au peuple que je les insulte. Quand ceux, qui sont au pouvoir, s’attribuent exclusivement l’autorité et abusent des jouissances dont le pouvoir est la source, sont menacés, ils vous appellent, non seulement vous mais aussi des milices étrangères, pour violenter et tuer de nos frères et sœurs. Ce sont souvent de nos compatriotes révoltés d’avoir été réduits au chômage, à la misère et aux injustices de toutes sortes.

Le défunt Président Gnassingbé Eyadema avait prédit que nous allions reculer 100 ans en arrière. Nous sommes sur cette pente abrupte. C’est l’une des raisons de cet appel que je vous adresse pour qu’ensemble nous nous engageons en faveur de la masse infortunée de notre peuple et de la réforme entière de notre société. Il y a trop de passions dangereuses qui agitent notre nation. Ils s’y développent des vices les plus abjects. Même le Président Faure Gnassingbé a dû reconnaître qu’il y a au sein du pouvoir une minorité qui s’accapare des ressources nationales. Mais impuissant, il n’arrive pas à les châtier. Dans l’opposition, nous retrouvons les plus acharnés propagateurs du sectarisme et, comme leurs alter-égos du pouvoir, ils sont aussi corrompus et les divulgateurs du régionalisme et du tribalisme. Ils font semblant ou ignorent qu’une armée, les gendarmes et les policiers doivent obéir aux ordres du pouvoir civil ou de leurs hiérarchies. C’est un principe cardinal de leurs existences et de leurs fonctionnements.

Notre espoir et notre engagement au PRR sont d’asseoir au Togo l’empire de la raison, de la liberté et de la justice. Nos diverses interventions sur les radios privées ne sont destinées qu’à habituer nos concitoyens à réfléchir sur leurs droits et pour les amener graduellement à agir pour la chute de tous les individus vicieux et antipatriotes. De l’ignorance et de la misère naissent l’esclavage et les brutalités. Alors c’est le règne de la barbarie ou de l’inhumanité qui prévaut. Cela ne peut assurer la paix ni aucun progrès véritable. Nous devons savoir que la prospérité d’une nation ne se trouve que dans le travail et le bonheur de chacun de ses membres. Sa force réside dans le consentement général et la confiance dans le pouvoir politique. L’attachement de nous tous à l’unité nationale et à notre dignité est le levier essentiel pour la paix et le progrès.

Nos aînés l’avaient compris quand ils nous ont donnés une feuille de route. Ils ont placé la richesse publique dans le travail. Ils savaient que la liberté réside dans la puissance du souverain, qui est le peuple dont chaque individu doit conserver l’influence nécessaire à la vie du corps social. L’impartiale répartition des jouissances et des lumières est donc indispensable pour la paix et le vivre ensemble. En conséquence, notre classe politique actuelle met en danger notre avenir et la concorde dans la nation. C’est pourquoi, je serai candidat à la présidentielle de 2020 afin d’œuvrer pour un changement positif, pour restaurer l’ordre et la discipline partout dans le pays, pour remettre au travail productif tous les jeunes en capacité et pour rétablir l’unité, la fraternité et la joie de vivre de l’ensemble des togolais. Le Togo doit être l’or de l’humanité et il le sera. C’est notre mission et un devoir inévitable. Je demande à tous ceux qui conçoivent les plus flatteuses espérances pour notre patrie de se mobiliser dès à présent et de redoubler d’efforts pour assurer le triomphe de cette cause sublime du changement positif et de salut de la patrie.

Nous avons l’obligation morale et patriotique de combattre sans complaisance les fraudeurs lors des élections pour qu’ils n’entravent plus l’œuvre de redressement national et de régénération publique. Ils ont exposé le Togo trop longtemps à l’abaissement et son peuple à des déchirements, à des souffrances et au ridicule. Cela doit cesser. Le pouvoir actuel est corrompu et profondément faisandé. Nous avons l’obligation de ne plus laisser des étrangers venir piller nos ressources et laisser nos compatriotes dans le désœuvrement, dans la pauvreté et le désespoir. Nous devons être les secours indispensables à nos frères et sœurs qui manquent du minimum nécessaire, nous battre pour le règne de la gloire de Dieu au Togo et pour restaurer le prestige de notre patrie. En Dieu, nous plaçons notre foi.

Nous demanderons au Président Faure Gnassingbé de ne plus servir de couverture pour les crimes odieux de l’engeance qui s’accapare des richesses nationales, qui a brûlé les marchés de Lomé, de Kara, qui fraude aux élections pour être nommés ministres, qui brade nos richesses en partage avec des prédateurs étrangers, qui a endetté sans vergogne le pays, etc. Il doit donc se retirer en 2020 et nous permettre d’engager l’œuvre de redressement national et d’élévation de tous les togolais à la dignité humaine. Nous tournerons les pages sombres du passé. Nous amnistierons les crimes de ce passé chargé, tout en accordant des réparations conséquentes aux victimes. Nous allons engager des travaux de reconstruction à travers tout le pays, en mobilisant et en rendant fongibles nos propres capitaux morts, pour ne plus dépendre de l’étranger. Le génie togolais tracera la voie et indiquera aux autres pays africains le chemin à suivre dans ce XXIè siècle pour participer au développement de l’humanité et à la dignité de l’africain. Après cinq années, nous remettrons le pouvoir au peuple pour qu’il le confie à une nouvelle génération ayant une haute éthique et le sens de la solidarité humaine.

L’histoire, depuis des siècles, nous a appris qu’aucune nation ne s’est véritablement développée sans la mobilisation de ses propres enfants. Sans la mobilisation du peuple japonais, la seule bonne foi et l’engagement du Général américain Mac Arthur n’auraient pas suffi pour redresser le Japon. C’est le cas en Allemagne où il a fallu l’engagement du Président Adenauer et la mobilisation du peuple allemand pour faire du pays le premier de la zone Europe. Le plan Marshall aurait échoué sans les génies et l’ardeur au travail de ces deux peuples dont les pays avaient été détruits au cours de la 2è guerre mondiale. Nous devons également mobiliser non seulement notre peuple mais également au moins 25 % de nos capitaux morts, estimés à plus de 16.000 Milliards de FCFA, pour l’œuvre de reconstruction nationale.

Il faudrait que les apprentis politiciens arrêtent leurs funestes besognes d’expression de leurs égos, leurs calomnies et l’exploitation des frustrations et des ressentiments de la masse du peuple. Il faut qu’ils arrêtent de recourir à la médiation des étrangers pour finalement les dénoncer. Ce cirque tragique a assez duré. Nous pouvons nous confronter et dialoguer entre nous. J’ai gagné à la Conférence nationale souveraine avant d’être trahi, tout comme le peuple, par la transition. Au HCR, j’ai aidé à faire adopter la constitution soumise au peuple en Septembre 1992 et promulguée en Octobre 1992. J’ai mis en place la HAC. J’ai contribué à doter l’armée de nouveaux statuts. J’ai initié l’adoption de l’allocation à la retraite des fonctionnaires, etc. J’aurais pu faire mettre en place le Conseil Économique et Social, le Sénat et tant d’autres institutions ou avantages sociaux si je n’avais pas démissionné trop tôt de mon poste de Conseiller Spécial aux affaires politiques du Premier Ministre. Je veux vous rappeler que je n’ai pas été payé pour ces services rendus à la patrie, sinon 200.000 FCFA par mois jusqu’à notre séquestration au HCR. Je veux engager avec vous dès 2020 la réforme entière de notre société. J’aurai besoin de vous. J’ai vécu ou collaboré au sein des Etats-Majors du Dahomey, du Ghana, du Togo et j’ai fréquenté par parenté ou amitié des officiers supérieurs du Dahomey puis du Bénin, du Togo, du Ghana, du Nigéria, de la Côte-d’Ivoire, de la France, de la Chine, etc. Je connais vos corps et leurs règles. Soyez des catalyseurs pour un changement pacifique et positif. Que Dieu vous inspire, nous protège et bénisse le Togo.

Fait à Paris : le 15 Mars 2019

Nicolas LAWSON Président du PRR

Source: icilome

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