Le doyen des évêques du Togo, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro vient encore de frapper. L’évêque émérite de Lomé a, au cours d’une conférence de presse animée ce mardi à Lomé, abordé les sujets brûlants de l’actualité nationale, notamment les élections législatives du 20 décembre dernier, le rôle joué par la communauté internationale et l’action qu’il faut que le pouvoir de Faure Gnassingbé mène aujourd’hui pour calmer une situation qui, selon lui, couve un ‘tsunami’.
S’agissant desdites élections, l’homme de Dieu confirme ce qui se dit depuis. Pour l’ancien président de la Conférence nationale souveraine, le souverain peuple togolais n’a pas envoyé à l’Assemblée nationale « une majorité écrasante des députés affiliés à une gouvernance qui l’oppresse, le confine dans l’indignité et la misère ». Et le taux de participation officiel à ce scrutin (60%), note-t-il, témoigne de l’insincérité du scrutin, et des méthodes ‘déloyales’.
« L’Eglise reste désormais le dernier et unique rempart crédible pour les populations en désarroi de nos pays qui espèrent, malgré tout, le jour de leur entrée solennelle à Canaan. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. Le Seigneur notre Dieu nous en tiendra rigueur », écrit-il.
Il appelle donc la Conférence des évêques du Togo (CET) à s’inspirer du modèle congolais de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) pour, dit-il, s’engager résolument dans la recherche de solutions hardies de sortie de crise au Togo.
Il n’a pas manqué de s’attaquer à la communauté internationale, notamment à la CEDEAO, organisation sous régionale qui a assuré la facilitation de la crise sociopolitique. L’archevêque émérite donne un carton rouge à cette communauté qui, selon lui, a fait preuve de « pratiques avilissantes dignes d’une époque révolue ».
Mgr Kpodzro a également parlé dans sa déclaration des partis politiques qui ont accompagné le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR) aux dernières élections.
« Les formations politiques qui au mépris des conditions contestables dans lesquelles se déroulèrent la campagne électorale et le scrutin législatif, s’y sont néanmoins engagées, furent incontestablement et impitoyablement humiliées, y compris l’Union des forces de changement (UFC) pourtant membre de la coalition gouvernementale », a-t-il relevé.
Quant aux caciques du pouvoir en place, le doyen des évêques rassure qu’ils tomberont tôt ou tard sous les coups ‘terribles’ des châtiments divins.
Selon lui, « au Togo, le ventre prédomine la raison, chez bon nombre de nos concitoyens, et paradoxalement même auprès des élites ».
L’Assemblée nationale étant ‘monocolore’, fait-il observer, il revient au parti au pouvoir de mener les modifications constitutionnelles et institutionnelles de manière républicaine.
« J’interviens d’ores et déjà en conséquence sur ce point capital, en insistant sur la nécessité de rétablir l’article 59 de la constitution de 1992 dans sa version originelle tel que l’a voulu le constituant et tel que l’a disposé le peuple togolais à travers le référendum plébiscitaire du 27 septembre 1992 : le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats », martèle le prélat.
Source: GlobalActu.com