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Pierre Nkurunziza : le tragique parcours d’un rebelle devenu chef d’État

Aujourd’hui le Burundi déplore une grande perte, celle d’un président patriote qui pendant presque 15 ans (2005 – 2020) a mené d’une main de maître le pays. Le Conseil national pour la défense de la démocratie- Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) son parti, pleure un guide suprême éternel. C’est avec ce groupe de rébellion à la base (FDD) que Pierre va monter au sommet.

Né le 18 décembre 1964 à Ngozi d’un père hutu (commissaire et parlementaire) et d’une mère tutsie, il devient orphelin de père à 8 ans, une des conséquences du massacre des années 90 qui a séparé les deux communautés.

De l’énergie, il en avait à revendre d’où son surnom de « Black Panther ». Pierre accordait un intérêt particulier à la cause de l’émancipation des noirs américains. À défaut d’être officié, il fut en 1991 professeur de gymnastique à l’université.

En 1995, il va rejoindre le camp des rebelles du FDD pour échapper à des tueurs qui en voulaient à sa vie . Il va ainsi échapper à la mort en novembre 1995 après s’être fait grièvement blessé à la jambe. Il a survécu miraculeusement après quatre mois passés dans les marécages.

Un an plus tard il sera condamné à mort pour sa responsabilité dans la pose de mines anti-char ayant fait des dizaines de morts dans la capitale Bujumbura en 1995. Il va échapper à cette condamnation plus tard par amnestie .

En 2001, il devient chef rebelle soutenu par Hussein Radjabu. Jusqu’en 2003, date à laquelle il devint ministre d’État, il a multiplié avec son groupe des frappes malgré les accords de cessez-le-feu d’Arusha signés en 2002.

Son histoire va prendre une autre tournure lorsque le 04 juillet 2005, son parti le CNDD-FDD remporte les élections législatives. Un mois après, lors de l’élection présidentielle du 19 août 2005, l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès élisent Nkurunziza président pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois, Il prête serment le 26 août. Ce scrutin constitue l’étape finale du processus de paix.

En 2010, malgré les tumultes de l’opposition il se propose à sa succession et brigue le second mandat avec 64% des voix.

En 2015, suite à une décision controversée de la justice, il s’impose encore comme président et sera victime d’une tentative ratée de putsch.

Une violente répression s’en suivra. Des centaines de personnes sont mortes et plus de 240.000 ont fui.
Conscient qu’un quatrième mandat mettra à feu et à sang le pays, il désigna Évariste Ndayishimiye à sa succession. Ce dernier sera élu le 20 mai 2020 avec 68,72 % des voix.

À presque deux mois de la remise officielle du flambeau, le désormais ex président burundais a rendu l’âme après un arrêt cardiaque alors que sa femme atteinte de la Covid-19 est hospitalisée au Keyna voisin.

Il laisse derrière lui une femme souffrante et 6 enfants. 7 jours de deuil national ont été décrétés à son honneur. Ainsi s’achève l’histoire d’un homme qui toute sa vie durant a été un combattant .

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